L’Épouvanteur, tome 08 : Le destin de l’Épouvanteur – Joseph Delaney

Titre : Le destin de l’Épouvanteur
Saga : L’Épouvanteur, tome 08
Auteur : Joseph Delaney
Éditeur : Bayard
Nombre de pages : 307
Quatrième de couverture : L’épouvanteur, Tom et Alice partent dans le sud de l’Irlande pour fuir la guerre qui ravage le comté. La seule chose qui protège Tom et Alice est la fiole de sang. S’ils s’éloignent de trop ou si la fiole est brisée, ils seront à la merci du diable.
Pendant ce temps, Tom est recruté pour faire face à une alliance maléfique de mages, et prend possession de la Lame de l’Épouvanteur. Une épée avec une face sombre et qui a soif de son propre sang … C’est la seule arme qui a une chance de battre le Diable en combat. Mais d’abord, Tom a besoin de s’entrainer, et la seule personne qui peut l’aider est Grimalkin, la sorcière assassin. Viendra-t-elle ?

Ça m’a fait du bien de reprendre cette saga, même si j’apprécie moins le fait que ça se passe hors du Comté. Le bon côté, c’est que c’est dépaysant et permet au lecteur de découvrir d’autres légendes comme celle de Cuchulann connu sous le pseudonyme du chien de Culann. Je connaissais le personnage de par les jeux de rôle, mais j’en ignorais les détails.

L’épouvanteur, Tom et Alice arrivent en Irlande où ils découvrent une nouvelle créature de l’obscur, le jaboteur. Alors qu’ils débarrassent Dublin de ces esprits tourmentés, ils sont contactés par de riches propriétaires terriens afin de lutter contre les mages caprins qui veulent invoquer le dieu Pan.
Ça a l’air simple raconté comme ça, mais c’est une galère sans nom. Non seulement Morrigan est lancée à la poursuite de Tom (j’en tairai la raison pour des raisons évidentes), mais la fiole protégeant l’apprenti épouvanteur ainsi qu’Alice se fissure, ce qui permet au Malin de se rapprocher d’eux et on comprend aisément que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne mette la main sur les deux ados.

Heureusement que Grimalkin est là… je sais bien qu’elle fait partie de l’obscur et que c’est un monstre, une meurtrière pernicieuse à la solde des sorcières du clan Malkin, n’empêche que je l’aime bien et je suis ravie qu’elle fasse partie de l’aventure : elle a la classe que ce soit son apparence ou sa façon d’être, et surtout, elle n’y va pas par quatre chemins, elle fait ce qui doit être fait sans se ménager  et sans ménager les autres non plus.
Plus d’une fois, j’ai stressé pour nos héros, ils prennent cher dans ce huitième tome. Parfois, je me suis énervée après Tom : il se laisse piéger connement, mais ce que je lui reproche, c’est qu’il ne couvre pas ses arrières alors qu’il se méfie du truc. Il nous a habitués à être plus malin, c’est d’ailleurs ce qui l’a souvent sauvé… or là, ça a failli lui être fatal sans l’intervention d’autres protagonistes.

J’ai adoré cette lecture, j’ai eu beaucoup de mal à l’interrompre parce que je mourrais d’envie de savoir ce qui allait arriver à Tom ou à Alice.
Le prochain tome annonce enfin un retour dans le Comté et j’ai hâte de découvrir ce qui attend l’épouvanteur… hormis sa maison et sa bibliothèque à reconstruire.

Frissonner sous un plaid (Horreur, épouvante, thriller, suspense)

Yamada kun & the 7 witches, tome 20 – Miki Yoshikawa

Titre : Yamada kun & the 7 witches, tome 20
Auteur : Miki Yoshikawa
Éditeur : Delcourt/Tonkam
Nombre de pages : 192
Quatrième de couverture : Yamada a retrouvé une partie de sa mémoire grâce à un rituel des sorcières. Mais en échange de sa coopération, Ushio exige un pouvoir… inattendu ! Le jour de l’élection du président du comité des élèves approche et Takuma le discret se décide enfin à passer à l’action !

