Mystère au congrès d’alchimie – Arthur Ténor

Le félin 1 - Mystère au congrès d'alchimieTitre: Mystère au congrès d’alchimie
Saga:  Le Félin : Agent secret médiéval, tome 01
Auteur: Arthur Ténor
Illustrations: Matthieu Blanchin
Éditeur: Éditions Lito
Nombre de pages: 163
Quatrième de couverture
: Le Félin est chargé d’escorter maître Pirus au congrès mondial d’alchimie. Très vite, d’inquiétants phénomènes se produisent : des formules secrètes sont dérobées, des savants agressés… Le lieutenant Abel Phégor, chargé de démasquer le coupable, suspecte rapidement maître Pirus. Pour déjouer le complot qui menace son ami, l’agent secret mène l’enquête et découvre une vérité des plus incroyables…

On a acheté ce premier tome pour mon fils lors des Imaginales 2014 après notre rencontre avec Arthur Ténor. Le résumé nous avait bien plu, la couverture également avec des couleurs simples mais jolies ainsi que le titre Le félin en relief.
Je n’arrive pas à me faire une idée sur ce premier tome. Il y a certaines choses que j’ai aimées d’autres moins.
Je pense que le plus simple est de lister l’un et l’autre, ça m’aidera peut-être à me faire une idée.

Les points forts :
– Les noms des personnages, surtout celui du lieutenant Abel Phégor m’a fait délirer, pas moyen de m’empêcher de sourire chaque fois que je le lisais.
– Au début, l’atmosphère est plutôt superficielle jusqu’au moment où le congrès commence ; à partir de là, ça se met tout doucement en place.
– Les personnages sont sympathiques même si j’y mets un bémol dans la partie point faible.
– L’enquête est rondement menée, plusieurs pistes sont explorées à fond jusqu’à toutes les démanteler… ou pas.
– L’auteur développe son histoire tout en action, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer.

Le félin tome 1 p54Les points faibles :
– Les personnages sont traités de façon superficielle, tout dans l’action, quasiment pas de passé comme s’ils n’avaient pas existé avant ce livre, ils ne ressentent rien ou ne l’explicite pas ; du coup, je n’ai pas réussi à m’y attacher.
– Peu de décors donc j’ai eu un peu de mal à m’imaginer les lieux.
– Une fin un peu prévisible, avant la moitié du roman, je savais qui était le coupable et pourquoi.
– Les illustrations n’ajoutent rien au récit, si ce n’est les premières du décors, pour les autres, je n’y ai pas accroché.

Au final, je dirais que c’était une bonne lecture parce que rapide, mais sans plus.

Défense de parler aux éléphants ! – Tanya Stewner et Anne Montel

Défense de parler aux éléphantsTitre: Défense de parler aux éléphants !
Saga: Les secrets de Zoé, tome 1
Auteur: Tanya Stewner
Illustrations: Anne Montel
Éditeur: Bayard Jeunesse
Nombre de pages: 165
Quatrième de couverture
: Zoé peut parler aux animaux et, d’une simple caresse, redonner vie aux plantes. Depuis qu’elle est toute petite, elle cache ces secrets de peur de passer pour une folle. Alors, à part son chien Bonsaï à qui elle confie ses soucis, Zoé n’a pas d’amis. Même son voisin, Esahi, le garçon le plus cool des CM2, l’ignore. Or, lui aussi a un secret… Lors d’une visite au zoo avec l’école, Zoé et Esahi apprennent qu’on a séparé l’éléphante, Marta, de son petit. Tous deux aimeraient l’aider mais, pour cela, chacun devra révéler son secret… Une ode à l’amitié et à la différence, tout en fantaisie et en poésie.

J’ai emprunté ce roman à la bibliothèque. Je cherchais un livre qui parlait des différences et de l’acceptation de soi, donc comme pour Babyfaces, j’ai suivi les conseils d’Annie qui m’a orientée vers cette lecture.

Dès les premières pages, on annonce la couleur : Zoé a un secret, elle a de nouveau dû déménager parce que ses camarades ont commencé à se poser des questions et ont été sur le point de découvrir ce que la fillette cachait. Tout au long des pages, on la suit dans sa nouvelle école, elle continue à masquer ses dons un moment et c’est d’autant plus difficile qu’étant nouvelle, c’est elle qui attire les regards et pour le coup, les jalousies et mesquineries d’un groupe de peste, ça fait un peu cliché mais pas tant que ça, puisque c’est devenu de plus en plus courant dans les écoles : les clans, les exclusions, les méchancetés gratuites…
Et puis, elle rencontre Esahi, un gamin de CM2, son aîné d’une année qui se cache dans les buissons pour lire des livres bien trop compliqués pour un enfant de son âge, un gosse intelligent qui se camoufle derrière le masque d’un élève moyen, aimé des autres et qui craint plus que tout d’être mis à l’écart.

