L’Éden des Sorcières, tome 2 – Yumeji

Titre : L’Éden des Sorcières, tome 2
Auteur : Yumeji
Éditeur : Ki-oon
Nombre de pages : 197
Quatrième de couverture : La jeune Pilly s’est lancée sur les routes en compagnie du loup Oak… seulement, elle n’est pas habituée au monde extérieur ni à parcourir de longues distances. Sa fatigue a bien vite raison d’elle : elle finit par se blesser en dégringolant d’une pente rocailleuse !
Heureusement, un garçon du nom de Bowei la trouve et la ramène chez lui pour la soigner. Mais l’arrivée de la demoiselle attise la méfiance des autres villageois, qui devinent rapidement sa vraie nature et veulent la livrer à la capitale ! Elle s’échappe de justesse grâce à son sauveur, avant de rencontrer Laminala, elle aussi sorcière itinérante…

Comme prévu, j’ai réussi à consacrer du temps pour ce second tome et j’ai pu le lire d’une traite. C’était chouette.

Pilly poursuit sa quête : trouver l’éden, accompagnée et protégée par Oak.
Elle rencontre une autre sorcière du nom de Laminala qui est sur les routes depuis longtemps. Elles sympathisent et la nouvelle venue lui apprend à survivre dans ce monde désertique.
Quand elles se séparent, notre héroïne et son compagnon suivent les voix des amurds et espèrent ainsi croiser d’autres sorcières susceptibles de connaître le chemin vers l’éden.

Dans ce second tome, apparaissent de nouveaux personnages :
Laminala m’a beaucoup plu. Elle est attachante. Elle est vive et pousse Pilly à dépasser ses limites, j’ai apprécié ça.
– les sorcières du hameau caché et surtout le petite Hina. La fillette m’a fait grincer des dents… ses colères grrrr ! Trop proche de mes journées de travail pour que je sois zen quand elle pique une crise, surtout que les conséquences sont terribles.

La relation entre Pilly et Oak évolue lentement, donc c’est agréable, ça nous laisse le temps de nous y faire et de trouver cela touchant. Et a priori, on n’est pas au bout de nos surprises.
J’ai pris autant de plaisir à contempler les vignettes que pour le premier tome, mais j’étais tellement pressée de découvrir ce que l’auteur nous réservait que je ne me suis pas attardée.

Finalement, j’ai presque préféré ce second volume qui est également un coup de cœur. Maintenant, il va falloir que je patiente encore deux bons mois avant la sortie du trois.

L’Éden des Sorcières, tome 1 – Yumeji

Titre : L’Éden des Sorcières, tome 1
Auteur : Yumeji
Éditeur : Ki-oon
Nombre de pages : 180
Quatrième de couverture : Autrefois, plantes et animaux vivaient en harmonie… jusqu’à l’arrivée de l’homme. Incapable de coexister avec les autres espèces, il les a détruites sans remords. Faune et flore ont alors décidé de fuir et de se cacher… Voilà des centaines d’années que le monde n’est plus qu’une vaste étendue désolée. Pourtant, il existe encore de rares enclos de verdure : ce sont les repaires secrets des sorcières, ces femmes d’exception sensibles à l’appel des plantes. Rendues responsables de leur disparition, elles sont la cible de la haine des humains…
Pilly a grandi dans un de ces sanctuaires. Élevée par la puissante Toura, elle tente de développer ses pouvoirs… sans succès ! Pour l’encourager, la vieille femme lui offre une graine qui doit la mener un jour vers l’Éden, un jardin verdoyant réservé à l’élite de leur communauté. La jeune apprentie n’a aucune envie de partir et préférerait passer sa vie à l’abri des regards. Mais son monde s’écroule le jour où des hommes en armes s’introduisent dans sa cachette ! Face à la violence des envahisseurs, tout semble perdu… quand soudain la graine de Pilly donne naissance à un énorme loup, mi-animal mi-végétal ! Serait-il le guide vers la terre des élues ?

Franchement, quand j’ai demandé ce manga pour mon anniversaire, je n’avais pas lu le résumé : la couverture m’intriguait, les pages feuilletées m’avait plu et j’avais vu quelques avis sympathiques. Donc je ne m’attendais pas à ça.

