Pumpkin Autumn Challenge 2024 : le crépuscule des phalènes

Tout au long de cette année scolaire, je n’ai pas beaucoup lu, ma formation ne m’a pas laissé le temps pour ça et j’avoue que j’ai perdu l’habitude de lire… et ça, c’est terrible pour moi. J’ai bien essayé de reprendre cet été, mais ça a été compliqué. Je compte donc sur le Pumpkin Autumn Challenge pour me permettre de reprendre le train de la lecture et de raccrocher les wagons.

Comme les années précédentes, le but est de lire des livres en rapport avec les catégories (le nom ou les mots-clefs qui lui correspondent). On peut remporter des titres en fonction du nombre de lectures validées.
Cette fois, ce qui change est qu’il n’y a que trois tableaux (et non quatre) contenant chacune quatre catégories.

Sans plus attendre, voici les titres possibles :
Je vous laisse découvrir les trois tableaux proposés cette année – je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’adore les visuels de cette année. Ils sont superbes.
Comme les années précédentes, je vise le titre « Le festin des ténèbres ». Par contre, cette fois, ça va être plus coton : je ne mélange pas romans et mangas/BD. Je ne suis pas certaine d’y arriver, mais je ferai de mon mieux.

Je vous présente donc ma Pile à Lire pour la session 2024 :

Et pour finir, mon suivi du Pumpkin Autumn Challenge :

Automne frissonnant :
– L’esprit et le corps en un instant séparés se retrouvent et s’épousent pour l’éternité (Halloween, fantôme, possession, exorcisme, insecte, comédie) : Ne vous disputez jamais avec un spectre de Gudule
– Fenêtres cassées, portes ouvertes (Horreur, huis-clos, piège, peur, suspense, thriller, créature) :
– Le crâne qui parle (Gardien, cimetière, squelette, zombie, médiéval, sorcière, alchimie) :
– Des pancakes pour Onze (Science-fiction, dimension parallèle, espionnage, extraterrestre, super-pouvoir) :

Automne douceur de vivre :
– Take care of cinnamon homes (Automne, tendresse, foyer, famille, singularité, cozy, gourmandise) : Écoute le rossignol de Lucy Strange
– La délicieuse malaventure de Sadima (Conte, réécriture, adolescence, féminisme, déconstruction, genre) : Aladin (les contes interdits) de David Bédard
– Cad, je suis contente d’être tombée de cet arbre ! (Amitié, aventure, bande-dessinée, anxiété, santé mentale, lumière) : La cité des brumes oubliées de Sachiko Kashiwaba
– Je crois bien n’avoir songé qu’à vous seule (Orgueil, préjugé, amour, célibat, classique, sarcasme, verve, satire) :

Automne crépusculaire :
– Le règne des phalènes (Âme, vie, mort, messager, magie, transformation, ombre, animal, nocturne) : Fairy Oak, tome 1 : le secret des jumelles de Elisabetta Gnone
– Voyageuse contemplant une mer d’étoiles (Romantisme, poésie, lyrisme, mystère, rêve, cauchemar, émotion, vague à l’âme) : La malédiction de la Sorcière des Songes de Alan Stratton
– La chute de l’or ailé (Ange, déchu, éthéré, prophétie, mémoire, roman choral, fleur, envoûtant, évanescent) : Le balai magique : Mary et la fleur de la sorcière de Mary Stewart et Shirley Hughes
– Le crépuscule des Sidhes (Elfe, démon, crépuscule, mythologie, légende, petit peuple, fantasy, nature) :

Total : 07/12

Mon expérience neutoatypique

Comme je l’ai annoncé dans mon article d’hier, j’ai décidé de partager mon expérience. J’ai découvert il y a 18 mois que j’avais beaucoup de comportements et de fonctionnements similaires à des HPI.
Revenons sur ce qui m’a amenée à rédiger cet article.

Ma meilleure amie m’a offert Comme un oiseau dans un bocal pour mon anniversaire pour deux raisons :
– elle m’a reconnu dans certains fonctionnements et situations que vivent les personnages
– elle savait qu’avant de débuter ma reconversion professionnelle, ma conseillère avait reconnu beaucoup de traits typiques des surefficients (je déteste ce terme, je préfère nettement celui de neuroatypique, moins pompeux, moins arrogant et qui offre une meilleure compréhension de ce que c’est).
Plusieurs raisons l’ont poussée à cette conclusion : on a fait le point sur mon passé, mes savoir-faire et savoir-être, mon parcours scolaire et professionnel ainsi que les résultats que j’avais obtenus sur des exercices complexes. Ils étaient excellents (avec le doute qui m’obligeait à vérifier avant de valider ma réponse, le stress/angoisse de ne pas y arriver, le plaisir ressenti à la résolution des problèmes avant même de connaître la solution, la frustration que l’exercice se termine si tôt, et la minimisation de la réussite : « c’était pas dur, tout le monde peut le faire »), etc.
Pour elle, ça correspondait tout à fait aux HPI. Je n’y croyais pas un seul instant.

