Les contes du cimetière : Gobelins, fantômes et esprits – Martin Waddell & Tony Ross

Les contes du cimetièreTitre: Les contes du cimetière – Gobelins, fantômes et esprits 
Auteur: Martin Waddell
Illustrations: Tony Ross
Éditeur: Gautier-Languereau
Nombre de pages: 127
Quatrième de couverture:
Quatorze contes hantés pour esprits frappés, et cœurs bien accrochés…
Venez frissonner !

C’est ma cinquième lecture issue du panier emprunté à la médiathèque du nom de Tremblez Mortels !
On retrouve 14 contes que le narrateur, originaire d’Irlande du Nord, a entendu enfant. Je les ai trouvés assez variés, je vous laisse juger :

Jouan Le Froid est un vieux squelette qui hante un cimetière où personne n’ose mettre les pieds excepté Petit Pat, un brave gars qui travaille en échange du couvert. Il est envoyé par Mériadec le Mauvais qui espère que Jouan le tue, histoire de ne pas avoir à remplir sa part du contrat c’est-à-dire lui donner de la soupe chaud pour le travail effectué à la ferme.
Une histoire sympathique pour commencer en douceur cette entrée en matière. Elle ne fait pas peur mais l’ambiance est bien là.

La jeune épousée est l’histoire d’un homme qui épouse Gaïda, une jolie fille du pays. Il surprend à la tombée du soir le projet des gobelins d’enlever sa femme. Il rentre précipitamment et séquestre sa famille dans la maison le temps d’une nuit.
Une histoire un peu plus sombre que la première, un peu angoissante également ou même le lecteur se demande si la femme d’Ardell tiendra et aura confiance jusqu’au bout en son époux.

Il n’y a plus de beurre : le Petit Peuple aide un fermier en échange de rémunération en nature. L’homme décède, sa propriété est rachetée mais le nouvel exploitant, avare, ne croit pas au Petit Peuple et pense que ses ouvriers le volent. Il supprime donc tous les cadeaux…
Ce récit ne fait nullement peur mais la morale est présente et facilement compréhensible pour de jeunes lecteurs.

Danse avec Fanch : Aénor Mahon adore danser, après nombre de recherches, elle choisit Fanch comme partenaire définitif jusqu’au jour où celui-ci se noie.
Une courte histoire qui m’a laissée indifférente.

Tom Coquin : La famille Quinn travaille dur toute la journée, lorsqu’ils rentrent, un esprit invisible les a aidés aux tâches ménagères jusqu’au jour où une mauvaise récolte les oblige à abandonner la ferme qu’ils louent pour revenir dans la maison familiale de Marie Quinn, devant laisser derrière eux Tom auquel ils se sont attachés.
Une famille fort attachante, les Quinn, l’esprit Tom Coquin également d’ailleurs, c’était tout aussi dur pour ma puce et moi de quitter la ferme en le laissant derrière que pour les héros de ce conte.

Les contes du cimetières p15Maligne petite Dora est élevée par sa tante qui la surnomme ainsi alors qu’elle est loin d’être maligne. Elle rêve d’épouser un prince, ce qui est sur le point d’arriver mais le prince y met une condition, qu’elle parvienne à filer 5 fuseaux de laine par jour pendant un mois comme l’a affirmé sa tante. Puisque sa nièce en est incapable, les deux femmes font un pacte avec un gobelin poilu : il fera le travail à sa place mais pour que Dora garde sa liberté, elle doit trouver le nom du gobelin, autrement, elle devra l’épouser.
Le personnage de Dora m’a saoulée, elle est bête comme pas possible et si sa tante n’était pas là, l’histoire se serait mal fini pour elle… D’où la dangerosité de faire croire aux enfants qu’ils sont ce qu’ils ne sont pas… la franchise, y a rien de mieux ! Et en plus, le texte est long, genre 14 pages.