Je vais avant tout commencé par placer le contexte : les humains ont fait de la merde (pour ne pas changer), la nature les a punis pour leur cruauté. Ainsi les plantes ont disparu avec les animaux. Seuls quelques oasis sont encore verdoyants, afin d’abriter les sorcières.
Pilly est une apprentie sorcière qui vit dans son petit paradis avec la vieille Toura. Cette dernière est malade et notre héroïne décide de partir en ville chercher de l’aide, que ce soit un médecin (jusque là, pas de problèmes) ou des plantes guérisseuse – alors là, c’est un non sens quand on connaît le contexte du monde. Évidemment, elle ne trouve rien, mais assiste à une scène qui la terrifie. Un homme qui se veut bienveillant l’accoste et accepte de lui porter secours.

Sérieusement, je n’ai pas compris le choix de Pilly à faire confiance à cet humain. Tout, dans son attitude, dans son regard, dans l’aura qu’il dégage, me hurlait de m’en méfier alors comment n’a-t-elle pas vu ? Il est évident qu’elle est aussi naïve que désespérée, mais elle a déconné ; sa condition impose la prudence et elle se met connement en danger – faut bien pour les besoins et l’avancée de l’histoire.
Si sur cette partie, sa candeur m’a un peu énervée, ce n’est plus le cas par la suite : la leçon a porté ses fruits et les conséquences sont lourdes.

Toura a semblé sympathique, mais on n’a pas trop le temps de s’en faire une idée plus précise.
Oak a la classe, il est féroce et un brin effrayant. Par moment, il m’a fait froid dans le dos, je n’aimerais pas me retrouver face à cette créature.
J’ai bien aimé Bowei, il forme un duo attachant avec Pilly, mais je ne suis pas certaine qu’on le reverra. Dommage.

Les dessins sont beaux. Au début, j’ai eu un peu de mal avec le character design des personnages, mais je m’y suis faite. Par contre les décors sont sublimes, les détails sont impressionnants que ce soient les vêtements, les paysages couverts de végétaux ou ceux rocailleux où il est impossible de compter le nombre de caillasse qui le composent tant il y en a.
J’ai accroché sur l’histoire qui est passionnante, l’univers est captivant et le méchant fascinant de par la folie qui l’habite.

Je n’ai pas réussi à lire ce manga d’une traite : je l’ai commencé trop tard hier soir, j’ai tenu aussi longtemps que je le pouvais mais la fatigue a eu raison de ma volonté, et ce matin, je me suis accordée des moments pour lire un chapitre de-ci, un autre de-là, mais c’était frustrant de morceler cette lecture. C’est un coup de cœur pour ce premier tome et je compte bien lire le second en une fois.

Blue Period, tome 02 – Yamaguchi Tsubasa

Titre : Blue Period, tome 02
Auteur : Yamaguchi Tsubasa
Éditeur : Pika (Seinen)
Nombre de pages : 192
Quatrième de couverture : Yatora avait décidé de poursuivre des études prestigieuses pour répondre aux exigences de son entourage. Mais pour assouvir la frénésie dévorante du désir qu’il ressent en dessinant, il vise d’intégrer la prestigieuse université des Arts de Tokyo. Est-il prêt à sortir de sa zone de confort, à se confronter au regard des autres, à des talents accablants et, surtout, à surmonter sa peur d’échouer ?

J’avais hâte de découvrir ce que l’auteur nous réservait pour ce second tome. J’ai tellement aimé le premier tome, que je redoutais que celui-ci soit moins bien.
Au début, j’ai eu un peu de mal à me replonger dans l’histoire. Je pense que ce qui me pose le plus de problème, ce sont les noms des personnages. Quand ils parlent d’Untel ou d’Untel, je mets du temps à visualiser qui c’est et ça me freine.

Il y a quelques événements majeurs, néanmoins rien de particulièrement captivant :
Mori a été reçue dans une école d’art donc elle quitte le lycée. On l’avait déjà appris dans le précédent, mais là, c’est effectif.
Ayukawa et Yatora suivent des cours du soir, le premier en peinture japonaise, le second en peinture à l’huile. Là encore, rien de nouveau, c’était aussi annoncé dans le 1.
Notre héros entre en terminale et il fait une prépa d’été.

