Au Bonheur des Dames – Émile Zola

Titre : Au Bonheur des Dames
Saga : Rougon-Macquart, tome 11
Auteur : Émile Zola
Éditeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 513
Quatrième de couverture : Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s’amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu’une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d’enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d’elle le symbole du modernisme et des crises qu’il suscite. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie.

J’ai profité de la LC organisée sur Livraddict pour continuer mon challenge Rougon-Macquart et comme le tome précédent Pot-Bouille a relancé mon envie d’avancer dans cette grande épopée, je me suis lancée.

L’histoire suit celle de Pot-Bouille, à quelques années près. Madame Hédouin est décédée donc son mari, Octave Mouret, a repris les rennes du magasin « Au bonheur des dames » et l’a sacrément agrandi.
Mais ce n’est pas lui le héros de ce onzième tome, c’est Denise, une jeune femme qui doit s’occuper de ses deux jeunes frères depuis la mort de leurs parents. Elle monte sur Paris parce que le plus âgé de ses frères, Jean, est pris en apprentissage chez un patron. Ils se rendent alors chez leur oncle, un drapier dont le magasin se situe en face du Bonheur des dames, mais il ne peut les accueillir. Donc le plus jeune est envoyé en pension et Denise entre en tant que vendeuse dans le magasin d’Octave Mouret.
Elle n’est pas aimée dans son rayon et les autres lui mettent des bâtons dans les roues. Donc la pauvre peine à gagner suffisamment d’argent pour payer le coût de la garde du cadet et pour entretenir l’aîné qui se montre de plus en plus gourmand.

Je suis bien contente d’avoir une version papier pour cette lecture, autrement, je me serait sentie frustrée de ne pas pouvoir mettre une image sur les différentes étoffes… c’est bien sympa de savoir qu’Au bonheur des dames est vendu du Paris-Bonheur, mais ça ne me dit pas à quoi ça ressemble… et c’est loin d’être le seul nom cité qui m’est inconnu. Heureusement, le texte est parsemé de notes explicatives, ce qui n’aurait pas été le cas si je l’avais lu en e-book.

Avec ce onzième tome, j’ai constaté une étrange ressemblance avec le Ventre de Paris… comme pour ce 3ème roman des Rougon-Macquart, le grand magasin Au bonheur des dames semble tout dévorer dans le quartier : que ce soit dans son expansion que rien ne semble arrêter ou dans l’augmentation de la clientèle, surtout les femmes qui viennent tout dépenser et où le magasin engloutit tout leur argent. D’ailleurs, il y a pas mal de références qui nous renvoie au Ventre de Paris.

On a un certain nombre de chapitres où l’on suit Denise, entrecoupés par d’autres qui nous dépeignent l’activité du Bonheur des Dames. Il y en a trois qui tournent autour de grosses ventes et c’est tellement intense, étouffant que ça m’a presque filé le tournis. Je redoutais la dernière : est-ce que ça ne serait pas redondant à force ? Pas du tout. Zola réussit à se renouveler et nous emporte avec lui dans un tourbillon de nouveautés.

J’ai adoré le personnage de Denise. Comme indiqué dans les notes, elle représente la femme idéale pour Zola : douce, intelligente, une force calme. Contrairement aux tomes précédents où les personnages principaux sont noyés au milieu des secondaires, là, Denise est très présente un petit peu comme c’est le cas pour Nana dans le roman éponyme ou pour Gervaise dans l’Assomoir. Ça ne l’a rendue que plus attachante.

Même si cela m’a pris dix jours pour le lire, principalement parce que j’ai eu des obligations personnelles qui m’ont empêchée de lire pendant trois jours, c’est un coup de cœur. J’ai hâte de lire le prochain, peut-être le mois prochain…

Challenge Rougon-Macquart : 11/20

Mes voisins les esprits, tome 3 – Ushio Shirotori

Titre : Mes voisins les esprits, tome 3
Auteur : Ushio Shirotori
Éditeur : Doki doki
Nombre de pages : 207
Quatrième de couverture : Yachiho Takahara vient d’emménager sous le même toit que Moro, un vieil esprit qu’elle doit alors aider faire son travail quotidien : renvoyer l’âme de ses pairs dans ce qu’il nomme le “monde éternel”.
Mais si elle est ici, c’est avant tout parce qu’elle est à la recherche des mystérieuses “notes sur le royaume des morts” grâce auxquelles elle est censée pouvoir retrouver sa mère disparue. Et quelque chose nous dit que la jeune fille est loin d’être au bout de ses surprises…
Alors qu’elle commence à perdre espoir, Yachiho va progressivement en apprendre davantage par le biais de son nouveau professeur de sciences humaines. Ce dernier n’est autre que l’énigmatique Kamo, membre d’une étrange organisation qui semble manipuler les esprits…

En mettant à jour mes lectures, je me suis rendue compte que ce troisième tome était aussi le dernier de cette saga… du coup, j’ai mis trois jours à le lire, non pas parce qu’il n’était pas bien, au contraire, mais parce que je ne voulais pas que ça se termine, donc j’ai traîné autant que j’ai pu.