Depuis quelques mois, je n’ai pas trop de mal à trouver les Yamada-kun & the 7 witches à la médiathèque, alors que quand j’ai commencé cette saga, les derniers numéros étaient quasiment tous empruntés. Est-ce que les lecteurs s’en lasseraient ? Je les comprends un peu, ça tire en longueur et l’histoire avance à la vitesse d’un escargot. Et ce 20ème tome ne fait pas exception à la règle.

Dans le tome précédent, Ushio a aidé Yamada à réaliser le rituel des sorcières, mais en échange, il désire un pouvoir.
On découvre lequel dès les premières pages : celui de Nancy. Pour contrer ses probables plans diaboliques, Yamada copie le 7ème pouvoir, avant que Nancy ne le cède. Le bon côté de la chose est qu’on en apprend plus sur la manière dont cela fonctionne, une explication qui rend soudain cohérents biens des détails, notamment avec Saïonji. C’est sûrement le seul point appréciable.
L’élection du président du comité des élèves a également lieu, mais le club de Shogi n’a pas dit son dernier mot et il fout le bordel, poussant Yamada à se servir de son nouveau pouvoir… va-t-il le faire ? Mystère… en tout cas, c’est l’occasion d’adieux déchirants… larmoyants… chiants… et surtout de passages bouche-trou.

Une fois de plus, on ne voit quasiment pas Urara, à se demander ce qu’ils font encore ensemble.
Odagiri a depuis bien des tomes pris une place beaucoup plus importante… alors même si elle m’énerve moins qu’au début, je ne suis toujours pas fan du personnage et je me passerai bien de sa présence.
C’était loin d’être une lecture passionnante. J’avoue que ça s’est laissé lire, mais ça ne m’a fait ni chaud ni froid. J’emprunterai les prochains histoire de finir la saga, mais la motivation pour les lire n’est pas là.

La maladroite – Alexandre Seurat

Titre : La maladroite
Auteur : Alexandre Seurat
Éditeur : Editions du Rouergue
Format : E-book
Nombre de pages : 112
Quatrième de couverture : Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d’une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n’a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l’ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes…
Témoins impuissants de la descente aux enfers d’une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré les incitations à parler de plusieurs adultes, refusera de les dénoncer. Ce roman est inspiré par un fait divers récent largement médiatisé car, en dépit de plusieurs signalements, l’enfant n’avait jamais bénéficié de protection. Loin de tout sensationnalisme, l’auteur rend sa dimension tragique à ce drame de la maltraitance.

La vache ! Cette lecture, quelle claque !
Impossible de m’arrêter, je l’ai lu d’une traite mardi matin pendant que je donnais à manger à la petite, pendant sa sieste, pendant que je surveillais le furet… j’ai bien entendu été obligée de faire des pauses pour m’occuper de la louloute, de jouer avec elle, de lui lire des histoires, mais c’était dur de quitter mon livre et me motiver à bosser.

L’auteur retrace le parcours de vie de la petite Diana ainsi que les maltraitances qu’ont constaté son entourage, et ce, à travers la parole de ceux qui l’ont côtoyée : la grand-mère, la tante, les différents membres du corps enseignant, etc.
La situation va aller en empirant et les traces de violences seront de plus en plus visibles, certains protagonistes vont tenter de faire quelque chose pour sauver cette enfant, d’alerter les autorités compétentes et ça va même remonter jusqu’aux instances supérieures, mais le sujet est délicat, “et si on se trompait ?” Tous se montrent frileux à lancer la machine, personne ne veut se mouiller et quand enfin la certitude est là, la lenteur administrative fait que c’est mal barré.