On découvre de nouveaux personnages :
Yotasuke : on l’avait déjà rencontré, mais comme il participe également aux mêmes cours que Yatora, il est plus présent. Je ne savais pas trop quoi penser de lui, mon instinct me soufflait de ne pas l’apprécier. Et si je me suis tatouillée pendant plus de la moitié de ce manga, je peux dire officiellement que je le déteste. Il se montre franc avec Yatora sur son travail et ses mots sont blessants, outre mesure ce n’est pas grave si cela permet à l’autre de s’améliorer, sauf que là, il le fait sciemment pour rabaisser son camarade et ça, je ne peux pas lui pardonner.
Hashida : je ne sais pas trop quoi penser de lui, il est sympa donc pour l’instant je l’aime bien. À voir ce que ça donnera par la suite.
Ooba : c’est la prof des deux cours. Dans un premier temps, elle m’a fait grincer des dents. Elle a un côté joyeux exubérant qui m’horripile. Mais quand elle fait passer les entretiens avec les élèves, une autre facette de sa personnalité apparaît. Elle est passionnée, se montre patiente et prend le temps d’expliquer à Yatora ce qui manque à ses œuvres, j’ai apprécié ça chez elle. Grâce à elle, j’ai découvert une partie encore plus technique de la peinture à l’huile : la composition. Ça permet à notre héros de comprendre certaines œuvres, d’entrevoir des chemins à travers les toiles… c’était passionnant. Et puis elle lui montre des peintures d’élèves de Geidai et certaines m’ont fascinée (surtout celle avec les trois miroirs et les câbles), j’ai regretté qu’il n’y ait pas de couleurs.

Il leur reste cent jours avant l’examen d’entrée à l’école d’art. Je me demande ce que nous réserve le troisième tome.
J’ai adoré cette lecture. J’irai samedi à ma librairie et s’ils ont le suivant, je me le prendrai.

La déchéance d’un homme, tome 3 – Junji Ito & Osamu Dazai

Titre : La déchéance d’un homme, tome 3
Auteur : Junji Ito & Osamu Dazai
Éditeur : Delcourt-Tonkam (Seinen)
Nombre de pages : 208
Quatrième de couverture : Yôzô Ôba souffre énormément du regard que les autres portent sur lui et ne comprend pas le bonheur de son entourage. La solution qu’il finit par trouver pour s’en guérir : se transformer en bouffon. C’est ainsi que s’écoulent ses jours, à se vouer à ce rôle de clown empli de souffrance. « Extérieurement, le sourire ne me quittait pas intérieurement, en revanche, c’était le désespoir. »

C’est le troisième et dernier tome de cette saga. Et la situation empire pour Yôzô.
Il souffre de la tuberculose et se noie dans l’alcool, sauf que cela ne suffit pas et quand Hiroko, une pharmacienne veuve, lui vient en aide pour se désintoxiquer, elle a la bonne idée de lui offrir de petites doses de morphine… Inutile de préciser que c’était la pire idée qu’elle pouvait avoir : Yôzô ne respecte pas le dosage et se vautre avec délectation dans cette nouvelle addiction.
Il continue à faire de la merde, et ce sont une fois de plus les femmes autour de lui qui le paient de leur vie.

Franchement, j’ai cru et presque espéré que sa déchéance l’entraîne vers la mort, histoire qu’il puisse souffler un peu et le lecteur aussi par la même occasion, mais son frère lui offre une porte de sortie et il l’accepte… enfin une décision raisonnable ! C’est un miracle.
Si la première partie de ce manga n’était pas une surprise : devenir morphinomane était la dernière étape pour toucher le fond, personnellement j’avais parié pour l’opium.
En revanche, la seconde moitié de cette histoire m’a étonnée. Non pas parce que Yôzô se fait soigner, mais en raison de la rencontre qu’il y fait. Je tairai le nom de ce personnage, mais je ne peux m’empêcher de me demander si elle a également lieu dans le roman de Osamu Dazai. Je me dis que non, ce serait trop bizarre… tout aussi étrange que ça l’a été dans le manga, en fait.

Ce troisième tome était un peu moins angoissant que les précédents pour une raison toute simple : on associe ses visions à un début de sevrage donc de delirium puisqu’ils apparaissent quand il commence à être en manque. Du coup, ça fournit une explication rationnelle bien moins effrayante que la folie qui l’habite, lui et les personnes qui l’entourent.
J’ai bien aimé ce troisième tome, surtout la fin que j’ai trouvé particulièrement dérangeante.