Il se passe beaucoup de choses dans cet ultime tome :
Yachiyo est devenue l’assistance de Moro et sa première mission est de guider un bébé esprit. Je vais éviter de révéler son identité pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte.
– Le fantôme de Tachibana guide Yachiyo jusqu’aux « notes sur le royaume des morts ». Il choisit malheureusement mal son moment… quoique ! Cela nous permet d’en apprendre davantage sur le passé de monsieur Kamo et la raison qui l’a poussé à détester les esprits.
– Le village organise toujours le festival « yomi-okuri » qui permettra aux esprits de traverser dans l’autre monde.
Le début du manga démarre doucement avec une petite histoire comme dans les épisodes précédents et rien ne laisse présager que cela va s’accélérer par la suite.

J’ai adoré ce troisième tome et particulièrement les souvenirs de Kamo. Dès le début, c’était un personnage qui me laissait perplexe : il passait pour le méchant, mais je ne le sentais pas mauvais… et en effet, mon intuition était la bonne.
J’aime toujours autant les autres personnages.
Yachiho est douce et gentille.
Moro me fait sourire à se goinfrer à la moindre occasion et j’ai apprécié sa franchise lorsqu’il avoue à notre héroïne le rôle qu’il a joué dans la disparition de Tachibana et la raison pour laquelle il lui a caché cette information.

C’était un chouette manga.
Il y a cependant deux points que je regrette :
on ne sait finalement rien du groupe qui hait les esprits et dont fait partie Kamo. Qui sont-ils ? Comment connaissent-ils les esprits ? Quels sont leur but ?
on n’a pas le fin mot de l’histoire avec la mère de Yachiho. Est-ce qu’elle a vraiment traversé ? Si oui, comment a-t-elle fait ? Et où est-elle ?
C’est dommage que ça s’arrête là. Un quatrième tome pour répondre à toutes ces questions laissées en suspens n’aurait pas été du luxe.

Bref, je ne vais pas m’éterniser ; comme je l’ai dit plus haut, j’ai adoré cette lecture.

Super-héros – Collectif

Titre : Super-héros
Auteur : Collectif
Éditeur : Elenya
Nombre de pages : 147
Quatrième de couverture : Depuis les demi-dieux de la Grèce antique à James Bond, en passant par la créature de Frankeinstein, les personnages aux aventures épiques ont toujours peuplé l’imaginaire collectif. C’est aussi le cas des super-héros, descendants directs de ces surhommes. Leurs pouvoirs, costumes et péripéties extraordinaires fascinent toujours autant depuis soixante-quinze ans maintenant.
Mais oubliez donc les capes et le Lycra®.
Elenya Éditions vous entraîne loin des sentiers battus, à la rencontre de onze super-héros d’un autre genre. L’occasion de se poser ensemble la seule question qui après tout importe vraiment : qu’est-ce qui fait un héros ?

C’est un recueil de 9 nouvelles que je m’étais acheté l’année de sa sortie il me semble, en 2016. La couverture me plaisait et le thème des super-héros encore plus, rien de surprenant quand on sait que pendant des années j’ai été fan des X-Men.
Je fais un rapide résumé de chaque nouvelles suivies de mon avis. Commençons sans plus tarder :

Super 8 de Thomas Geha : le narrateur est un super-héros qui nous retrace son enfance puis l’apparition et l’utilisation de ses pouvoirs. Il les tire des chansons françaises des années 80, lui qui déteste cette période musicale… c’est ballot.
J’ai bien aimé, c’était plaisant à lire. J’ai souri plus d’une fois et je ne compte plus le nombre de fois où j’ai chanté avec Super 8… putain de musique des années 80, comme il le dit si bien.

