Aucun homme ni dieu – William Giraldi

Aucun homme ni dieuTitre: Aucun homme ni dieu
Auteur: William Giraldi
Éditeur: J’ai Lu
Nombre de pages: 320
Quatrième de couverture
: Le premier enfant disparut alors qu’il tirait sa luge sur les hauteurs du village. Sans un bruit – nul cri, d’homme ou de loup, pour témoin.
Quand Russell Core arrive dans le village de Keelut, la lettre de Medora Slone soigneusement pliée dans la poche de sa veste, il se sent épié. Dans la cabane des Slone, il écoute l’histoire de Medora : les loups descendus des collines, la disparition de son fils unique, la rage et l’impuissance. Aux premières lueurs de l’aube, Core s’enfonce dans la toundra glacée à la poursuite de la meute. La quête peut alors commencer.
Aucun homme ni dieu nous entraîne aux confins de l’Alaska, dans cette immensité blanche où chaque corps qui tombe, chaque cri, semble absorbé par la splendeur silencieuse de la nature. Un roman envoûtant, poétique, inoubliable.

Je tiens avant tout à remercier pour ce partenariat Babelio et sa masse critique, ainsi que les éditons J’ai Lu.
Lorsque j’ai découvert le résumé de ce roman, j’étais assez curieuse de voir ce qu’un tel récit pouvait donner. Serait-il vraiment envoûtant, poétique et inoubliable ?

Je n’ai pas été déçue par cette lecture, bien au contraire. Le style d’écriture de l’auteur m’a grandement surprise : il parvient à décrire merveilleusement les décors glacés d’Alaska sans aucune longueur, il y mêle admirablement des mythes issus du village Keelut, j’ignore totalement s’il s’est inspiré de légendes yupiks (indigènes vivants sur les côtes sud-ouest de l’Alaska) existantes ou s’il les a inventés, en tout cas, le résultat en est magnifique. Je me suis laissée emportée avec plaisir dans ces contrées gelées.
Sans compter que l’auteur a réussi à me surprendre sur pratiquement tous les points. Tout en étant cohérents, les retournements de situation m’ont étonnée ce qui est plutôt rare. Un excellent point !

Par contre, pour les personnages, j’ai eu bien plus de mal.
On commence par suivre Russell Core qui répond à l’appel de Medora Slone, puis mène son enquête à travers les plaines glacées en pourchassant les loups responsables de la mort de l’enfant.
Des moments entrecoupés par la vie de Vernon Slone, papa du petit disparu, au front : j’ai détesté ces parties-là, non pas en raison des horreurs décrites, mais à cause de l’homme en lui-même… il est une coquille vide, sans aucune émotion, alors ce n’est pas que c’est désagréable, c’est juste inintéressant. J’ai nettement préféré le passage avec le vagabond, ça m’a vraiment prise aux tripes.
Par contre, j’ai beaucoup aimé Russell, il a tout compris des hommes comme des loups (des animaux que j’adore, c’était donc un plaisir de lire ce qu’il en savait, de démonter les mythes de tueur cruel… non, juste des meutes affamées qui survivent comme elles peuvent dans un monde qui les accule), le souci, c’est qu’on ne le voit pas assez. C’est dommage !

En conclusion, j’ai relativement bien aimé cette lecture, elle était intense, noire, parfois glauque.

Les voix du crépuscule – Lisa Unger

Les voix du crépuscule - Lisa UngerTitre: Les voix du crépuscule
Auteur: Lisa Unger
Éditeur: Éditions du Toucan
Nombre de pages: 456
Quatrième de couverture
: Les Hollows. Une petite ville au nord de l’état de New-York, où les maisons sont grandes et silencieuses, construites en bordure des bois qui ont jadis fait la réputation de la région. Jones Cooper y était policier. Jusqu’à ce qu’une tragique affaire le force à quitter ce métier qu’il aimait tant et le plonge, à l’orée de ses cinquante ans, dans une lente dépression. Bethany Graves, elle, a quitté Manhattan après un douloureux divorce pour tenter de s’y reconstruire une vie avec sa fille Willow. Quant à Michael Holt, il est de retour dans la ville de son enfance, celle qui qui a vu sa mère le quitter un soir, lui et toute sa famille, pour ne plus jamais réapparaître. Mais un jour, le temps s’accélère. Willow a vu un homme creuser dans les bois et au même moment, une inconnue demande de l’aide à Jones, de toute urgence. La ville bruit soudain d’étranges rumeurs tandis que les vies de ces hommes et de ces femmes commencent à révéler de bien sombres mensonges… Les Voix du crépuscule est un roman haletant et subtil, l’un de ces livres auxquels on repense souvent, longtemps après l’avoir lu.

