Mon père est femme de ménage – Saphia Azzeddine

Titre : Mon père est femme de ménage
Auteur : Saphia Azzeddine
Éditeur : J’ai Lu
Nombre de pages : 128
Quatrième de couvertureMon père a refermé la bouche en mâchant dans le vide, il s’est redressé et a regardé sa montre.
On était vendredi, je n’avais pas école le lendemain. Donc je pouvais l’aider. Embarrassé à l’idée de m’imposer sa vie, il trouve toujours un moyen d’alléger le truc. Là, il a dit : ? Bon alors mon Polo, tu viendé ou pas ce soir ? Une petite faute de français rigolote pour soulager tout ça, un peu d’humour pour camoufler le désastre de la soirée. Une soirée qui s’avère être sa vie en fait. J’ai souri, ça détend mon père, et j’ai répondu comme à chaque fois : Je viendé, je viendé…
Je l’aime mon père, mais j’ai du mal à l’admirer. Souvent, quand je le regarde, il est à quatre pattes, alors forcément ça manque un peu de hauteur tout ça…

Quand j’ai rendu Vigile à ma collègue, elle m’a proposé de découvrir cette auteure puisque j’avais aimé ma lecture précédente. Ne la connaissant pas, c’était l’occasion.
On découvre Paul, un gamin de 14 ans qui vit dans une cité. Son père est femme de ménage et même s’il l’aime, il en a un peu honte. Malgré cela, le soir, il aide son paternel à faire le ménage dans différents lieux et profite des endroits qui peuvent lui offrir de nouvelles connaissances, comme la bibliothèque pour ne citer que ça. Il se cache derrière les mots et les utilise parfois à bon escient et d’autres pas. Il est loin d’être con et on sent qu’il souffre de vivre dans une telle famille.

Le résumé m’avait bien plu, mais j’avoue que je ne m’attendais pas du tout à ça. Plusieurs détails m’ont posé problème.
Déjà, je n’ai pas cru au personnage de Paul : les mots et les phrases qu’il emploie, sa façon de penser, la lucidité avec laquelle il aborde le monde n’est pas celle d’un adolescent de 14 ans, aussi mature soit-il. À la limite, s’il avait été au lycée comme c’est le cas dans les deux derniers chapitres, mais pas là.
Sans compter que j’ai détesté Paul dans la première moitié du roman. Il est tout ce que je hais chez les jeunes : une pensée formatée par le milieu dans lequel il vit (notamment en ce qui concerne les filles/femmes), alors qu’il serait capable de s’en libérer malheureusement, il cède à la facilité.
Ensuite, la plume de l’auteure. Ses mots sonnaient justes, j’ai apprécié certaines phrases qui m’ont parlé. Mais j’ai trouvé que pas mal des propos tenus par Paul étaient violents : heureusement, il ne passe pas à l’acte, n’empêche que leur violence m’a choquée.

Bref, je m’attendais à un texte moins vif, plus narratif, plus traditionnel. C’était un peu trop rude pour moi. Une déception.

Challenge Coupe des 4 maisons:
Filet du diable
(5ème année) – Un livre que vous pensiez aimer mais qui est une déception – 50 points

The Promised Neverland, tome 07 – Kaiu Shirai & Posuka Demisu

Titre : The Promised Neverland, tome 07
Auteurs : Kaiu Shirai & Posuka Demisu
Éditeur : Kazé
Nombre de pages : 192
Quatrième de couvertureEmma, Norman et Ray coulent des jours heureux à l’orphelinat Grace Field House. Entourés de leurs petits frères et soeurs, ils s’épanouissent sous l’attention pleine de tendresse de « Maman », qu’ils considèrent comme leur véritable mère. Mais tout bascule le soir où ils découvrent l’abominable réalité qui se cache derrière la façade de leur vie paisible ! Ils doivent s’échapper, c’est une question de vie ou de mort !

Un septième tome que j’ai trouvé plutôt moyen. Je ne sais pas trop ce qui m’a déplu, je me suis demandée si cela venait de moi : peut-être était-ce le mauvais moment pour le lire ?
Je ne crois pas. Ça fait des jours que je me retiens de continuer cette saga manga, le sixième s’était terminé sur un tel cliffhanger que je mourrais d’envie de découvrir la suite, jugez par vous-même :
Le groupe de Grace Field est arrivé aux coordonnées indiquées par le stylo. Ils pénètrent dans un abri souterrain et sont accueilli par un homme. Est-ce William Minerva ? Si oui, que va-t-il se passer pour eux ? Va-t-il les aider ? Bref, tout était fait pour donner envie au lecteur de poursuivre et c’est ce que j’ai fait.