Retraite anticipée de Camille Courtain : le narrateur est dans sa voiture avec la fille qu’il voit, quand soudain il percute quelque chose. Les passants accourent, découvrent effarés l’identité du mort et se mettent en colère contre le héros de cette histoire.
En commençant ce recueil, je pensais qu’on ne trouverait que des super-héros comme personnages principaux… pas dans celle-ci en tout cas. Je ne m’attendais pas à ce que l’histoire prenne une telle tournure, même si mon intuition me soufflait que quelque chose clochait dans cet accident… sans trop savoir quoi. C’était une lecture super rapide, je n’ai pas vu défiler les pages. J’ai beaucoup aimé.

Mille éclats de Davy Artero : Edgar est dans la chambre de sa fille. Il lui parle pendant qu’elle semble dormir. Il lui révèle la manière dont ses pouvoirs sont apparus, dont ils fonctionnent et comment il les a cachés toutes ces années.
La vache ! C’est pas une histoire très gaie, mais j’ai adoré… surtout la chute qui, même si ce n’était pas une grosse surprise, m’a plu.

L’interview de Louise Laurent : comme l’indique le titre de la nouvelle, c’est une interview du super-héros Galaxy Defender. Je m’attendais à découvrir uniquement un dialogue entre la journaliste et le héros, mais non, c’est entrecoupé par le ressenti du narrateur.
Le début s’est laissé lire sans plus jusqu’au moment où il raconte son aventure contre Shadow Walker et d’un coup, le récit est devenu passionnant… puis au fil de l’émission, un malaise s’installe. J’ai trouvé ça bien joué.

Worms de John Steelwood : la nacelle sur laquelle Jean-Luc et Rémi travaillent menace de tomber dans le vide et les deux hommes s’accrochent comme ils peuvent. Jean-Luc tient son ami à bout de bras et se met à penser à tout ce qu’il a vécu et qui l’ont mené à ce moment – l’utilisation de ses pouvoirs.
C’est une lecture déroutante. On vogue entre présent et passé et on s’y perd un peu… je n’ai pas réussi à accrocher au récit. Et la fin ouverte ne m’a pas aidé… ça sonnait plus comme une introduction à un roman.

L’apocalypse selon Jonas de O’Scaryne : Jonas obtient un poste d’hôte de cabine d’essayage virtuelle alors qu’il n’a jamais exercé ce métier auparavant. Le premier jour… disons même la première heure, il fait n’importe quoi, s’électrocute en essayant de réparer sa machine et se retrouve affublé du pouvoir de rendre les femmes plus belles. Il aurait pu utiliser ce talent en tant que relookeur et se serait fait un paquet de blé, mais il préfère offrir la beauté gracieusement à toutes, même à celles qui n’ont rien demandé…
Dès les premières lignes, le héros est plongé dans le monde de la mode et je crois que je redoutais ça parce que d’un, je ne m’intéresse pas du tout à ce sujet et de deux, je ne voyais pas le rapport entre son pouvoir et l’apocalypse. Mais finalement, mes craintes et mes doutes étaient infondés. J’ai dévoré cette nouvelle qui est un coup de cœur.

Apprenti de Florent Baudry : le Protecteur est mort suite à un accident de grappin. Son apprenti, Bertrand, reprend le flambeau comme tout bon apprenti et revient sur le cheminement qui l’a mené à ce rôle ainsi que sur ses années en tant qu’apprenti.
J’ai adoré cette nouvelle. On découvre l’envers du décor des successeurs de super-héros. En ce qui concerne la fin, je l’ai trouvée prévisible : il était impossible que cela finisse autrement à mesure qu’on fait connaissance avec le personnage de Bertrand, et j’ai grandement apprécié cette cohérence.

Le cambrioleur masqué de Tiphaine Levillain : Pavel est détective privé. Il est engagé pour empêcher le Cambrioleur masqué de voler le joyau de Mystaë.
C’était une nouvelle bizarre de par l’univers qui tient plus de la fantasy que des super-héros puisqu’il y a des lutins, des fées et des trolls. Ce n’est pas que l’histoire ne m’ait pas plu, je l’ai trouvée sympa, mais c’était perturbant de se retrouver entourée de ces créatures fabuleuses.

Mauvais plan de Doris Facciolo : le Caméléon a été capturé alors qu’il tentait de voler un des engins prévus pour observer les trous noirs, puis il est torturé. Quelles sont les motivations de son geste ? On l’apprend lorsqu’il est interrogé par Miss Business.
La première partie avait un petit air de Wolverine dans l’arme X – un peu la même ambiance que dans le comics si ce n’est que le héros n’est pas devenu un animal sauvage par la douleur -, et ce qui m’a confortée dans cette sensation, c’est que l’auteure fasse allusion à ce X-Men – ce que j’ai d’ailleurs apprécié. J’ai bien aimé ce récit… surtout la fin.