J’ai mis 12 jours à terminer ce roman pour la simple et bonne raison que j’étais sur deux thrillers dont une LC et je donnais la priorité à l’autre lecture, je n’ai réellement pu bien avancer que ce week-end et il ne m’a pas fallu longtemps pour boucler les derniers 50% (4 jours, c’est dire, et ça aurait largement pu être plus tôt.)
J’ai réellement bien aimé cette lecture même si personnellement, je ne la classerai pas dans la section thriller mais plutôt policier principalement parce que je n’ai pas ressenti les mêmes frayeurs ou angoisses que lorsque je lis un thriller, mais ça ne m’a pas empêchée d’être prise dans l’histoire.

On suit un certain nombre de personnages :
-Jones Cooper, flic à la retraite avant l’âge qui aide les voisins en surveillant les maisons lors de leurs absences, allant nourrir le chat, ramassant le courrier, etc. Et sa femme Maggie qui est psy.
-Bethany Graves qui a emménagé aux Hollows avec sa fille Willow pour éloigner la demoiselle de New York et ses dangers parce que cette dernière cumulait mensonges et bêtises
-Eloise Montgomery et Ray Muldune respectivement médium et détective privé, travaillant de concert
-Paula Carr ainsi que son beau-fils Cole
-Michael Holt dont le père vient de mourir, la mère a disparu mystérieusement quelques années plus tôt et il tient à la retrouver
A tout se beau monde vient se greffer des personnages plus ou moins secondaires : Jolie, Kevin Carr, Chuck Ferrigno, Henry Ivy et quelques autres.
J’ai apprécié que chaque héros soit détaillé les uns après les autres ou en duo dans un chapitre différent, ça m’a permit de mieux les appréhender et de savoir qui était qui. Le seul souci que j’ai eu est avec Eloise, chaque fois qu’elle intervenait, je me disais : « tiens, une nouvelle ! » Ben non. J’ai dû me faire le coup trois fois de suite avant que cela ne cesse ; ça m’a réellement passé lorsqu’on a découvert son passé.

Le second gros point positif pour moi est qu’à la fin du bouquin, on connaissait tout des personnages. On les a découvert progressivement, souvent par le biais de réminiscence de dialogues anciens (en italique dans le texte) accompagné des réflexions que l’un des interlocuteurs se faisait, mettant en lien événements passés et présents. J’ai trouvé que ça rajoutait beaucoup, leur donnait une certaine consistance.
Bref, des personnages travaillés même si on n’a pas été à l’abri de quelques stéréotypes.

Un seul bémol pour cette œuvre : Kevin Carr. Il est censé être inquiétant, despotique, dangereux. Le souci est, qu’à part dans le premier chapitre, il apparait comme largement secondaire, on le voit uniquement à travers ce que Paula en pense ou découvre sur lui ou à travers les on-dits de son ex-femme, de son fils ; pas une fois il n’est réellement confronté à sa femme avant le moment fatidique, du coup, on ne le sent pas réellement comme une menace et j’ai eu du mal à comprendre pourquoi elle le redoutait tant : donc le personnage perd rudement, je ne l’ai pas pris au sérieux même en sachant qu’il possédait une arme à feu et c’est bien dommage.

Bref, un roman que j’ai beaucoup aimé, il faudra que j’en essaie d’autre de cette auteure.

Challenge ABC2015Je passe à 18/26

Ici meurent les loups – Stéphane Guyon

Ici meurent les loupsTitre: Ici meurent les loups
Auteur: Stéphane Guyon
Éditeur: La Différence
Collection: Noire
Nombre de pages: 252
Quatrième de couverture
: Ici le temps semble immobile. Il y a la maison, la grange, les champs et les bois alentour. Il y a aussi les gens, dont la vie est rude et qui parlent peu. Trois garçons, trois frères, grandissent ici, loin de la ville, Stanislas, Matthias, Ladislas. Les questions de toujours les hantent : comment partir, fuir le père colérique et la mère effacée ? Comment rompre avec ce qui les retient encore ? Chacun s’accroche à ce qu’il peut, les bagarres, les filles,les histoires d’un oncle quasiment aveugle. Quand le meurtre d’une jeune femme est découvert de l’autre côté de la colline, tout accuse un des frères. Mais est-ce l’assassin ?