Défense de parler aux éléphants p83L’histoire est vraiment très sympathique mais également surprenante : je ne m’attendais pas à ce que ça prenne une telle tournure… Étonnamment, ça a beau être inattendu, c’en est malgré tout cohérent : tout a été parfaitement pensé par l’auteur et ça se sent. J’ai vraiment apprécié cela.
Et puis j’ai adoré les personnages, je les ai trouvé intéressants, touchants, complexes et complets. Ce fut un régal de les découvrir et de les suivre.
J’ai tout autant aimé les dessins d’Anne Montel, ils sont tout simples mais donnent un coup de frais et de jeune à l’histoire. Le récit et les illustrations s’accordent parfaitement.

C’est un coup de cœur pour ce premier tome pour moi comme pour ma fille qui a également adoré ; en espérant trouver la suite à la bibliothèque.

Géant – Jo Hoestlandt

Géant - Jo HoelstlandtTitre: Géant
Auteur: Jo Hoestlandt
Illustration: Thomas Baas
Éditeur: Magnard Jeunesse
Nombre de pages: 112
Quatrième de couverture
: Cette histoire commence dans les marais, entre la terre et l’eau. Montés sur des échasses, Louis et Martin, son père, sont bergers. Tels les derniers géants, ils veillent sur leur troupeau.
Mais à la mort de Martin, Louis et sa mère s’installent en ville. Il faut gagner de l’argent, aller à l’école, se faire de nouveaux copains, apprendre la bagarre et comprendre les filles, en particulier : Sofia. Et cette fille-là, elle est spéciale et spécialement drôle. Elle vit avec son père et sa petite sœur Maria qui ne parle pas. Coup de chance, c’est la voisine de Louis !
A partir de 8 ans.

A la base, j’avais acheté ce petit roman lorsque j’étais sur Paris, pour mon fils parce qu’il l’avait emprunté au CDI et avait beaucoup aimé. Comme il ne lit pas des masses de bouquins ces derniers temps, j’avais envie de découvrir ce qui lui avait tant plu. J’ai donc profité du week-end à 1000 pour m’y essayer.

Au début, je ne savais pas trop si j’allais aimé ou pas, ça se lisait bien, mais cette histoire de petit garçon qui vit dans les marais, dont le papa meurt, qui part habiter en ville avec sa maman et dont les nouveaux voisins sont aussi une famille monoparentale… Bref, plein de petits détails super prévisibles, mais ce n’est pas le suspense qui fait la force de ce roman, c’est la façon dont l’auteur parle de la mort à travers cet enfant, sa tristesse, son changement brutal de vie, ses rêves brisés, son parcours jusqu’à se reconstruire ; mais il n’y a pas que Louis qui subit une telle situation, c’est également le cas de ses deux petites voisines Maria et Sofia (on n’est pas certain que leur mère soit morte, on le suppose) mais qui la vivent l’une comme l’autre de manière totalement différente… dans les trois cas, la souffrance reste la même.

Bref, les mots de l’auteur sonnent juste et j’ai adoré ça. Je trouve que la tirade de Sofia donne le ton :
– Et moi ? J’ai pas assez de peine, moi, peut-être ? Et on n’est pas dur avec moi ? Hein ? Toujours sur mon dos, tout le monde, tout le temps !
Sa voix se fêle :
– Moi aussi je l’ai perdu, ma mère… Moi aussi ma vie est assez difficile comme ça…
C’est un passage que je désirais pour une fois partager parce qu’il m’a parlé pour l’avoir vécu, il m’a émue… je l’ai trouvé très beau, il résume tout.
A l’intérieur, on trouve quelques dessins en noir et blanc, ils sont tout simples mais efficaces pour parler de ce sujet qui ne nécessite aucune fioriture.

Bref, une très bonne lecture, j’ai adoré et comprends qu’il ait plu à mon fils.

L’Oeil du loup – Daniel Pennac

L'oeil du loup - Daniel PennacTitre:  L’Oeil du loup
Auteur: Daniel Pennac
Éditeur: POCKET Junior
Nombre de pages: 92
Quatrième de couverture: Chaque jour, au zoo, le vieux loup voit un petit garçon le fixer de ses deux yeux grands ouverts. Et ça, le loup ne le supporte pas : il est borgne et ne sait pas quel œil regarder. Mais l’enfant le comprend et ferme un œil. Le voyage peut commencer : dans l’œil du loup, l’enfant va découvrir le Grand Nord et, dans l’œil de l’enfant, le loup verra défiler la vie dans le désert africain.

Cela faisait longtemps que je voulais m’essayer à du Daniel Pennac, du coup, j’ai profité du challenge week-end à 1000 pages qui a pris fin hier soir pour le découvrir avec cette lecture.