Donc, j’ai fait des recherches, suivi des conférences de Christelle Petitcolin qui est d’ailleurs en référence dans Comme un oiseau dans un bocal. J’ai même acheté son livre Je pense trop, mais avec la RAN des métiers du numérique, je n’avais pas pris le temps de le lire. Dans tout ce que j’ai trouvé, je m’y retrouve à 90%.
Ça a été terrifiant. Je me suis construite sur l’image de quelqu’un de moyen, avec des résultats scolaires moyens, pour qui tout était difficile :

– l’apprentissage n’était pas stimulant, apprendre pour apprendre n’a aucun sens ;

les relations sociales sont compliquées, je n’ai pas les codes et si y a une maladresse à faire, elle est pour ma pomme. « Faire la conversation », j’en suis incapable. Pour moi, parler pour ne rien dire n’a pas de sens. Malheureusement, ça passe pour de l’indifférence. J’arrive à me fondre dans le décor… en restant discrète, effacée jusqu’à ce que les gens me connaissent.
J’ai la chance d’avoir des amis super, ouverts qui me connaissent, me comprennent et m’acceptent comme je suis… et je remercie tous les jours le ciel pour ça. Mais malgré ça, je suis en perpétuelle insécurité affective… j’ai tellement peur d’être abandonnée que pendant longtemps, si je sentais un couac ou une distance, je détruisais les relations que j’avais parce que si je partais la première, on ne me quitterait pas ;

– une hypersensibilité, souvent considérée comme une immaturité affective.
Une empathie envahissante dont je suis incapable de me protéger. Pendant quelques années, j’ai réussi : la colère était mon bouclier, mais c’est pas possible d’être tout le temps en colère, c’est épuisant.

– une hyperacuité sensorielle handicapante : tout m’agresse, le bruit, le toucher, la lumière, les odeurs, les goûts que je n’aime pas et qui ressortent puissance 10. Les migraines que ce trop provoque. La difficulté à entendre certains bruits à l’extérieur parce que certains sons (les véhicules, le vent, les basses, etc.) ont une fréquence qui parasitent les autres.
J’ai réussi à pallier aux problèmes de concentration que ça occasionne, pourtant, ça coupe quand même ma concentration.

les pensées envahissantes : impossible de ne pas anticiper des problèmes qui n’arriveront peut-être jamais, ou de ne pas résoudre des problèmes existants.
Mon cerveau va me proposer des solutions les unes à la suite des autres, souvent toute la nuit et me réveillant avec des fulgurances.
Je vais me lancer dans une activité, en parallèle je continuerai à réfléchir à mon problème jusqu’à ce qu’il soit résolu. Ça peut prendre des jours. C’est une charge mentale très lourde que je me rajoute.
J’ai un besoin presque compulsif d’être occupée, ne pas laisser la place au vide… ou ne pas laisser la liberté à mon cerveau de vagabonder. J’ai commencé à écrire afin de sortir les histoires envahissantes et entêtantes qui m’assaillaient pour me vider l’esprit et pouvoir passer à une autre histoire.

Le seul point sur lequel je ne me retrouve pas, c’est la curiosité. Je le suis, mais c’est une curiosité sélective en fonction de son utilité et je vais avoir du mal à aller au bout de ce qui m’intéresse parce qu’une recherche va m’amener à une autre puis à une autre et je n’aurai pas été au bout de la première exploration.