Chaque nouvelle est précédée d’une illustration en noir et blanc qui fait référence aux cover de comics américain, même le petit encadré en haut à gauche est présent avec le nom de la maison d’édition qui pour l’occasion est devenue « Elenya comics ». Étant fan de comics (il y a de cela fort longtemps), je ne pouvais passer à côté d’un tel détail. Ça ajoute du cachet au recueil.
Par contre, un détail surprenant : les neuf super-héros proposés dans ce recueil sont tous des hommes… dommage qu’il n’y ait pas de femmes après tout, on en trouve quand même pas mal dans les comics. Bref, ça manquait un peu de parité.
J’ai bien aimé cette lecture, c’était rapide et plaisant à lire.

ABC Imaginaire 2021 – lettre X :
02/26

Peau d’Homme – Hubert & Zanzim

Titre : Peau d’Homme
Scénariste : Hubert
Illustrateur : Zanzim
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 160
Quatrième de couverture : Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.
La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?
À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.

Ça fait quelques semaines que je vois cette bande-dessinée tourner avec de très bons retours et j’avais bien envie de m’y essayer donc quand ma Barbouille m’a proposé de me le prêter, j’ai foncé sur l’occasion et je suis ravie de l’avoir fait.

L’histoire se déroule dans l’Italie moyenâgeuse. L’héroïne, Bianca, vient d’avoir 18 ans et ses parents ont arrangé son mariage avec Giovanni, un homme qu’elle ne connaît pas, ce qui la dérange. Déjà là, on voit le décalage entre elle qui souhaiterait connaître son fiancé avant de l’épouser et ses amies qui ont été dans la même situation et l’ont accepté sans se poser de questions.
La marraine de Bianca l’invite à passer quelques jours chez elle. Là, elle lui révèle un secret de famille : elle possède une peau d’homme et si elle la revêt, elle deviendra Lorenzo, un beau jeune homme. C’est l’occasion de passer incognito et de se lier d’amitié avec Giovanni. On se doute dès leur première rencontre que cette amitié évoluera… pour le plus grand malheur de Bianca.

Autant j’adore la couverture qui est splendide, avouons-le, que ce soit en raison des entrelacs brillants qui ne rendent pas sur la photo, ou à cause du choix des couleurs, autant les dessins à l’intérieur m’ont laissée, dans un premier temps, perplexe. Au début, je n’étais pas sûre d’aimer et pourtant, je m’y suis rapidement faite, j’ai trouvé que ça se mariait parfaitement au texte et finalement, j’adore les illustrations.
Quant à l’histoire, il ne se passe rien d’extraordinaire, même si revêtir une peau d’homme qui change le corps de l’héroïne est déjà fabuleux, n’empêche que dès les premières pages, je me suis complètement immergée dans cette lecture. Il était tard et, à mon grand désarroi, j’ai dû faire une pause au beau milieu, j’ai rêvé de la suite toute la nuit.

C’est clairement une critique de la société de l’époque : la différence de traitement entre l’homme et la femme au niveau de la liberté (de mœurs notamment). L’homme étant considéré comme un dieu s’il entretient plusieurs liaisons alors que la femme n’est qu’une dépravée, et ce, même si elle est fidèle… le prêcheur le martèle tout au long du récit et enflamme les fanatiques : ce sont des filles d’Eve, des impudiques, etc. qu’il faut enfermer et brimer.
Ce qui est fabuleux… et qui fait également peur… c’est qu’on peut transposer cette critique à la société actuelle sur bien des points. Maintenant, la religion catholique essaie d’être moins stricte, de s’ouvrir et de vivre avec son temps, mais d’autres religions ont pris la relève et prêchent les mêmes paroles que Fra Angelo dans Peau d’homme.
Bianca se bat contre cet obscurantisme grandissant, sous l’apparence de Lorenzo, mais doucement au fil des pages, elle se révolte et clament certaines vérités qui foutent une sacrée claque… y en a un paquet, mais j’ai surtout en tête le moment où elle se fâche après s’être bouffée une insulte de trop et qu’elle rétorque que ce n’est pas son corps le problème mais le regard sale qu’il pose dessus. C’est très féminisme tout ça
Ce n’est pas le seul message que les auteurs font passer : c’est également un appel à la tolérance. Giovanni a beau se chercher des excuses quant à ses relations avec les hommes, il se ment à lui-même : il est clairement homosexuel et Bianca le réalise. C’était une situation douloureuse pour elle, mais j’ai aimé la relation des deux époux et sa réaction face à l’homosexualité de son mari.