 Dans un premier temps, je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions La Différence pour la chance qu’il m’a été donnée de lire ce petit chef d’œuvre.

Lors de la Masse Critique Babelio, ce livre a fait partie de mes choix pour plusieurs raisons : le titre me parlait, la couverture simple me plaisait, le résumé m’interpelait. Heureusement que j’ai adoré ma lecture, autrement, j’aurai pu dire que mon flaire m’avait trompé cette fois-encore.

Ce roman se divise en 3 parties :
-la première dépeint merveilleusement les rapports dans la famille de Stanislas, Matthias et Ladislas. Une description que j’ai trouvé très juste, une fratrie semblable par certains côtés mais des personnages malgré tout foncièrement différents les uns des autres.
-dans la seconde, on découvre la jeune fille du résumé peu avant son meurtre, peu de surprise quant à son destin, mais ça n’en rend la chute que plus tragique parce qu’on a tout le temps de s’y attacher.
-la troisième partie est une conclusion sans en être une, ça nous laisse sur notre faim et c’en est un peu frustrant.

J’ai beaucoup aimé les personnages principaux, j’ai réussi à m’attacher à chacun d’entre eux peut-être parce qu’étant jeunes, ils n’ont qu’une prise minime sur leur vie, les adultes m’ont énervée, ils sont incapables de se prendre en main ou de se contrôler. Au début, j’aimais bien moins Ladislas, je le trouvais effacé, à part dans la fratrie puis on finit par le découvrir et il passe pour plus sympathique.
La fille qui ne porte pas de nom est touchante, son histoire également. Son assassinat est détaillé ce qui m’a surprise, j’ai apprécié que ce ne soit pas caché même si ça m’a profondément horrifiée…

C’est un roman sombre mais cela se lit très bien. On se passionne rapidement pour les personnages, leur vie, leurs pensées. Il m’a souvent été difficile d’arrêter ma lecture même si une fois passée à mes activités quotidiennes, je n’y pensais plus jusqu’au moment ou je rouvrais le livre.
Par contre, ce roman est classé dans la section policier… je pense que ce n’est pas la bonne catégorie pourtant, je suis incapable de la classer dans une autre… peut-être thriller, mais là encore, ça ne me semble pas juste… peut-être en drame, tout simplement.
Bref, j’ai vraiment adoré, même si la fin n’en est pas vraiment une ce qui a le don de m’énerver habituellement -on ignore totalement ce que devienne certains des personnages, je ne donnerai pas de noms, après ce drame ; probablement la raison pour laquelle ce n’est pas un coup de cœur.

Monsieur Georges – Gilles Warembourg

Monsieur Georges - Gilles WarembourgTitre: Monsieur Georges
Auteur: Gilles Warembourg
Éditeur: Atria
Nombre de pages: 221
Quatrième de couverture: Juin 1945. Monsieur Georges est de retour dans son village, après trois ans de déportation. Les habitants accueille leur instituteur en grande pompe : le maire et sa plantureuse moitié, le curé en soutane, les amis, les élèves grandis…
Détruit, monsieur Georges retrouve le quotidien des Flandres françaises. Et l’humaniste désenchanté observe d’un œil sceptique le petit monde compliqué de cet univers rural étriqué. Isolé au milieu de ses concitoyens inconscients de ce qu’il a subi, monsieur Georges se mure dans le silence et s’interroge sur sa propre raison.
Mais quand un crime est commis, l’ancien instituteur s’accuse du meurtre, sans pouvoir expliquer les circonstances ni les mobiles de son geste. Les interrogations sur la nature humaine se doublent alors d’une enquête criminelle. La découverte du coupable passe par un douloureux examen de conscience.
Désormais, monsieur Georges sait que la paix n’est que la haine qui chuchote…

Il y a maintenant plus d’un an, j’avais postulé pour ce livre en partenariat parce que le résumé me plaisait beaucoup et j’avais très envie de le découvrir, malheureusement, je ne l’avais pas obtenu. Ma correspondante qui le savait me l’a alors offert.