Comme je le disais plus haut, ça a été très compliqué d’accepter que peut-être, j’étais moins bête que ce que je croyais. Je sentais bien qu’entre l’image que je m’étais créé et mes réalisations, quelque chose clochait, mais pas moyen de mettre le doigt dessus. Mes réactions sont excessives, bien différentes de ceux qui m’entourent, mais je me disais que j’étais un peu barrée, un peu obsessionnelle, rien de méchant ni de grave. Pourtant, la différence est là et parfois, dure à vivre.
Et cette formation en informatique m’a conforté dans cette idée que finalement, je faisais probablement partie des neuroatypiques. J’ai réussi ma licence professionnelle, mais à quel prix ? Je ne compte plus les fois où j’ai lutté contre moi-même ou contre :
le syndrome de l’imposteur : déjà en tant qu’auteur, j’avais la sensation de ne pas avoir mérité  mais alors là… je réussissais les soutenances parce que je n’étais pas seule, on m’a pris parce qu’il fallait combler le nombre de participants, et ne parlons pas de la chance cette formidable alliée (c’est ironique quand on sait à quel point j’ai la poisse), etc. Bref, mes réussites n’étaient jamais de mon fait, mais toujours d’un facteur extérieur ou grâce à un travail acharné ;
la culpabilité de me faire passer avant les autres, d’être moins présente et moins à l’écoute pour mes proches ;
– le stress et l’angoisse paralysante d’échouer qui me freinaient ;
– les crises de larmes que ça a engendré.
Heureusement qu’on avait une intervenante en communication avec laquelle on a travaillé dessus. Ça m’a fait beaucoup de bien.

Maintenant, la question qui se pose : suis-je vraiment neuroatypique ?
Je n’en sais rien. J’en ai tous les signes.
Mais je resterai dans le flou puisque je ne compte pas me faire tester. Pourquoi ce choix ? Parce que je ne sais pas ce qui serait le pire : avoir confirmation que je suis HPI avec toute la pression que ça représente ou me retrouver avec un résultat négatif ou « non significatif » comme Raya dans Comme un oiseau dans un bocal.

J’en profite pour faire le parallèle avec cette bande-dessinée de Lou Lubie.

Attention, SPOILER
Je me suis reconnue dans les deux personnages, pas à 100%, mais à environ 70% sur Birdo et 80% sur Raya.
Comme Birdo, je ne suis pas un ermite social, j’ai des amis, j’arrive à discuter avec les gens en prenant sur moi, mais comme lui, j’ai un faux-self : l’image que je montre, alors que dans ma tête, ça crie et ça veut se libérer, mais je suis prise au piège des conventions sociales que je respecte pour ne pas blesser les autres, pour me cacher.
J’ai une grande capacité de recul quand je ne suis pas impliquée ou quand je fais abstraction de l’émotionnel donc surtout dans ma vie professionnelle. Je prends sur moi, je m’ajuste aux situations et je réagis pour changer ce qui est nécessaire.
Mais j’ai tendance à trop m’adapter aux attentes des autres quitte à m’oublier, ce qui peut mener au burn-out ou à l’effacement de mon moi.
J’ai une réflexion intuitive. En maths, j’avais les réponses, mais mon raisonnement n’était jamais celui attendu donc j’ai fini par me dire que j’étais nulle en sciences et ne pas chercher plus loin.

Comme Raya, j’ai eu un parcours scolaire chaotique : élève moyenne parce que l’apprentissage linéaire ne me convenait pas (et peut-être une dyslexie phonique non détectée, mais palliée avec beaucoup de travail sur moi-même et d’entraînement pour distinguer les sons f, v, j et faire correspondre la bonne lettre). Je ne me débrouillais que lorsque ça avait du sens, que c’était difficile ou que ça me passionnait (fac de japonais, licence pro en développement web et d’application, etc.). J’ai eu plein de petits boulots en intérim qui ne duraient jamais plus de 2 ans et je m’en contentais. Le dernier a duré 10 ans, et je me suis sentie mourir à petit feu tellement je m’ennuyais à la fin. Je m’intéresse à des domaines variés.
J’ai de l’imagination, ce qui me permet d’écrire des romans, étonnamment, ça cohabite assez bien avec ma rigueur et mon sens de l’organisation, probablement parce que ces savoirs-être ont été développés par-dessus.
Je ressens un fort décalage avec les humains, avec la société dans laquelle on vit. Je ne m’y sens pas à ma place. L’injustice me révolte et Dieu sait qu’il y en a dans ce monde. Tout me blesse.
Tout ce que je fais doit avoir du sens, quand ce n’est pas le cas, je le vis assez mal. Malheureusement, rien de ce que je fais n’est jamais bien, saleté de manque de confiance en soi ! J’ai une putain d’exigence envers moi-même, je ne me passe rien, c’est terrible.
J’ai bien ri sur les conversations qu’elle a avec son copain où lui a confiance en elle donc accepte sans problèmes qu’elle voit Birdo alors qu’elle s’en fait une montagne et ça prend des proportions pas possibles – et ça me rappelle tellement certaines discussions avec mon conjoint.
Je ne reviendrai pas sur les points que j’ai listés plus haut (le syndrome de l’imposteur, l’hypersensibilité, etc.).