Le fantôme du bois des Ghoules : une histoire très courte et une chute très drôle. Petit Mathurin se balade dans le bois des ghoules, il en rencontre une mais affirme qu’il n’a pas peur… grave erreur.
Sûrement ma préférée !

Le champ qui scintillait : Vieux Grippe-Sou, son nom en dit long, se rend sur la colline La Cabosse, lieu où le peuple des korrigans festoie, entouré de trésor, dans le but de les voler.
Une histoire prévisible qui m’a un peu ennuyée.

La Dame de Llyn Y Fan Fach : Ardell se rend au lac tous les jours, il y rencontre une Dame du lac qui lui plait et c’est réciproque. Il traverse l’épreuve du père de la demoiselle et peut l’épouser à condition qu’il ne doute pas d’elle 3 fois ou elle retournera dans les flots.
Comme celle d’avant, prévisible et un peu longue… Quant aux doutes que le mari émet sur sa femme, ils n’étaient pas tous très convaincants…

L’Ogremitaine : deux tailleurs rivaux, l’un coud vite mais mal, l’autre lentement mais très bien. Le premier essaie de se débarrasser du second en pariant qu’il ne parviendrait pas à prendre les mesures de son dernier client, le tailleur lent relève le défi, or, il est envoyé s’occuper du monstrueux Ogremitaine.
Une histoire qui se lit bien, sans plus. Ma puce n’a pas trop comprise la chute qui est un peu une fin ouverte.

Le fantôme de Porlock erre depuis des années dans le village cherchant quelque chose. Seule Mirabelle prend le temps de l’aider.
Un personnage sympathique.

Bonnet de Joncs : un homme a 3 filles, les 2 premières lui affirment constamment qu’elles l’aiment mais sont paresseuses, la troisième ne lui dit jamais mais prend soin de son vieux père. Au moment de faire son testament, il leur demande à quel point elles l’aiment, les deux premières répondent comme d’habitude, la dernière par métaphore, mais il ne comprend pas et la jette dehors. Elle cache ses origines et son visage sous un bonnet de joncs et décide de trouver l’amour pour ce qu’elle est et non ce qu’elle parait être. Elle trouve du travail non loin de la maison de son père et y découvre ce qu’elle cherchait, le véritable amour… Avec l’aide de son fiancé, elle décide de faire comprendre à son père la métaphore employée quelques temps auparavant.
L’histoire et le personnage de Bonnet de Joncs sont sympathiques. La morale m’a beaucoup plu.

Déménagement clandestin : un vieux couple vit dans une ferme mais sont harcelés par un méchant farfadet poilu.
La chute était très drôle, j’ai bien ri ; la puce n’a pas compris.

Les veilleurs : Deux familles perdent un être cher. Ils font la course à l’enterrement car il est dit que le dernier enseveli se retrouvera à veiller éternellement le cimetière et aucun ne souhaite ça à leur disparu.
Avec le titre, la fin est prévisible. Une histoire qui termine bien ce recueil qui a commencé dans un cimetière et se finit dans le même endroit.

Un recueil sympathique, des illustrations qui s’accordent bien avec, parfois bizarres, parfois amusantes, pas vraiment terrifiantes.
J’ai bien aimé cette lecture.

Sténopé – Julien Roturier

Sténopé - Julien RoturierTitre: Sténopé
Auteur: Julien Roturier
Illustrations: Dorothée Delgrange
Éditeur: Editions Luciférines
Nombre de pages: 174
Quatrième de couverture: Un homme rêve chaque nuit de sa mort, un groupe d’enfants se lance dans une chasse au trésor dans une forêt où rôdent d’inquiétants esprits ancestraux, le patient d’un psychiatre déclare voler la peau des gens, d’étranges créatures viennent des étoiles pour juger l’espèce humaine, une montre à gousset cassée bat la mesure du temps de plus en plus fort et un adolescent se consume d’amour pour une guerrière virtuelle…
Les onze nouvelles de Sténopé rencontrent des personnages torturés par de curieuses malédictions, victimes de forces surnaturelles ou de leurs désirs les plus sauvages, souvent sanglants. Allant en France ou aux Etats-Unis, Julien Roturier fait voyager son lecteur, explore XXe et XXIe siècles pour varier les ambiances, en gardant une ligne résolument horrifique.
Un recueil fantastique très contemporain qui met en scène la folie, la cruauté et les passions meurtrières avec autant d’humour noir que de violence.