On suit Georges Courcelles, ancien instituteur quinquagénaire, de retour dans son village Neu-Cappell après avoir été déporté, 3 ans à Auschwitz-Birkenau, ça ne laisse pas indemne. Il est le narrateur, on a donc sa vision de l’après-camp d’extermination, de ce contraste entre ce qu’il a vécu et les conditions de vie de ceux restés, privations qui ne sont forcément pas les mêmes ; pourtant, c’est à lui que les villageois viennent s’en plaindre, interlocuteur taciturne qui ne pourra pas les contredire puisqu’il n’était pas là les trois dernières années.
Ce contraste en est si fort, si bien exprimé que lorsque la femme du maire, Yvonne, lui raconte les difficultés alimentaires qu’ils ont traversé (notamment sur le prix du beurre exagéré, comme si c’était un produit de première nécessité) comparé à la famine qu’on a imposé à monsieur Georges, lorsque l’auteur nous décrit l’orgie de nourriture tout au long du roman et surtout lors de la fête organisée pour son retour, on est pris de nausée aussi forte si ce n’est plus que celle de l’ancien instituteur.

Ce roman est parcouru de nombreux questionnements posés par monsieur Georges mais aussi Jean, ancien révolutionnaire, philosophe à ses heures perdues, pendant de l’instituteur permettant une réflexion plus étendue, sur le bien, le mal, la naissance de ces deux notions, la raison de vivre ou de survivre des hommes, l’existence de Dieu, etc… thématique souvent intéressante mais les réflexions complexes psychologiquement en sont parfois un peu lourdes, un peu longues et demandent une certaine concentration… jusqu’au fameux crime. A partir de là, cela se lit tout seul et plus rapidement que le début.
Contrairement à bon nombre de livre qui soulève des interrogations chez le lecteur sans fournir de réponses, Monsieur Georges apporte des réponses, certes des réponses toutes subjectives puisqu’il en est le narrateur, certes des réponses discutables ou même contestables -on n’est pas obligé d’être du même avis-, mais des réponses tout de même rendues authentiques de par son cheminement. Du coup, on ne reste pas sur sa faim et on ressent une sensation satisfaisante d’achèvement. Ça fait du bien.

Ça a été une lecture non pas agréable parce que le sujet en est difficile, douloureux même mais que l’auteur a su mener à bien… Un peu plus et je me serai sentie agoraphobe. J’ai vraiment bien aimé ce livre.

Challenge ABC2015Je passe à 08/26

Joyeux Noël, Merry Christmas – Mary Higgins Clark

Merry Christmas - Mary Higgins ClarkTitre: Joyeux Noël, Merry Christmas
Auteur: Mary Higgins Clark
Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages: 281
Quatrième de couverture:
Associés dans le bonheur comme dans l’aventure, Henry, ex-président des Etats-Unis, et Sunday, jeune et brillante femme politique, vont être mêlés à des affaires parmi les plus troubles. Des enquêtes à haut risque, sous le signe du charme, du mystère et de la passion. Une fois encore, la reine du suspense vous souhaite Joyeux Noël, Merry Christmas, et beaucoup de frissons.

Ce livre se divise en 4 histoires ou aventures policières.
Dans toutes, les héros sont Henry Britland, ancien président des Etats-Unis et sa femme Sunday. Je ne les ai pas trop aimé, elle peut-être un peu plus que lui mais ils ont un côté un peu trop parfait qui m’a dérangée : beaux, riches, intelligents, politiciens adorés par le « peuple » (oui oui, je vous assure), vif d’esprit, super détectives, etc… On se serait presque cru dans l’Amour du Risque.
Ce n’est pas que je n’ai pas aimé les histoires mais j’ai trouvé les personnages trop stéréotypés et il en allait de même pour leur rôle. A la fin, l’auteur précise qu’elle a pris ses renseignements sur ce que deviennent les anciens présidents mais je trouve ça trop gros, dans son livre, les Britlands sont presque plus protégés que l’actuel président en place, Ogilvey, sans compter le respect et la vénération que leur portent les gens.

C’est vraiment dommage parce que j’ai relativement bien aimé les histoires, les deux premières étaient quand même prenantes, la troisième un peu ennuyeuse et cousu de fil blanc, la quatrième était sympathique mais manquait d’ambiance de Noël malgré le titre Joyeux Noël. Je ne vais pas vous le cacher, j’espérais beaucoup de ce dernier titre mais ça manquait de magie.
Bref, je n’ai pas été convaincue par cette lecture