Qu’est-ce que cette suspicion de neuroatypisme m’a apporté ?
Comme dit, beaucoup de soucis et d’angoisse. Beaucoup de larmes aussi.
Mais c’est une bonne chose.
Ça me permet de mieux comprendre et d’anticiper les malentendus dans mes conversations de couple. Avant, les réactions de mon compagnon m’exaspéraient, pourquoi il vit au jour le jour, pourquoi parler de la mort l’énerve et le pousse dans ses retranchements ? Les sujets étaient multiples. Maintenant, je sais que j’ai un fonctionnement différent, je fais attention aux sujets que j’aborde et je n’insiste pas si de son côté je le sens réfractaire.
En fait, je me sens moins incomprise. J’ai en partie trouvé ma place.
Enfin, et c’est le plus important pour moi, ça m’aide également avec ma fille, nos relations sont moins tendues, on s’est rapprochées, mais c’est une autre histoire.

Comme un oiseau dans un bocal : Portraits de surdoués – Lou Lubie

Titre : Comme un oiseau dans un bocal : Portraits de surdoués
Auteur : Lou Lubie
Éditeur : Delcourt
Collection : Hors collection
Nombre de pages : 181
Quatrième de couverture : On parle beaucoup des enfants précoces, mais que deviennent-ils une fois adultes ? Birdo, brillant chef de restaurant, discret et solitaire, sait qu’il est surdoué depuis tout petit. Raya, prise dans une vie qu’elle sabote inconsciemment, cherche des réponses dans son diagnostic tout récent de « Haut Potentiel Intellectuel ». En confrontant leurs expériences, ces deux êtres singuliers vont repenser leur rapport à la douance.

Quelle claque cette lecture !
Bon, cette chronique était partie pour être très personnelle parce que c’est un sujet qui me touche de près et de beaucoup plus près que ce que j’aurais envisagé il y a encore 18 mois, mais j’ai changé mon fusil d’épaule : dans cet article, je donnerai mon avis sur cette bande-dessinée, dans un second, je parlerai de mon cas et je le mettrai en parallèle avec cette lecture.

Birdo est hpi, il a réussi sa scolarité, il est doué dans son boulot, il est intégré socialement, cependant il se sent en décalage avec les autres. Quand il rencontre Raya, il se sent bien avec elle. Elle est aussi haut potentiel, il y a quelques similitudes mais pas mal de différences aussi. Elle était une élève moyenne, elle n’a pas été détectée enfant, elle est hypersensible, etc.
Donc on suit ces deux personnages, on découvre leur parcours et leur quête d’identité.
C’est donc l’occasion pour Lou Lubie de nous présenter l’évolution des neurosciences depuis le début du XXème siècle, de nous expliquer la manière dont les tests peuvent être interprétés. Elle détricote les stéréotypes sur les surdoués et rétablit les traits caractéristiques des profils de ses héros.

Il y avait beaucoup de choses que je savais déjà, mais pas tout. Donc j’ai trouvé cette lecture super intéressante. J’ignore si le scénario peut plaire à quelqu’un qui ne se reconnaît pas dans les personnages parce que finalement, c’est très orienté, mais ça peut assouvir la curiosité des lecteurs face à ce fonctionnement intellectuel et cognitif si particulier et responsable de tant de malentendus et de mésententes.
En ce qui me concerne, ça m’a parlé, ça m’a ému… j’ai même pleuré à la fin quand Birdo se fissure.

Les illustrations sont spéciales, peu de couleurs, mais ça passe bien.
C’est un coup de cœur pour cette lecture.

Mon expérience neutoatypique

In These Words, tome 1 – Jun Togai & Narcissus

Titre : In These Words, tome 1
Auteurs : Jun Togai & Narcissus
Éditeur : Taifu comics
Collection : Yaoï
Nombre de pages : 232
Quatrième de couverture : Katsuya Asano, un jeune profiler formé aux Etats-Unis, est amené à travailler pour la police de Tokyo. Il a pour mission de fournir le profil d’un tueur en série qui sévit depuis plusieurs années dans la capitale.
Grâce à son aide, l’opération est une réussite et Shinohara Keiji est enfin arrêté.
Obnubilé par la personne qui est à l’origine de son arrestation, ce dernier accepte de faire des aveux complets, mais à la condition que Katsuya soit celui qui les recueille.
À peine le jeune homme vient-il d’accepter qu’il est tourmenté nuit après nuit par le même cauchemar : un homme dont il ne voit pas le visage le retient prisonnier et le torture tout en lui murmurant à l’oreille qu’il l’aime.