Le roman s’inspire de faits réels… surtout d’un, je dirais qui a eu lieu dans les années 90, il me semble… j’ai un souvenir assez vague et pourtant traumatisant d’une histoire similaire sur bien des points (principalement la fin), qui était passée aux infos et qui m’avait marquée. Hormis la conclusion dramatique de l’histoire, c’est surtout le débat qu’a provoqué cette affaire qui a défrayé la chronique : à qui incombe la faute de ce drame ? Pourquoi les autorités n’ont-elles rien fait ? Pourquoi une telle lenteur dans les services surtout quand la vie d’un enfant est menacée ? Comment les médecins ont-ils pu passer à côté de signes flagrants de maltraitances ?
C’est à tout cela que ce roman répond, tout en tenant compte du côté humain de l’entourage de la petite Diana.

Je n’ai pas eu le temps de m’attacher aux personnages. J’étais bien trop prise par le récit, par l’analyse de ce que chacun révélait ou taisait.
C’est un coup de cœur pour ce roman que j’aurais dû lire bien plus tôt.

Carol of the Bell (Roman choral, plusieurs points de vue, plusieurs personnages qui partagent une expérience commune)

Une vie au zoo, tome 2 – Saku Yamaura

Titre : Une vie au zoo, tome 2
Auteur : Saku Yamaura
Éditeur : Nobi nobi !
Nombre de pages : 176
Quatrième de couverture : Nouvelle recrue du parc zoologique Hidamari, Haruko possède l’étrange faculté de percevoir les émotions des animaux grâce à leurs odeurs. Mais alors qu’elle découvre les difficultés du métier de soigneur, elle laisse un lion s’échapper de sa cage. Haruko échappe au renvoi de justesse, mais son soulagement est de courte durée car l’incident du lion pourrait bien être révélé au grand jour !

Cela fait déjà 3 ans que j’avais acheté le premier tome pour ma fille. Si elle ne l’a toujours pas lu, moi je l’avais découvert quasiment tout de suite. J’avais bien aimé et en avais gardé un suffisamment bon souvenir pour ne pas hésiter une seconde à l’emprunter à la médiathèque lorsque je l’ai vu il y a 10 jours.

Haruko poursuit son petit bout de chemin en tant que soigneuse du zoo Hidamari et en profite pour nous faire découvrir d’autres activités du parc zoologique : l’enclos des loups, la ferme pédagogique, le bassin des manchots, etc.
Comme pour le premier tome de cette saga, l’auteure a fait des recherches poussées sur les différents animaux, mais également sur les soins exercés en zoo grâce à une enquête sur le terrain, au zoo d’Utsunomiya. Elle essaie aussi d’éveiller les consciences du lecteur : non seulement sur les répercussions climatiques et les dangers que courent les espèces en voie d’extinction, mais aussi les visiteurs de zoo sont souvent inconscients, ils nourrissent les animaux avec tout et n’importe quoi sans se soucier des conséquences sur le bien-être des animaux.

Haruko est un peu moins énervante, elle ne respecte toujours pas les règles, mais c’est moins problématique qu’avec le lion. Je l’ai mieux aimée.
Les autres personnages restent en deuxième plan, on n’en sait pas assez sur eux pour s’y attacher.
Le big boss, Fujimoto, est un peu plus sympathique, ses apparitions sont rares, mais il vaut mieux étant donné qu’il se conduit bien trop comme un bureaucrate à mon goût.
Je ne sais pas trop quoi penser du journaliste Onuma… on sent bien qu’il cherche à remuer la merde, pour le bien des animaux, mais sans penser aux conséquences et au mal que son article pourra faire.

Les dessins sont toujours aussi chouettes. On sent que la mangaka s’est cassée la tête pour réaliser les illustrations d’animaux et qu’elle s’est énormément entraîné avant.
J’ai bien aimé ce second tome et j’espère trouver les prochains tomes lorsque je retournerai à la médiathèque.