My Broken Mariko – Waka Hirako

Titre : My Broken Mariko
Auteur : Waka Hirako
Éditeur : Ki-oon (Seinen)
Nombre de pages : 194
Quatrième de couverture : Quand Tomoyo apprend aux informations la mort de son amie Mariko, elle n’en croit pas ses oreilles. Elles s’étaient pourtant vues la semaine précédente, sans que rien ne laisse présager un tel drame. Mariko, à la jeunesse brisée, qui lui vouait une admiration sans bornes et qui s’est vraisemblablement suicidée…
Tomoyo ne contient pas sa rage : elle doit trouver un moyen de rendre un dernier hommage digne de ce nom à sa seule confidente. Pas question de laisser le père violent de la jeune fille prendre les choses en main ! Bouleversée et confuse, elle se précipite chez lui, vole l’urne funéraire et, malgré les coups, hurle les mots de colère que Mariko a gardés en elle pendant toutes ces années ! Les précieuses cendres sous le bras, Tomoyo se lance dans une course effrénée, en quête du lieu de dispersion idéal… mais aussi du salut, pour son amie comme pour elle-même.

Ce manga comporte deux histoires : My broken Mariko et Yiska qui est le premier de l’auteur.
J’avais vu passer cette lecture parmi les coups de cœur de mon libraire et une amie m’avait confirmé qu’il était bien. J’ai hésité à le prendre en raison du thème : le suicide. Je savais que ça ferait remonter des souvenirs douloureux, j’étais loin d’imaginer à quel point, loin d’anticiper la justesse avec laquelle le sujet serait traité.

My broken Mariko :
C’est l’histoire de Tomoyo qui apprend par les infos que sa meilleure amie a mis fin à ses jours. Commence alors pour elle le processus de deuil :
le déni avec les sms ou les mails qu’on envoie à l’être perdu dans l’espoir que ce soit une erreur et qu’il nous réponde.
la colère qui revient telle une vague se fracasser sur son chagrin, avec une violence qui la fout à terre.
l’incompréhension d’un tel acte : O.K. elle a eu une vie difficile (une mère qui l’a abandonnée, un père violent et abusif), mais elle est adulte et a quitté le domicile paternel, elle avait Tomo à qui se rattacher, cette amie pleine de fougue qui la soutenait… mais elle n’a pas suffit et c’est dur à accepter.
l’impuissance et tous les questionnements qui vont avec : pourquoi ? Au moins là, on a une réponse, ça n’est pas toujours le cas. Qu’est-ce qu’on a loupé ? Comment on a pu ne pas voir venir cette fatale issue ? Puis la ronde des souvenirs commence à la recherche d’un appel à l’aide manqué, d’un grain de sable dans l’engrenage qui aurait pu nous mettre la puce à l’oreille.

On retrouve toutes ces émotions douloureuses tout au long de cette lecture qui m’a bouleversée. J’ai énormément pleuré parce que, même si le contexte était différent de ce que j’ai vécu, le ressenti de Tomoyo a été et est encore le mien.
Les dessins sont sciemment inégaux : pour moi, les grimaces que fait Tomo sont là à la fois pour casser ce trop plein d’émotion, comme une pause qui permettrait au lecteur un fugace sourire avant de replonger dans sa souffrance, mais sont aussi présentes pour accentuer sa douleur.
Ce fut une lecture passionnante, mais douloureuse que j’ai été incapable de lire d’une traite, j’ai dû faire une pause.

Yiska :
C’est un récit style western. Un vieux bonhomme arrête sa voiture dans le désert, il y croise un jeune qui ramasse les déchets en bon état pour les revendre et il l’engage pour qu’il l’emmène à la frontière. Mais c’est sans compter ses poursuivants qui ont retrouvé sa trace.
Je ne vais pas m’éterniser sur cette lecture, c’était court et ça m’a laissé indifférente. J’ai presque trouvé dommage se rajouter cette petite nouvelle insipide derrière une histoire aussi puissante que My broken Mariko.

Peu importe, je reste sur une impression forte : ce manga m’a émue aux larmes, c’est un coup de cœur.