Je me pencherai dans un premier temps sur le titre : Sténopé. Ce n’est pas un terme courant, c’est un mot issu de la photographie : un petit trou dans la paroi de la chambre noire ou camera obscura, laissant passer l’image et la lumière ; a priori, ce serait également le nom de l’appareil photographique utilisant ce principe – vous savez, les vieux appareils du siècle dernier ou il fallait rester immobiles de longues minutes pour laisser le temps à l’image de s’imprimer ?
Le titre parle de lui-même, quand on sait ce qu’il signifie : on y trouve 11 nouvelles cauchemardesques, passées au crible, des images plus ou moins fortes, un espace-temps figé… ou presque.

Dans ce recueil, les histoires sont assez inégales que ce soit de par leur taille, l’ambiance mise en place, les terreurs qu’elles procurent.
Elles ont été écrites à différents moments entre 2009 pour la plus ancienne et 2013 pour la plus récente. Personnellement, je les classerai en deux parties : celles écrites avant 2010 et celles écrites pendant et après – il est assez aisé de les classer puisque la date est inscrite à la fin de chaque nouvelle.
Sténopé - Mon beau miroirPersonnellement, je n’ai pas trop aimé les récits de 2009, ça se lisait bien mais je les ai trouvés nettement moins intéressants et pas suffisamment sombres ; quant à l’ambiance, elle était quasi-inexistante.
Cependant, j’ignore ce qu’il s’est passé dans la vie de l’auteur entre 2009 et 2010, à part une année supplémentaire, mais il y a du changement et ça s’en ressent : mes histoires préférées, vous l’aurez compris, sont celles de 2010, elles sont bien plus glauques, plus abouties également, avec une atmosphère très sombre qui m’a fait frissonner. J’ai beaucoup aimé On chasse en bord de Seille (une chasse au trésor mortelle pour un petit groupe de jeunes garçons), Le Rêveur (un homme qui fait chaque soir le même cauchemar jusqu’à ce qu’il se produise), L’Amorphe (une consultation chez un psy avec un patient très particulier) et enfin, Panem et Circenses (quand un homme rencontre une belle femme, artiste de cirque, dans un bar, on s’attend un peu à de « Carnivàle« ).
N’avoir apprécié que 4 nouvelles sur les 11, ce n’est pas terrible comme score mais il faut quand même précisé que ça n’a pas été non plus difficile à  lire.

Pour les illustrations, le style de l’auteur m’a bien plu, ça m’a grandement fait pensé à Junji Ito, auteur du manga Spirale que j’adore. Des images un peu dérangeantes mais qui s’accordent bien avec le thème du recueil.

En conclusion, je ressors de cette lecture avec un avis plutôt mitigé, j’espérais que ça fasse plus cauchemardesque comme nouvelles.

La Malédiction de la momie – R. L. Stine

Chair de poule 01 - La Malédiction de la MomieTitre: La Malédiction de la momie
Saga: Chair de poule, tome 1
Auteur: R. L. Stine
Éditeur: Bayard poche
Nombre de pages: 139
Quatrième de couverture: Gabriel s’est perdu dans une pyramide. Sa cousine Sari, qui était dans la galerie devant lui, a mystérieusement disparu. Mais Gabriel a l’impression de ne pas être seul. Qui est là avec lui dans les ténèbres ? Peut-on troubler le repos millénaire de la prêtresse Khala sans courir de danger ?