Balzac et la petite tailleuse chinoise – Sijie Dai

Titre : Balzac et la petite tailleuse chinoise
Auteur : Sijie Dai
Éditeur : Folio
Nombre de pages : 228
Quatrième de couverture : Nous nous approchâmes de la valise.
Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l’ouvrîmes silencieusement. À l’intérieur, des piles de livres s’illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts : à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais: Dickens, Kipling, Emily Brontë…
Quel éblouissement! Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara: avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.

J’ai découvert ce roman il y a déjà quelques années suite à une chronique de la blogueuse Nymou rossignol livresque… et il a traîné pendant tout ce temps dans ma PàL.
Je ne m’attendais pas à grand chose, pourtant cette lecture m’a surprise. Un petit contexte historique ne fait pas de mal.
L’histoire se situe dans les années 70 en Chine sous le régime de Mao Zedong. À l’époque, les jeunes “intellectuels” étaient envoyés à la campagne pour y être rééduqué. La moyenne était de deux ans, mais ça dépendait du bon vouloir du chef de village et surtout du statut des parents des ados dans la société : réactionnaires ou non. Finalement, je me dis que la période actuelle avec le contrôle de la population, la manipulation des informations et du statut bon ou mauvais citoyen n’est qu’une suite logique de cette situation communiste.

On suit le narrateur et son ami Luo qui sont envoyés à la campagne : leurs parents, trop connus, trop intellos, trop grande gueule sont médecins et ont été déclarés ennemis de l’état. Les deux garçons n’ont donc aucune chance de retourner chez eux. Ce qui les sauve d’une vie morne et sans intérêt (pour eux), c’est d’abord la musique (le narrateur joue du violon), puis les histoires qu’ils racontent (Luo est un conteur très doué et lorsqu’ils s’y mettent à deux, les deux amis fascinent les villageois).
Ils fréquentent un troisième rééduqué, le Binoclard, qui possède une valise secrète contenant des livres occidentaux. Du moment où nos héros le savent, ils n’auront de cesse de les emprunter, ce qui déplaît et effraie leur camarade.
Du coup, on comprend aisément ce que vient faire Balzac dans cette histoire, mais qu’en est-il de la petite tailleuse chinoise ? C’est la plus belle fille de la région, Luo s’en éprend et va la séduire avec ses récits.

J’ai beaucoup aimé le narrateur. Il est timide et pas très déluré, mais il va évoluer au fil des pages. Il est fidèle en amitié et ce n’est pas toujours gagné parce que les tentations de trahir dans le but d’améliorer sa condition sont nombreuses.
Pour Luo, je ne sais pas trop. C’est mitigé. Par moment, j’ai apprécié sa débrouillardise mais parfois, il tirait trop la couverture à lui.
Je n’ai pas réussi à me faire une idée précise sur la petite Tailleuse. Elle ne se confie pas réellement au narrateur, on ignore ce qu’elle pense, ce qu’elle éprouve. Difficile de s’attacher à elle dans ces conditions.
Quant au Binoclard, dès sa première apparition, je ne l’ai pas aimé sans raison spéciale et la suite a donné raison à mon instinct.

Ça a été une lecture super rapide. En deux jour, j’ai terminé ce roman que j’ai bien aimé. Il était intéressant, passionnant lors de nombreux passages, dépaysant mais surtout révoltant de par le contexte historique et l’injustice faite aux jeunes “intellectuels”.
Je n’ai qu’un bémol : la fin. On ignore ce qu’il advient des personnages. La petite Tailleuse a bien changé et prend une décision qui modifiera le cours de sa vie, sans pour autant que le lecteur sache comment les choses vont tourner pour elle. Quant à Luo et au narrateur, quel avenir ont-ils ? Vont-ils rester ad vitam eternam dans ce village montagnard ? Je déteste ces incertitudes qui me donnent l’impression que le roman n’est pas terminé.

New year, new me (Métamorphose, transformation, évolution)