C’est un coup de cœur pour cette bande-dessinée, à tel point que je me l’achèterai – je tiens absolument à l’avoir dans ma bibliothèque.

Foxcraft, tome 1 : Les possédés – Inbali Iserles

Titre : Les possédés
Saga : Foxcraft, tome 1
Auteur : Inbali Iserles
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 229
Quatrième de couverture : Isla et Pirie sont deux renardeaux qui vivent en marge de la ville avec leur famille. Dans leur tanière, ils sont à l’abri des sans-fourrures qui les considérent comme des vermines. Mais un jour, alors qu’Isla cherche à rentrer chez elle, elle découvre que son terrier a pris feu. Sa famille a disparu et des renards inconnus rôdent dans les environs, poussant la jeune femelle à fuir en direction du monde froid et hostile des sans-fourrures. Seule, affamée et inquiète, Isla cherche sa famille, en vain. Alors qu’un énorme chien s’apprête à la dévorer, un renard nommé Siffrin la sauve in-extremis. Siffrin est lui aussi à la recherche du frère d’Isla. Il aurait un rôle important à jouer dans un conflit qui menace le monde des renards…

Enfin !!! Je l’ai enfin terminé ! J’ai cru que je n’arriverais jamais à la fin.
Oui, ce n’était pas terrible comme lecture. C’est dommage parce que l’histoire aurait pu être sympa ; il y avait de bonnes choses, mais je n’ai pas aimé la façon dont elles étaient introduites.

Isla et Pirie sont deux renardeaux qui vivent à la lisière de la grande ville avec leurs parents et leur grand-mère. Le jour où ils décident de changer de terrier, les jeunes, habitués à n’en faire qu’à leur tête, s’éloignent et sont séparés (alors pourquoi ou comment ? Je suis incapable de m’en souvenir tellement j’ai trouvé ça inintéressant). Quand Isla retourne chez elle, une meute de renard est là : il semblerait qu’ils s’en sont pris à sa famille, ils recherchent son frère Pirie et en ont après elle. Elle réussit à s’enfuir, aidé par Siffrin, un messager envoyé par les Anciens et qui maîtrise le Foxcraft. Malheureusement, il lui cache des informations importantes et cela va rapidement poser problèmes.

Jusqu’à la page 70 environ, j’ai bloqué et impossible de lire plus d’un chapitre par jour. Pour deux raisons :
– sur bien des points, le début ressemble trop à la guerre des clans, mais version renard, que ce soit des bribes de l’histoire ou de par l’ambiance. Heureusement, par la suite, ça s’en éloigne et c’est pour ça que je n’ai pas abandonné.
– les descriptions faites par la narratrice Isla ont rendu la lecture laborieuse. L’auteur s’est mis dans la peau de la renarde et décrit les objets de la ville comme si elle n’en connaissait pas les noms, donc les voitures deviennent des broyeuses… certaines explications ou dénominations sont claires et d’autres absolument incompréhensibles… c’est ce qui fut problématique dans cette lecture.

Mais le plus ennuyeux, c’est clairement le personnage d’Isla, je ne l’aime pas. Son caractère me déplaît, je la trouve chiante, surtout avec Siffrin… à essayer de percer ses mystères à la con, alors qu’ils se connaissent à peine, c’est sûr qu’il ne va pas raconter à une parfaite inconnue ses plus sombres secrets : elle joue les bulldozers et pose des questions au lieu de la jouer finement, de le suivre tout en restant vigilante… ben non, elle est trop conne pour ça ! Sans compter qu’elle prend la mouche constamment… les relations je t’aime 5 minutes puis je te hais… ça me saoule.

C’était une lecture très moyenne et c’est dommage parce que le principe du Foxcraft était vraiment sympa (et ce, malgré un nom aussi pourri), j’ai aussi apprécié le Foxlore, ça avait un petit quelque chose du kitsune, des légendes sur les renards – d’ailleurs, ça aurait été mieux si l’auteur s’était davantage appuyé sur les mythes… je me dis que c’est peut-être le cas par la suite puisqu’Isla quitte la Grande Rumeur.
Malheureusement, je ne suis pas certaine de lire le tome 2, à moins que je ne l’achète à ma fille, en admettant qu’elle aime ce premier tome… affaire à suivre.

ABC Imaginaire 2021 – lettre I :
01/26