Animal Jack, tome 1 : Le cœur de la forêt – Kid Toussaint & Miss Prickly

Titre : Le cœur de la forêt
Saga : Animal Jack, tome 1
Scénario : Kid Toussaint
Illustrations : Miss Prickly
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 104
Quatrième de couverture : Jack est un jeune garçon. Mais parfois, c’est aussi un singe, un ours ou un paresseux. Parce que depuis qu’il est né, Jack a le pouvoir de se transformer en n’importe quel animal, et tout le monde trouve ça normal ! Même s’il n’a jamais prononcé le moindre mot, Jack est extraordinaire et vit une existence ordinaire avec ses parents dans un village au milieu de la forêt… Une vie paisible qui se retrouve tout à coup troublée par des disparitions inexpliquées d’enfants.
Seul rescapé de ces événements, Jack ne peut rester sans rien faire. Et ses pouvoirs lui seront bien utiles pour résoudre ce mystère ! Car derrière cette histoire inquiétante se cache un étrange secret.

Je ne m’attendais pas à une telle histoire. En même temps, il me suffisait de lire le résumé pour en avoir une petite idée – ce que je n’ai pas fait.
Jack est un enfant étrange. Selon les situations et ses besoins, il peut se transformer en l’animal de son choix. Il ne parle pas, c’est une espèce de luciole qui parle pour lui : elle commente ses faits et gestes, bien pratique pour permettre aux jeunes lecteurs (et aux moins jeunes également) d‘en apprendre davantage sur les différents animaux dont Jack prend l’apparence.

Dans ce premier tome, on découvre le personnage Jack, ses pouvoirs, sa famille ainsi que ses amis : son meilleur pote Malek et Gladys qui fait battre son cœur.
L’intrigue de fond est assez simple : les enfants disparaissent les uns après les autres. Que leur est-il arrivé ? C’est ce que va découvrir Jack.
Jack est attachant, j’aime beaucoup sa façon discrète de protéger son ami, Malek. Par contre, j’apprécie nettement moins la manière dont ce dernier réagit : il se montre désagréable et son rejet pour Jack en est blessant.
Je ne sais pas trop quoi penser de Gladys. Je me ferai sûrement une idée plus précise dans les prochains.

En conclusion, j’ai été agréablement surprise par cette lecture que j’ai adorée.

Creepy Cat, tome 3 – Cotton Valent

Titre : Creepy Cat, tome 3
Auteur : Cotton Valent
Éditeur : Vega / Dupuis
Nombre de pages : 125
Quatrième de couverture : Durant une exposition, une mystérieuse jeune femme s’intéresse aux tableaux de Flora, et lui dresse une liste de commandes de peintures avec des thèmes bien précis. Flora se lance alors dans un travail acharné, et sa santé se dégrade. De son côté, Oscar est préoccupé et rongé par la culpabilité des souvenirs de son passé commun avec Flora… En tentant d’aider notre héroïne, nos protagonistes vont découvrir les réelles intentions de la mystérieuse jeune femme de l’exposition, et un nouveau chat assez particulier va faire son apparition…

J’étais bien contente de retrouver Flora, Creepy et leur univers un peu étrange et qui prend de plus en plus de place.
Flora continue de dessiner. Son travail est remarqué et une femme lui achète son tableau Lion, tableau qui prend vie au passage. Cette même dame lui commande une série de peinture, ce qui épuise notre héroïne.

Au début, ça tourne un peu en rond. On retrouve un peu les mêmes astuces : les facéties de Creepy et de Hime, la passion de Flora pour le dessin ainsi que sa professionnalisation.
Et puis, y a un moment où ça se décante et l’intrigue avance au point de nous donner des éléments de réponses au sujet d’indices disséminés dans les tomes précédents : les origines de notre héroïne (un point de détail sur l’une de ses ancêtres) et les pouvoirs qu’elle semble posséder sans s’en rendre compte.
On a également un bout du passé de Flora et Oscar, quand ils étaient en cours ensemble. On découvre notamment comment il a perdu ses cheveux, ça fait ça en moins à penser.

Il y a un nouveau chat qui fait son apparition : le chat scolopendre qui s’appelle Coffee. À sa première apparition, ça m’a fait un choc, mais je m’y suis rapidement faite et maintenant, je le kiffe ! Il est trop beau, sûrement parce qu’il est tout noir et que j’adore les chats noirs. J’ai beaucoup aimé la relation qui se noue entre lui et Oscar. Tout est dans la tendresse et ça m’a touchée.

Bref, j’ai beaucoup aimé ce troisième tome et j’attends avec impatience de voir ce que la mangaka (pas sûre que ça ait ce nom en Thaïlande) nous réserve.