Habituellement, je ne lis pas de Yaoi. J’ai bien tenté de le faire il y a quelques années, quand les premiers sont sortis, mais j’ai détesté pour une raison toute simple : l’un des héros était systématiquement féminisé à l’excès, la romance était neuneu de fou et idéalisée, et généralement écrit par des femmes qui n’ont donc pas l’expérience des relations homosexuelles masculines. Du coup, je ne voyais pas l’intérêt d’en lire, autant lire un shojō normal ou un yuri.
Plus de vingt années ont passé, je peux espérer un changement dans la narration des Yaoi. J’ai donc tenté avec le premier tome de In these words, une série courte en quatre tomes (qui est encore en cours alors que le quatrième date de 2022) et surtout superbement illustrée.

Katsuya est un psychiatre profiler formé aux États-Unis et qui travaille avec la police. Il a participé à l’arrestation d’un tueur en série et pour les besoins du procès, il est chargé de l’interroger et de lui faire avouer ses crimes. Mais depuis quelques temps, Katsuya fait de terribles cauchemars.

Le scénario est sombre, ce qui me va très bien. Les cauchemars de Katsuya sont durs, on sent l’angoisse du héros que ce soit au sein de ses mauvais rêves ou à son réveil. Le seul bémol pour moi, ce sont les entretiens trop superficiels avec le tueur en série : au début, le petit jeu où on se cherche passait bien, mais au bout d’un moment, ça tourne en rond et n’avance pas.
Par contre, ce qui m’a dérangé, ce sont les scènes de sexe. Elles sont crues. Je ne suis pas prude, je regarde et lis des hentai, mais souvent le pénis est caché ce qui n’est pas le cas dans ce manga – à moins que ce ne soit le contexte que je trouve sombre et violent.

Les dessins sont superbes, j’ai pris beaucoup de plaisir à m’y attarder. Les visages sont très expressifs. Les textures des vêtements et les ombrages sont super bien réalisés. Là-dessus, y a rien à dire. Les décors sont peut-être un peu trop carrés, et linéaires.

J’ai adoré ce premier tome. Je redoute davantage le suivant : les auteurs nous certifient qu’il sera plus romantique, et vu la manière dont ça s’est fini ça n’augure rien de bon.

Lucien – Stéphane Sénégas & Guillaume Carayol

Titre : Lucien
Auteurs : Stéphane Sénégas & Guillaume Carayol
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Nombre de pages : 260
Quatrième de couverture : Lucien est le gentil balayeur du parc, un virtuose de la feuille morte, un poète de la bourrasque qui aime les choses simples. Son existence est réglée comme du papier à musique. Il ne veut surtout pas que ça change. Mais on ne le sait que trop, la vie fait ce qu’elle veut. Un jour, au cœur même du parc, tout va imploser, voilant d’une teinte sombre le destin de Lucien…

C’est une bande-dessinée en noir et blanc, ce que j’ai vraiment apprécié. Il n’y a pas de couleur et pourtant, les émotions des personnages sont superbement bien retranscrits… en tout cas, ça m’a pris aux tripes et par moment, les réactions de Lucien m’ont fait peur. Pourtant, il est gentil.

Lucien est balayeur, il passe beaucoup de temps dans le parc et semble pouvoir faire danser les feuilles qu’il balaie, ce qui fascine le jeune Paul. Mais Lucien a un certain retard, il ne comprend pas tout, il subit les moqueries et les méchancetés des gens, ce qui provoque parfois des réactions violentes. Paul devient son ami et parvient à canaliser ses crises… jusqu’au jour où…

Les scènes alternent entre moment de nostalgie, de calme et d’angoisse, ce que j’ai adoré.
J’ai préféré la première partie malgré (ou peut-être en raison de) les montagnes russes émotionnelles ressenties.
Je pense que dans la seconde partie, ce sont les personnages qui m’ont déplu…. enfin, surtout celui de Kadeg, un pervers narcissique dans toute sa splendeur.
Carmen n’est pas terrible, elle m’a exaspérée : elle est aveuglément amoureuse de Kadeg et fait tout pour lui plaire (ou pour le calmer) sans se soucier du bien ou du mal.
En ce qui concerne Maria, je suis partagée je ne suis pas sûre de l’apprécier et pourtant, sa rédemption est touchante.

J’avoue que je ne m’attendais pas du tout à la tournure que prennent les événements. L’histoire est cohérente. J’aurais aimé lire cette bande-dessinée d’une traite, mais je l’ai commencé trop tard hier donc j’ai dû m’interrompre et c’était frustrant.
Bref, je suis ravie de l’avoir emprunté à la médiathèque. C’est un coup de cœur pour cette lecture.