Ce roman d’horreur fait partie du panier Tremblez mortels ! emprunté à la médiathèque.
J’avoue à ma grande honte que c’est le premier Chair de poule que je lis – je regardais souvent la série lorsque j’étais jeune et je l’aimais beaucoup. Cependant, je dois dire que pour une première, ça ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.

C’est une lecture jeunesse, écrite dans les années 90, certes les peurs étaient différentes, pourtant, pour se sentir ne serait-ce qu’un peu angoissé avec ce livre, il faut vraiment être sacrément impressionnable. Ma fille de 9 ans n’a pas ressenti grand chose au fil des pages, elle a vaguement cru que ça se finirait mal pour Gabriel, Sari et Oncle Ben, mais finalement non et ça l’a presque déçue – de mon côté, je m’y attendais, par contre, ce qui m’a surprise, c’est que ça finit dans les toutes dernières pages ce qui est plutôt bien parce que ça ajoute malgré tout au suspens.

Je n’ai pas grand chose à en dire, l’intrigue est basique si ce n’est la conclusion.
Les personnages sont plutôt stéréotypés : Gabriel est le gamin sage par excellence, Sari la pestouille qui finalement est sympathique, Oncle Ben m’a bien plu de par ses discours raisonnés…

En conclusion, j’ai trouvé ce petit roman très moyen, même si je ne me suis pas ennuyée ce qui est un bon point. Quand j’ai demandé à ma fille ce qu’elle en avait pensé, elle m’a répondu : « pas terrible ! » Ça en dit long…

Creepy Christmas Anthologie – Collectif

Creepy Christmas anthologieTitre:  Creepy Christmas Anthologie
Auteur: Collectif
Éditeur: Otherlands
Collection: Nouvelle(s) Génération
Nombre de pages: 223
Quatrième de couverture: Treize auteurs vous présentent Noël tel qu’ils l’imaginent…
Le bon vieux bonhomme, tout de rouge vêtu, est toujours présent, accompagné de dizaines de paquets cadeaux…
Mais êtes-vous sûrs d’avoir été bien sages tout au long de l’année écoulée ? Méritez-vous vraiment les surprises qu’il vous réserve ?
Après avoir lu ces quatorze nouvelles inédites, je ne suis pas certain que vous voudrez encore recevoir sa visite le 24 décembre prochain…

Ce mois-ci encore, j’ai participé à l’événement Un mois, une maison, un achat et cette fois, ce sont les éditions Otherlands qui sont à l’honneur. Bon, décembre étant plus compliqué pour moi, je n’ai pas pu commencer ma lecture avant Noël, c’en est presque dommage mais comme on est encore dans l’ambiance des fêtes, ça le fait.

Cette anthologie se compose de 13 nouvelles :
Un cadeau démoniaque de Ruwan Aerts : Johan, victime de harcèlement scolaire depuis son entrée au collège, bascule et ramène une arme en classe. Après avoir perpétré un massacre au sein de son établissement, il s’enfuit dans son quartier et rencontre Hank, un SDF Père Noël accompagné de son chat noir qui lui propose de réaliser ses rêves.
Ce qui est dommage avec cette nouvelle, c’est qu’elle est tellement courte que le personnage de Johan n’est pas assez détaillé, du coup, on apprend qu’il est martyrisé par les autres depuis 4 ans, mais on a surtout droit à des faits, ce n’est pas suffisant pour s’attacher à lui ni même avoir une quelconque sympathie pour sa situation et finalement, à la fin, j’ai surtout fini par me dire que c’était juste un idiot, il passe un marché de dupe après quelques faibles hésitations… Mais il est difficile d’en dire plus sans spoiler. Bref, la fin était un peu courue mais c’est amené progressivement et c’est agréable de se laisser mener jusqu’à cette conclusion inéluctable.