Cinq petits indiens – Michelle Good

Titre : Cinq petits indiens
Auteur : Michelle Good
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 352
Quatrième de couverture : Canada, fin des années 1960. Des milliers de jeunes autochtones, libérés des pensionnats, essaient de survivre dans le quartier d’East Vancouver, entre prostitution, drogue et petits boulots. Il y a Maisie, qui semble si forte ; la discrète Lucy, épanouie dans la maternité ; Clara, la rebelle, engagée dans l’American Indian Movement ; Kenny, qui ne sait plus comment s’arrêter de fuir, et, enfin, Howie, condamné pour avoir rossé son ancien tortionnaire.
D’une plume saisissante, Michelle Good raconte les destins entremêlés de ces survivants. Un roman choral bouleversant. Michelle Good est une autrice crie appartenant à la nation Red Pheasant. Elle a travaillé comme avocate auprès des survivants des pensionnats autochtones pendant plus de 20 ans et elle a également publié de la poésie, des essais et des nouvelles dans de nombreux magazines et anthologies.
Cinq Petits Indiens a reçu, entre autres, le prix du Gouverneur général 2020 et le prix du public Canada Reads de Radio-Canada.

Je remercie Masse Critique Babelio ainsi que les éditions du Seuil pour la confiance qu’ils m’ont accordé pour ce partenariat.
Quelle claque, cette lecture ! C’était passionnant, mais aussi très dur par moment, ce qui est normal vu le sujet abordé : les pensionnats tenus par des religieux pour les indiens, au Canada dans les années 60.

On suit plusieurs personnages qui s’entrecroisent. Au début, le récit est chronologique puis petit à petit, même les périodes se mélangent un peu. C’était un peu perturbant, mais je m’y suis fait.
On découvre la vie de cinq indiens issus du même pensionnat : le premier chapitre se situe au sein de l’établissement, les suivants nous content les parcours quand ces jeunes sont jetés dehors et de quelle manière cette sordide éducation et les sévices subis ont détruit leur vie. Tout est dit à mots cachés, mais il n’y a aucun doute sur les horreurs qu’ils ont vécues.
Bien sûr, chacun réagit différemment, et quelques uns s’en sortent mieux que d’autres, mais c’est rude : certains se considèrent comme des survivants, d’autres comme des morts qui marchent.

Je vais faire un tour d’horizon des personnages qui sont tous aussi attachants les uns que les autres :
Kenny m’a laissée relativement indifférente, pourtant son parcours m’a touchée. Il a réussi à s’échapper du pensionnat vers ses treize ans (il a quand même subi sept années auprès du bourreau qu’est sœur Mary et du pédophile frère John). Il se fait passer pour mort et rejoint sa mère qui est devenue alcoolique. Il passe de boulot en boulot, la colère n’est jamais loin et il a ce besoin de fuir constamment surtout quand tout roule et que la vie lui apporte de l’équilibre.
Lucy est attachante. C’est une jeune fille très douce et naïve. Elle est jetée hors du pensionnat à seize ans avec un billet pour Vancouver et vingt pauvres dollars en poche. Heureusement, elle a une adresse où dormir, chez une camarade libérée un an plus tôt : Maisie. Lucy en bave et n’est pas épargnée, mais elle a cette volonté douce de s’en sortir.
Maisie m’a beaucoup plu dès le début. Elle est forte et ne mâche pas ses mots. Elle semble s’en sortir : elle a un travail, pas très bien payé, mais suffisant pour subsister ; elle a un gentil petit copain, Jimmy. Malheureusement, elle cache bien son malaise, du moins pendant un temps, même si cela ressurgit à la nuit tombée. C’est cru et ça m’a attristée.
Howie m’a touchée. C’était un gamin petit et chétif qui se faisait tabasser par le frère. Il parvient à s’échapper peu avant Kenny, mais à l’âge adulte, il finit en prison. Son histoire m’a émue, il n’aurait jamais dû finir là-bas… enfin aucun, mais lui encore moins que les autres.
Clara est probablement ma préférée. Autant je ne l’ai pas aimé à sa première apparition, autant son évolution est impressionnante ! Elle est attachante, presque pas trop détruite, mais elle a une volonté qui force le respect. Grâce à elle, j’ai découvert l’American Indian Movement et je me suis un peu penchée sur ce mouvement, c’était intéressant.
– Mariah est une exception, c’est une vieille indienne guérisseuse, mais je n’en dirai pas plus pour éviter les spoils.

C’est un récit sombre, pourtant, il est teinté d’espoir au fil des ans et à mesure que la parole se délie.
C’est un coup de cœur pour cette lecture et c’était vraiment très frustrant d’avoir mis autant de temps à le lire juste parce que j’étais trop fatiguée pour me plonger dedans.