Attention, petit spoiler !
Dès les premières pages, on découvre que ce n’est pas William Minerva. On en apprend un peu sur lui, mais les informations sont distillées au compte-goutte, ce qui m’a un peu saoulée. On sait aussi rapidement qu’il est un peu fou. Il se montre menaçant, mais il en sait plus que nos héros sur le monde extérieur, ils décident donc de ne pas s’en débarrasser.
Je n’aime pas ce nouveau personnage, j’ai eu envie tout du long de lui coller une balle dans la tête et je n’ arrête pas de me dire que c’est ce qu’auraient dû faire Emma et Ray.

L’auteur utilise un peu les mêmes ficelles scénaristiques que dans les précédents, résultat : c’est fatigant à la longue et je me suis ennuyée.
Bien entendu la fin se termine à nouveau par un cliffhanger de malade. Et heureusement, j’ai la suite… Il me faut juste du temps pour lire le prochain.
En conclusion, un septième tome qui s’est laissé lire sans plus, un peu moins bon que les précédents.

Vigile – Hyam Zaytoun

Titre : Vigile
Auteure : Hyam Zaytoun
Éditeur : Le Tripode
Nombre de pages : 125
Quatrième de couverture : Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une jeune femme dans la nuit. Elle pense que son compagnon la taquine. Mais le silence revenu dans la chambre l’inquiète. Lorsqu’elle allume la lampe, elle découvre que l’homme qu’elle aime est en arrêt cardiaque.
Avec une intensité rare, Hyam Zaytoun confie son expérience d’une nuit traumatique et des quelques jours consécutifs où son compagnon, placé en coma artificiel, se retrouve dans l’antichambre de la mort.
Comment raconter l’urgence et la peur ? La douleur ? Une vie qui bascule dans le cauchemar d’une perte brutale ? Écrit cinq ans plus tard, Vigile bouleverse par la violence du drame vécu, mais aussi la déclaration d’amour qui irradie tout le texte. Récit bref et précis, ce livre restera à jamais dans la mémoire de ceux qui l’ont lu.

Une collègue m’a prêté ce roman avant les vacances. Je n’ai pas eu le temps de le lire en août, et puisqu’il ne faisait que 125 pages, je ne me suis pas mis la pression. Et j’ai bien fait parce que je l’ai lu en une soirée tant j’ai adoré cette lecture.

L’auteure, Hyam Zaytoun, se rappelle l’un des pires événements de sa vie : le soir où son compagnon, Antoine, a fait une attaque. Elle s’est vu contrainte de le maintenir en vie le temps que les secours arrivent… Un temps qui paraît une éternité – et pour avoir été mise dans une situation semblable mais moitié moins longue (et moins stressante) en formation SST, je ne peux que comprendre cette sensation que cela n’en finit jamais.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Suit son hospitalisation, l’incertitude quant à son état de santé, etc.
Le récit est sous forme d’une longue lettre qu’elle adresse à son homme bien après l’événement traumatisant de cette nuit.

Ce fut une lecture éprouvante en ce qui me concerne. L’auteure a des mots très justes sur la souffrance et l’angoisse provoquées par la perte d’un être cher vécu un peu comme un abandon. On sent également de la colère dans ce texte, des souvenirs plus anciens qui remontent. Tout s’imbrique parfaitement.
C’était un récit émouvant qui m’a mise dans tous mes états. Ça a fait remonter des souvenirs douloureux au point d’en avoir plusieurs fois les larmes aux yeux.
Et jusqu’au bout, je me suis interrogée quant à la fin : qu’allait-il se passer ? Antoine allait-il survivre ? Comment la narratrice va-t-elle s’en sortir ? Tant d’autres questions qui se posent et qui finissent par trouver réponses.
J’ai adoré ce roman.

Challenge Coupe des 4 maisons :
Dictionnaire de runes (4ème année) – Un livre de non fiction – 40 points

Aristide broie du noir – Jérémie Almanza & Séverine Gauthier

Titre : Aristide broie du noir
Scénario : Séverine Gauthier
Illustrations : Jérémie Almanza
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 31
Quatrième de couvertureChaque soir, c’est pareil, le cortège infernal, le défilé de monstres et leurs chants sépulcraux. Aristide lutte, tout seul, contre un sommeil fatal. Il surveille les monstres, repousse leurs assauts.

Quand j’ai vu cet album à la médiathèque, il m’a immédiatement fait penser à Cœur de pierre (et pour cause, ce sont les mêmes auteurs). Je l’ai donc emprunté sans l’ombre d’une hésitation, espérant qu’il soit aussi poétique. Et mes attentes n’ont pas été déçues.