Dans les premières pages, je ne savais pas trop quoi penser : le lecteur se situe du côté de loup et c’est plutôt déconcertant. Lorsque l’enfant découvre le passé de Loup Bleu à travers l’œil de l’animal, j’ai quand même mis quelques lignes à comprendre que c’était un souvenir, il faut dire que ce n’était pas très clair même après une seconde relecture du passage en question et ma fille, qui l’a commencé samedi, a ressenti la même chose, c’était brouillon et il a fallu que je lui explique pour qu’elle capte.
Mais une fois qu’on a saisi ce détail, c’est une lecture super agréable : ça se lit bien, les loups sont attachants – à part les 3 rouquins qui sont plus que secondaires : pas de noms et tout aussi présents que le décors, s’ils n’avaient pas été là, ça n’aurait pas fait grande différence. Puis vient l’histoire du gamin qui observe quotidiennement le loup, un voyage à travers les trois Afrique (jaune, brune et verte) et ce, jusqu’à l’Autre Monde. Un personnage tout aussi attachant qui a la capacité de parler aux animaux et de s’en faire des amis.

J’ai aimé chacun des deux voyages. C’est une lecture très belle, pleine de poésie. Les mots de l’auteur sonnent justes, il parle d’amitié, de loyauté, de la cupidité et de la cruauté des hommes mais également des bons sentiments qui peuvent l’animer.
Bref, j’ai vraiment adoré ce court roman, il aurait pu être plus long mais je l’ai trouvé parfait tel quel.

Babyfaces – Marie Desplechin

Babyfaces - Marie DesplechinTitre:  Babyfaces
Auteure: Marie Desplechin
Éditeur: L’école des Loisirs
Collection: Neuf
Nombre de pages: 138
Quatrième de couverture: À l’école, personne n’aime Nejma. Elle est nulle, méchante, moche et mal habillée. En plus, elle crache par terre. Mais on ne lui dit jamais rien, parce que tout le monde sait qu’il ne faut pas pousser à bout une personne qui n’a rien à perdre.
Aussi, le jour où Jonathan Suyckerbuck, grand amateur de catch, est retrouvé inconscient derrière la porte de la cantine, c’est Nejma qu’on accuse. Elle a beau se défendre, personne ne la croit. Elle fait une coupable idéale.
Mais Nejma n’est pas aussi seule qu’elle veut bien le croire. Au tour de son voisin et ami Rajanikanth, alias Raja, alias Freddy, de faire quelque chose pour Nejma, elle qui l’a toujours protégé.
Sans oublier Isidore, le vigile du supermarché dans lequel Nejma se réfugie après les cours. Isidore estime Nejma. Il la voit différemment. Il a même prononcé ces mots magiques : «Tu n’es pas grosse. Tu es puissante.»

On a emprunté ce livre à la bibliothèque suite aux recommandations d’une amie, Annie (que je remercie au passage pour ses bons conseils). Je recherchais des livres sur le rejet que vivent certains enfants en primaire et l’acceptation de leur propre différence – question qu’on imagine plutôt se poser avec les adolescents, mais non-, il y en aura d’ailleurs sûrement d’autres sur ce thème donc ne vous étonnez pas.

A travers le récit de Freddy (Rajanikanth de son véritable nom), on suit le parcours de Nejma, élève au CM2, enfant brute de décoffrage, un peu brusque dans sa façon d’être et qui ne se soucie pas ou peu de l’avis des autres. Enfin, c’est ce que tout le monde croit. La narrateur réussit à faire de cette gamine un personnage touchant, pas parce que tout l’accuse alors qu’elle est innocente -même si l’état gravissime dans lequel se trouve Jonathan ajoute à l’injustice de l’accusation-, mais parce qu’elle est travaillée à fond : elle est naturelle, transparente, on connaît tout d’elle, elle parle à chaque enfant solitaire ou abandonné qui est en nous – avec une maman seule qui travaille des heures durant pour subvenir à ses besoins et ceux de sa fille. Ses relations sont émouvantes que ce soit avec Freddy ou Isidore – j’ai apprécié ses échanges avec le vigile mais ma méfiance de maman m’a fait tiquer -> parler avec un inconnu, argh, bof bof.

Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour le lire, il était génial. La façon d’écrire de l’auteur était très naturelle, on avait vraiment l’impression d’entendre un gosse de 11 ans parler… avec une franchise désopilante mais rafraîchissante, entrecoupée par les dialogues plus adultes des parents du narrateur.
On a adoré cette lecture, on a beaucoup ri, on a eu peur pour les personnages, on a ressenti un pincement au cœur dû aux conséquences de l’adoption d’Angel. Bref, on a vibré avec chaque protagoniste et ce, jusqu’à la fin.