Ninn, tome 1 : La ligne noire – Johan Pilet & Jean-Michel Darlot

Titre : La ligne noire
Saga : Ninn, tome 1
Scénario : Jean-Michel Darlot
Illustrations : Johan Pilet
Éditeur : Kennes
Nombre de pages : 64
Quatrième de couverture : Ninn a été découverte bébé dans le métro parisien par deux ouvriers. Aujourd’hui, elle a 11 ans et le métro est son univers. La jeune fille se pose mille questions sur ses origines et une sourde menace la traque sans répit.

Quand on sort d’un manga comme les carnets de l’apothicaire, les dessins de Ninn piquent un peu les yeux. Heureusement, je m’y suis fait très vite, surtout que l’histoire est aussi sympathique qu’originale donc ça passait bien.

Ninn adore le métro. Elle adore arpenter ses couloirs, passer de station en station. De plus, ses tontons travaillent dans les tunnels du métro. Ils l’y ont trouvé quand elle était bébé et ont réussi à l’adopter.
Tout roule pour la jeune fille jusqu’au jour où elle rencontre un vieux fou qui chasse des papillons invisibles. Quand Ninn les voit à son tour, sa vie bascule.

J’ai bien aimé les personnages.
Ninn est sympathique, je n’ai eu aucun mal à m’y attacher.
J’adore ses deux tontons et Irina, ils sont aimants avec notre héroïne ; j’apprécie la dynamique du quatuor et la relation qu’ils entretiennent.

Il y a deux gros points forts dans ce premier tome :
le contexte du métro avec l’histoire de sa construction, les stations fantômes. Ça donne envie de faire des recherches dessus pour voir ce qui est réel et ce qui a été inventé.
la vision de Ninn du métro et des passagers, de leurs rêves. C’était très poétique… on sent que l’auteur y a beaucoup réfléchi et que ça vient du cœur. En tout cas, ça m’a parlé.

J’ai adoré ce premier tome, il faudra que j’emprunte la suite à la médiathèque.

Les Carnets de l’Apothicaire, tome 05 – Hyuuga Natsu, Itsuki Nanao & Nekokurage

Titre : Les Carnets de l’Apothicaire, tome 05
Auteur : Hyuuga Natsu
Illustrations : Nekokurage
Scénario : Itsuki Nanao
Éditeur : Ki-oon (Seinen)
Nombre de pages : 172
Quatrième de couverture : Intrigues et poisons au coeur du palais impérial ! Après la dernière enquête de Mao Mao, le palais impérial s’apprête à connaître un grand changement : en effet, Aduo, la douce concubine, va être remplacée… mais ce n’est pas tout ! A la suite d’un quiproquo, l’apothicaire se voit contrainte de quitter la cour intérieure, pour le plus grand malheur de Jinshi.
Au désespoir, le fonctionnaire se rend au banquet d’un aristocrate fortuné pour espérer se changer les idées… et se retrouve face à une Mao Mao devenue courtisane ! C’est sans la moindre hésitation qu’il achète alors la jeune fille et la prend à son service…

Avec ce cinquième tome, on entame un nouveau cycle.
Dans le tome précédent, Mao avait été congédiée, mais cela n’a pas plu à Jishin qui a acheté la jeune femme à la vieille du quartier des plaisirs.
Mao pensait pouvoir retourner dans la cour intérieure, mais ce n’est pas le cas. Elle travaille dans la cour extérieure et découvre comment cela fonctionne de ce côté de l’enceinte où bossent de nombreux fonctionnaire.
Au niveau de l’intrigue, c’est un peu semblable aux premiers : Mao résout des énigmes à chaque nouveau chapitre, ce qui permet au lecteur de découvrir l’environnement et les règles qui régissent la cour extérieure.

En ce qui concerne les personnages, il y en a de nouveaux :
les jolies fonctionnaires qui jalousent la dernière venue et promettent de lui en faire baver. Elles ne sont pas très présentes et Mao s’en sort en rusant, sauf avec une qui n’est pas dupe.
– la vieille Suilen qui gère d’une main de fer la maisonnée de Jishin. Elle semble intraitable, je n’ai pas encore d’avis en ce qui la concerne.
Basen est soldat, il a des airs de Gaoshun. Il ne semble pas apprécier Mao, ça ne devrait pas durer… on verra ça sur le long terme.
Lacan, alors lui, je ne l’aime vraiment pas. Je le trouve calculateur… et je sens qu’il va poser problème par la suite.
Lolan, la nouvelle concubine dans la cour intérieure qui a pris la place d’Aduo. Elle n’est pas assez présente pour que je me fasse une idée sur ce personnage.

En ce qui concerne l’histoire, ça passe bien. Dans la façon dont c’est présenté, ça fait très « tome introductif ». J’ai pris plaisir à découvrir les énigmes que doit résoudre Mao, même si j’étais trop naze pour trouver les solutions avant elle.
J’ai passé un très bon moment. J’ai adoré ce cinquième tome.