Aristide est un gamin différent des autres, il est plus intelligent ce qui provoque chez les gens qui l’entourent un certain malaise, du moins sa maîtresse et ses camarades de classe, parce que ses parents ne cherchent que son bonheur… Ils font de leur mieux, mais ne peuvent rien quand vient la nuit parce que, voyant des monstres, Aristide est incapable de s’endormir.

J’ai adoré cet album. Les textes sont très beaux, parfois cela rime, d’autres non.

Il peut déjà les voir dansant sur sa dépouille.
Et gravant sur sa tombe : » Aristide, mort de trouille »

Les phrases sonnent justes. Il n’y a qu’un bémol : le personnage d’Aristide est si particulier, génie névrosé et un peu fou, que je n’ai pas réussi à m’y attacher.

J’ai apprécié le jeu de mots du titre… J’ai cru faire le lien entre le titre et l’histoire dès le début, mais en fait, j’en étais assez loin et ce fut une très agréable surprise en ce qui me concerne.

Les illustrations sont très sombres, difficile de faire autrement vu le thème, mais je les trouve malgré tout magnifiques. Ça n’a pas dû être évident d’harmoniser des couleurs aussi foncées, mais c’est réussi et ça ajoute à l’ambiance un brin angoissante du livre.
Cette fois encore, ce fut une chouette lecture. Il faudra que je regarde s’ils ont fait d’autres albums parce que je suis fan de leur travail.

Little Witch Academia, tome 1 – Keisuke Sato

Titre : Little Witch Academia, tome 1
Auteur : Keisuke Sato
Éditeur : Nobi nobi !
Nombre de pages : 178
Quatrième de couverture : Depuis qu’elle a assisté à un spectacle de magie de la grande Shiny Chariot, Akko n’a qu’une idée en tête : devenir un jour une sorcière aussi puissante et éblouissante que son idole. Pleine d’espoir, elle suit donc ses traces en s’inscrivant à la prestigieuse école de magie Luna Nova. Mais contrairement aux autres élèves, Akko n’est pas issue d’une famille de sorciers et ne sait même pas monter sur un balai… Heureusement, rien n’arrête l’optimisme et la détermination de la jeune fille qui, grâce au soutien de ses nouvelles amies Lotte et Sucy, va surmonter les obstacles qui se dressent devant elle ! Comme disait Shiny Chariot : votre magie, c’est d’y croise !

Je ne mentirai pas sur ce qui m’a poussée à emprunter ce manga à la bibliothèque. En premier lieu, ça reste la couverture que je trouve trop belle : le character design du personnage me plaît (j’aurais dû regarder l’intérieur parce que c’était loin d’être pareil), les couleurs sont belles et harmonieuses, la dorure autour de l’image ajoute à sa beauté. Le résumé est sympa et m’a aussi accrochée. Bref, tout annonce un univers magique.
Et c’est le cas puisque Akko fait sa rentrée dans une école de magie. Elle n’est pas issue d’une famille de sorciers et en tant que telle, elle subit le mépris des autres. Seule la gentille Lotte se prend d’amitié pour elle, et la sadique Sucy finit par faire partie de cette petite bande… Il est probable que le fait qu’elles soient voisines de chambrée a aidé.

Non seulement je n’ai pas accroché aux dessins, ils sont beaucoup plus grossiers que ne l’a laissé supposer la couverture (quelques planches sont plaisantes à regarder, malheureusement ça se compte sur les doigts de la main), mais l’histoire est loin d’être accrocheuse.
Les transitions d’un chapitre à l’autre ou même des fois d’un passage à l’autre sont quasiment inexistantes et j’ai souvent eu l’impression qu’il manquait un morceau du récit. Je ne sais pas si c’est un problème de traduction, ou le scénario qui est construit de cette façon, en tout cas, j’ai eu la désagréable sensation qu’il manquait des informations pour que ce soit cohérent. Je me suis prise à relire des passages entier pour être sûre d’avoir compris ou des fois le chapitre qui précédait une révélation en me disant que j’avais dû louper un dialogue, un semblant de teasing qui aurait rendu la lecture plus intéressante.

Je crois que le pire en ce qui me concerne, c’est le personnage principal Akko. Elle est chiante, elle bavasse constamment – heureusement qu’à sa première rencontre avec Sucy, cette dernière règle le problème parce que j’avais juste envie de la frapper. Malheureusement, ça ne dure pas. Sa maladresse pourrait la rendre attachante, mais au final, couplée à une insupportable persévérance, c’en est juste agaçant.
Une grosse déception pour cette lecture que j’ai détestée. Je ne lirai pas la suite.