Festin de Noël de François Cédelle : on découvre un homme qui se régale d’un festin de Noël. On apprend au fil de ses pensées qu’il est père de famille, qu’il a du mal à joindre les deux bouts et que ses deux enfants et lui ont souvent faim. Mais pour Noël, ils ont progressivement amassé de petites douceurs pour préparer un Noël digne de ce nom. Il ne manque que la viande, d’un genre particulier, mais ils posent des pièges pour capturer leur proie et peuvent, le 25, se régaler…
Une nouvelle très courte. Je redoutais une description du festin un peu lourde qui aurait pu donner la nausée mais pas du tout. On se demande ou les souvenirs du père vont nous mener, on redoute rapidement de découvrir le type de viande qu’ils mangent : j’ai été surprise en le lisant… Par contre, la dernière phrase m’a laissée perplexe genre « hein ? quoi ? pourquoi ? » Je n’aime pas trop ce genre de fin ouverte.

Xmas Park de Kate Dau : un groupe de 4 copains s’organisent une virée « Urbex » pour le réveillon de Noël et se rendent dans un parc d’attraction abandonné. Ils se séparent en deux couples : l’un explore le train fantôme dont l’entrée représente la bouche d’un clown portant un bonnet de père Noël et le second va s’amuser sur la grande roue… Mais leur soirée ne va pas se passer comme ils l’espèrent.
Une histoire sympathique, rondement menée. Des références notamment à Ça de Stephen King que j’ai beaucoup appréciées – qui ayant vu ce film ne ressent pas une légère angoisse en voyant un clown… alors entrer dans sa gueule pour visiter un train fantôme… Gloups, non merci.

Walter aime la neige ! de Patrick Godard : Walter Ferville vit reclus dans sa grande demeure en raison de son apparence. Il adore l’hiver, le froid et surtout la neige avec qui il partage un bout de son histoire. Mais il n’est pas le seul à aimer cette saison, c’est aussi le cas du terrible Ours.
J’ai adoré cette nouvelle et je pense que le style d’écriture de l’auteur y est pour beaucoup : très imagé le plus souvent, ça rend le texte très beau, du coup ça minimise un peu l’horreur du récit mais tant pis, la forme était aussi importante que le fond sur ce coup-là.

Renaissance de Maritza Jaillet : une fillette raconte le cauchemar dans lequel ses parents sont tués, faisant doucement pour ne réveiller personne de peur de se faire gronder, jusqu’à ce qu’elle se découvre meurtrière en rêve. Une fois son récit terminé, il est l’heure de descendre ouvrir les cadeaux de Noël.
Bon, pour celui-ci, je ne savais pas trop quoi en penser, je me suis demandée jusqu’à la fin si cette nouvelle avait bien sa place dans cette anthologie spéciale Noël… Mais ça, on ne le sait que lorsque la petite Rachel nous place son récit au 25 décembre.

La visite de Sylvain Lamur : 5 SDF se réunissent lors du réveillon de Noël afin de partager un repas : un muet, un infirme, un barbu, un arabe et un vieux . Chacun partage un de ses souvenirs de Noël. L’un d’eux raconte alors la légende de Bonhomme John qui écoute tous les souhaits et choisit le soir de Noël d’en réaliser… mais il faut toujours se méfier de ce que l’on souhaite.
Je n’étais pas certaine d’aimer le début, mais la suite m’a vraiment plu : dès que Bonhomme John leur offre à chacun une petite boîte accompagnée d’un mot qui résume leurs vœux… J’ai trouvé ça intéressant.

Le grand cru de Péléane Léana : L’histoire se divise en 5 chapitres ainsi qu’un prologue et un épilogue. Un chapitre sur deux est narré par un dévoreur de Père Noël et le suivant est raconté du côté des apprentis Père Noël qui craignent d’être choisis.
Une nouvelle très courte avec quelques fautes de frappe -d’autant plus visibles que c’est court. Mais ça ne m’a pas bloquée outre mesure, je l’ai trouvée légère et amusante ce qui contraste avec le thème un peu tragique. Ce texte m’a fait sourire et j’ai justement aimé qu’il soit moins grave que les autres.

