Incassable

Synopsis: Elijah Price souffre depuis sa naissance d’une forme d’ostéogenèse. S’il reçoit le moindre choc, ses os cassent comme des brindilles. Depuis son enfance, il n’a de cesse d’admirer les superhéros, des personnages qui sont tout l’opposé de lui-même. Propriétaire d’un magasin spécialisé dans les bandes-dessinées, il épluche pendant son temps libre les vieux articles de journaux à la recherche des plus grands désastres qui ont frappé les États-Unis. Il se met alors en quête d’éventuels survivants, mais y parvient rarement.
Au même moment, un terrible accident ferroviaire fait 131 morts. Un seul des passagers en sort indemne…

La première fois que j’ai vu ce film, ça devait être peu de temps après sa sortie DVD, donc il y a un peu plus de 10 ans. Les critiques en ont été très mauvaises et c’est sûrement la raison pour laquelle je n’ai pas été le voir au cinéma. Quelle erreur ! J’avais beaucoup aimé. J’étais encore une grande grande fan de comics, ce qui fait que toutes les paroles d’Elijah Price, toutes ses théories, je les buvais comme du petit lait, trouvant son discours formidable, ne sentant que trop bien comment l’histoire allait finir. Je me souviens même avoir eu un grand débat sur les thèmes abordés avec mon compagnon. J’ai vibré avec les personnages, me crispant chaque fois que l’un des deux protagonistes prenaient des risques… Enfin, surtout le personnage d’Elijah, parce que l’autre ne risquait pas grand chose… ou presque.

Il est passé début de semaine sur une des chaines de la TNT, j’en ai donc profité pour le regarder à nouveau. J’avais envie de le voir avec un œil neuf, ce qui était quand même difficile étant donné que je connaissais déjà le film. Mais il est vrai que ne lisant plus de comics, ayant même beaucoup de difficulté à en lire maintenant, mon regard est quand même autre, plus critique… ou pas.
Je l’ai trouvé presque aussi bien. J’ai continué à vibrer avec les personnages: quand Elijah tombe à un moment, j’ai souffert comme la première fois, à la limite du hurlement. J’ai retenu ma respiration lorsque David tombe dans l’eau, etc…
J’ai adoré la façon dont le film était tourné, ça faisait très super-héros -avant l’heure-, avec des images statiques, mais un rapprochement rapide de caméra. Alors d’accord, ce sont des effets à deux balles, mais dans CE film, ça rendait vraiment bien. L’histoire en elle-même reste très basique: le développement de l’amitié entre deux êtres que tout sépare -l’un noir l’autre blanc, l’un incassable l’autre ultra-fragile- amitié qui ne survivra pas à la naissance du bien alors que le mal s’installe, etc… Une histoire type qu’on retrouve dans beaucoup de comics finalement.
Je trouve les sujets abordés très vastes, relativement profond et si, malheureusement, Bruce Willis n’a pas beaucoup plus de 2 attitudes faciales (c’est dommage, j’aime beaucoup cet acteur d’habitude), le film est sauvé par le jeu grandiose de Samuel L. Jackson, pas de mot pour le définir.
Même dix ans plus tard, j’ai aimé, alors peut-être est-ce par nostalgie ? Non, je crois que j’ai vraiment apprécié la globalité du film, le sens qui s’y cache, la référence aux comics et super-héros, etc…