Titre: Autobiographie d’une Courgette
Auteur: Gilles Paris
Éditeur: J’ai Lu
Nombre de pages: 255
Quatrième de couverture: Elle ressemble à une poupée de chiffon toute molle et ses yeux sont grands ouverts. Je pense aux films policiers où des tas de femmes se font tuer et après elles ressemblent à des tas de chiffons toutes molles et je me dis « c’est ça, j’ai tué maman ».
Ainsi commence l’aventure d’Icare, alias Courgette, un petit garçon de neuf ans qui tue accidentellement sa mère alcoolique d’un coup de revolver. Paradoxalement, la vie s’ouvre à lui après cette tragédie, et peut-être même un peu grâce à elle. Placé dans un foyer, il pose avec une naïveté touchante son regard d’enfant sur un monde qu’il découvre et qui ne l’effraie pas. De forts liens d’amitié se créent entre lui et ses camarades. Et puis surtout, il tombe amoureux de Camille…
Je viens de le finir pour la Lecture Commune de Le Cercle de Critiques Littéraire des Lecteurs Economes pour le mois de juin. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour le finir malgré un emploi du temps surchargé.
Je suis assez partagée quant à mon avis sur ce livre.
D’un côté, j’ai bien aimé: le personnage principal est particulièrement attachant d’autant plus que la narration est à la première personne, on a vraiment la sensation d’avoir affaire à un enfant de plus ou moins 9 ans (certaines réflexions me font me questionner quant à la maturité du protagoniste): il a la naïveté, la franchise et la fraîcheur d’un enfant. Il m’est arrivé plus d’une fois de sourire ou même d’éclater de rire lors de certaines scènes.
D’un autre côté, c’est cette narration à la première personne qui m’a bloqué et m’a empêché d’aimer cette œuvre touchante. On a vraiment l’impression de se retrouver face au discours d’un enfant mais malheureusement (et c’est LE gros point noir) comme chaque histoire conté par un enfant, le récit est truffé de « et… et… et… et puis… et… ». C’est pas que ça me dérange d’avoir 5 « et » dans une phrase, mais quand même un peu.
Mais soyons honnête, c’est quand même très impressionnant d’avoir réussi à se placer dans l’esprit de Courgette, garçon de 9 ans, de parler comme un gamin de son âge l’aurait fait. Tout aussi impressionnant de maintenir ce style du début à la fin sans ciller. Mais malgré cela, ça reste assez fatigant… Imaginez lire le triste récit de la vie d’Icare et d’un foyer sur 255 pages avec des mots d’enfants! Épuisant! On cherche juste le bouton OFF; là, heureusement quand c’est trop, on peut fermé le livre et faire une pause.
Ce que j’ai aussi bien aimé, hormis les personnages (parce qu’ils sont tous à leur manière attachants), c’est la sensation par moment de redevenir enfant. En effet, plus d’une fois, les réflexions que peut se faire Courgette, je me les étais souvent faites enfant: dans ma famille, on utilisait beaucoup le langage imagé et il m’est arrivé plus d’une fois de vouloir les prendre au pied de la lettre, essayant de m’imaginer d’où elles pouvaient venir, quel en était leur origine en partant du principe qu’elles devaient avoir un sens pragmatique. Je pense qu’on a tous eu ce genre de pensées, des pensées qu’on a oublié en devenant ces « grandes personnes -qu’il- faudrait […] secouer pour faire tomber l’enfant qui dort à l’intérieur ».
Un charmant retour en enfance.
Bref, je reste sur ma position mitigée: sympa mais sans plus.
Lecture du mois de juin avec Le Cercle de Critiques Littéraire des Lecteurs Économes, voici d’autres avis qui y ont participé:
Obsédée par la lecture – Au rendez-vous littéraire –