Santa vs Ded Moroz : Un conte de Noël de Loïc Lendemaine : Le titre en dit long. Quand le père Noël affronte Ded Moroz, son avatar laïcisé lors du communisme en URSS.
C’était assez drôle, cette nouvelle m’a fait sourire, même si elle m’a assez fait penser au comics Lobo contre le Père Noël, c’en était pas mal proche mais tout aussi fun.

Le banquet de Yule de Fréderic Livyns : Cette fois, nous avons droit au folklore scandinave avec le Julénisse. Kriss, cambrioleur de métier, est engagé par un homme, Jules, afin de voler les habitants d’une bourgade scandinave. La nuit du solstice d’hiver, Les villageois se regroupent dans une église et y festoyent jusqu’au petit jour, laissant leurs maisons ouvertes pour que le lutin Julénisse puisse prendre sa part de nourriture. Seulement, Kriss a les yeux plus gros que le ventre…
Une nouvelle sympathique qui change un peu du traditionnel Père Noël. Une fin prévisible mais cohérente avec l’histoire.

Mely Klismas d’Emmanuel Pixton : Steve, dealer des cités, a perdu de la marchandise en voulant doubler son patron. Ce dernier lui laisse donc une semaine pour lui ramener l’argent ou la coke. En se rendant chez ses revendeurs, Steve se retrouve coincé dans une tempête de neige qui provoque des embouteillages. Ne voulant pas perdre de temps, il prend un raccourci mais il a un accident. Lorsqu’il se réveille, il est attaché dans une cave, et les habitants sont bien décidés à en faire leur repas de Noël mais le jeune homme est prêt à se battre pour sa survie.
Une nouvelle plus longue que les autres mais du coup, le personnage principal est travaillé au fil des pages et si je n’étais pas certaine de l’apprécier au début en raison de son penchant pour l’argent facile, j’ai fini par m’y attacher dans les dernières pages en apprenant son passé, ses motivations et surtout ses projets…

Christmas Pudding de Marielle Ranzini Marquet : Une petite famille loue un chalet pour les fêtes de Noël, seulement les lieux sont hantés par des zombies-fantômes qui ne leur veulent que du mal.
Si on exclut le côté zombies qui n’en sont pas vraiment et qui se rapprochent davantage des fantômes aux mauvaises intentions, ça passe relativement bien. On découvre le passé de ces horribles apparitions, il ne manque qu’une raison aux actes du docteur pour que l’histoire soit complète. Ça s’est laissé lire.

Menu de Noël pour petites filles mortes de Dean Venetza : Le narrateur s’évertue à défaire les fils entremêlés du temps et des univers lorsque rapplique une fillette effrontée et sans gêne, Zia, accompagnée de ses copines zombies. Elle cherche la porte menant au Père Noël parce qu’il n’a jamais offert de cadeaux à ses amies mortes et elle aimerait lui en toucher deux mots. Le narrateur lui indique la porte mais Santa n’est pas du tout ce que la croyance populaire en a fait. Ça barde !
Comment dire ! C’est un grand n’importe quoi ! J’ai adoré cette nouvelle, c’est un bordel pas possible mais elle est super drôle, super glauque. J’ai aimé l’ambiance autant que les différentes confrontations qui en parsèment le récit. Un grande réussite pour cette histoire !

La bonne étoile de Béatrice Ruffié Lacas : Une mère célibataire regarde sa fille ouvrir ses cadeaux. La fillette lui signale qu’elle n’a pas été sage, c’est la raison pour laquelle elle n’a rien sous le sapin. En effet, la maman a été très vilaine et repense à ses six derniers mois.
Une nouvelle courte et surprenante, surtout par rapport aux autres. Rien n’est dit, tout est sous-entendu et ça rendrait presque cette histoire finale heureuse… presque.

Bref, une anthologie que j’ai adoré découvrir. J’ai passé un excellent moment. C’était rapide, le plus souvent glauque : ça m’a fait du bien dans cette période de fête et de joie intense… ça replace les choses. Une bonne surprise.

Qui part à la chasse… – Jérémy Bouquin

Qui part à la chasseTitre: Qui part à la chasse…
Auteur: Jérémy Bouquin
Éditeur: Éditions Luciférines
Nombre de pages: 171
Quatrième de couverture: Maximilien Fortis est négociant. Sa spécialité ? Un produit de luxe : la viande humaine. Quand un gros client lui passe commande pour un mets d’exception, une famille nourrie au bio, végétarienne et élevée en plein air, Fortis se trouve face à un véritable défi. Il s’agit d’une espèce bien protégée. Comment contourner les lois anti-cannibalisme pour dénicher les victimes idéales ? Épaulé par un chasseur fou, il se lance dans une traque à hauts-risques.
Entre slasher et roman noir, Jérémy Bouquin livre un texte incisif dans un monde dégénéré où personne n’est à l’abri d’un prédateur.

Comme souvent lors de partenariats, les remerciements sont de rigueur : un grand merci à Babelio pour m’avoir choisie lors de leur dernière Masse Critique ; je n’oublie nullement les éditions Luciférines que je remercie également pour leur confiance.
Contrairement aux autres partenariats, celui-ci ne m’a pas été envoyé par la poste : j’ai eu la chance de pouvoir le récupérer directement au stand que tenait la Maison d’Edition, au Village Fantastique, lors du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg et de pouvoir ainsi discuter un peu avec l’éditrice, Barbara Cordier (même si ma vie et mes obligations familiales m’ont rattrapé, ont interrompu notre discussion et écourté nos échanges… Dommage, mais c’était sympathique.)

Bon, entrons dans le vif du sujet.
Maximilien Fortis est le narrateur du livre, on suit donc en direct sa quête de la famille bio qu’il cherche à obtenir pour son client. Dès le début, on est projeté dans son monde, un univers glauque et clairement malsain, rien que son entretien avec Monsieur Joseph, l’acquéreur de cette commande si particulière, m’a fait tirer une grimace… en fait plusieurs…
Son petit business avec la viande humaine est juste horrible, mais ça m’aurait tout autant horrifiée si ça avait été des animaux… et finalement, j’ai fini par me dire que ça ne devait pas en être loin, ça m’a coupé l’appétit.
Étant donné que le récit est à la première personne, l’histoire en est plus vivante : l’auteur a su mélanger avec brio la narration, les actions et les pensées du personnage – habituellement, je ne suis pas fan, je trouve qu’il y a très souvent un décalage entre l’intrigue et les opinions du protagoniste, mais là, ça s’imbrique parfaitement. Une grande réussite de ce côté.

Ce livre est exactement ce que j’en attendais, il est nettement plus osé que ce que j’aurai pu imaginer : glauque à souhait, sanglant, angoissant, passionnant. De plus, le fait que Fortis soit le narrateur rend la lecture encore plus sordide parce que forcément, on ressentirait presque de la compassion pour lui et son pas-de-bol quant à sa cible.
J’ai adoré sa relation avec Clint, chasseur de prime de son état, totalement cinglé -et si on en doutait, l’auteur le dit si souvent qu’on ne peut que le croire… de toute façon, ses actes parlent pour lui, un grand taré ; ses relations avec sa fille de 5 ans, Gladys, m’ont aussi fait sourire toutes les fois ou il a pensé si fort qu’elle le gonflait… enfin un parent qui l’avoue publiquement !
La fin m’a étonnée, je ne pensais pas que l’auteur irait aussi loin mais c’était parfaitement cohérent avec le reste du récit.

En conclusion, j’ai été ravie par cette lecture : enfin un livre loin d’être politiquement correct ! Il m’a fallut trois petits jours pour le lire, le sommeil et la fatigue m’obligeant à le fermer chaque soir, mais c’était dur de le lâcher pour le reprendre le lendemain car j’ai plus qu’adoré, ça a été un coup de cœur.