Cheval des neiges – Liang Xiong, Hong Duan & Na Li

Titre: Cheval des neiges
Auteurs: Liang Xiong, Hong Duan & Na Li
Éditeur: Mille fleurs
Nombre de pages: 28
Quatrième de couverture: Guidée par son courageux cheval des neiges, une petite fille part à la recherche de ses parents.
Tout le monde rentrera sain et sauf.

Que serait un mois sur le thème des véhicules et moyens de transport sans le cheval. J’ai cherché longtemps et je n’ai trouvé que cet album le jour de ma récolte. Autant ne pas mégoter et avouer que les dessins m’intriguaient et que j’avais très envie de découvrir cette histoire.

L’héroïne de ce récit est gardé par son papy et sa mamy et attend une partie de la nuit le retour de ses parents. La neige a enseveli la route et ils tardent à venir. Minuit sonne. La mamy couche la petiote et pour la réconforter, elle découpe un cheval de papier rouge qu’elle accroche à la fenêtre. Quand l’enfant est endormie, le cheval se réveille.

Les couleurs sont un peu tristes que ce soit la neige qui tire davantage vers le gris ou le canasson dont le rouge semble passé. Malgré cela, je trouve que cela fait le charme de cette histoire un peu simple.
Là ou je suis un peu déçue, c’est pour les créatures à visage humain qui peuplent la forêt, j’aurais aimé qu’ils aient un lien avec l’histoire, pas qu’ils servent juste de décor… Il me semble qu’il y a une légende sur certains, mais je ne la connais pas et c’est dommage.
Par contre, j’ai adoré le character design du cheval des neiges, je l’ai trouvé beau, mais pas que… Il est dessiné de manière subtile : une gueule massive avec des pattes fines, souples, agiles.

J’ai bien aimé cette lecture, sans plus. Quant aux enfants, elle les laisse perplexe : ils écoutent et rien ne passe dans leur regard. C’est déconcertant.

Le bateau de fortune – Olivier de Solminihac & Stéphane Poulin

Titre: Le bateau de fortune
Auteurs: Olivier de Solminihac & Stéphane Poulin
Éditeur: Sarbacane
Nombre de pages: 28
Quatrième de couverture: C’est le premier jour de l’été. Michao nous emmène à la plage en voiture. Qui verra la mer le premier ?

Dans cet album, la présence du bateau de fortune est très succincte, sur les toutes dernières pages. Ce qui m’a surtout décidée à l’emprunter, ce sont les illustrations. Je trouve les planches magnifiques, les textures qui composent les personnages aussi bien que les paysages sont superbement détaillées. Malheureusement, les dessins ne font pas tout et l’histoire est trop basique pour que l’album m’ait plu.

Le narrateur, un jeune renardeau, va à la plage avec l’ours Michao et la chèvre Marguerite. Malheureusement, ils ont oublié les affaires de sable. Plutôt que de repartir les chercher, ils errent sur la plage avant que Michao ait l’idée de construire un radeau de fortune avec ce qu’ils trouvent aux alentours.

L’idée de base est pas trop mal, mais au moment où cela devrait devenir intéressant, c’est-à-dire quand nos héros posent le bateau sur l’eau en pointant l’horizon et en disant « où va-t-il ? » -« il faut imaginer« , l’histoire s’arrête et j’ai trouvé ça dommage, ça aurait mérité d’aller un peu plus loin.
Il est évident que c’est une invitation au voyage, à un imaginaire libre de toute contrainte, mais une petite amorce aurait été plus chouette que la dernière planche très terre à terre montrant les personnages en train de rentrer… Je pense que c’est ce côté pragmatique du retour qui m’a empêché de laisser libre cours à mon imagination.

Les petits n’ont pas non plus accroché. À chaque lecture, ils me fixent à la fin comme s’ils attendaient une suite.
Bref, cet album m’a laissé indifférente alors que les dessins m’emballaient.

Guillaume et Mousse : Une journée en mer – Jean-François Barbier

Titre: Une journée en mer
Saga: Guillaume et Mousse
Auteur: Jean-François Barbier
Éditeur: Le Patio
Nombre de pages: 20
Quatrième de couverture:
Connaissez-vous les cueilleurs de rosée, la machine à réparer la mer et les tailleurs de vagues ?
Savez-vous qu’à midi la mer s’immobilise pour permettre aux sirènes de raconter des histoires ?
Dans le monde de Guillaume et Mousse, ce sont là des phénomènes des plus courants…

A priori, cet album fait parti d’une série : Guillaume et Mousse. C’est le premier que je lis et j’ai adoré.

Guillaume semble être un farfadet ou une créature du genre, à la façon des Minipouss. Avec son chat Mousse, il décident d’aller passer une journée à la mer.
C’est l’occasion de découvrir leur univers : les cueilleurs de rosée, la grande machine à tisser la mer, etc.
Ils prennent leur bateau et s’amusent jusqu’à ce que l’eau s’immobilise. Le moment semble bien choisi pour prendre le temps d’engloutir leur pique-nique avant la sieste. Quand le roulis reprend, leur embarcation déchire le tissu de la mer, ils ne sont heureusement pas laissé dans la panade.

J’ai trouvé le peu que j’ai vu de cet univers original et pour moi, c’est le gros point fort de cet album. On n’a pas trop l’occasion de s’attacher aux personnages parce qu’on les découvre plus par leurs actions que par leur caractère.
Pour les dessins, je suis partagée : je les ai trouvés jolis, mais un tantinet vieillots. Les couleurs m’ont plu, mais elles font jaunies… Est-ce un fait exprès ou le papier ? Je ne saurais dire.

J’ai adoré cette histoire, il manquait un je ne sais quoi pour que ce soit un coup de cœur.

La roulotte de Zoé – Claude Clément & Magali Dulain

Titre: La roulotte de Zoé
Auteur: Claude Clément & Magali Dulain
Éditeur: Éditions des éléphants
Nombre de pages: 32
Quatrième de couverture: Il était une fois une petite fermière qui, après avoir été chassée de sa maison, s’aménage un douillet chez soi dans une petite roulotte de bois. Elle vit là avec sa chevrette et son chat, jusqu’à ce que frappent à la porte un écureuil, une petite poule, un vieux cheval… La petite bonne femme ouvre chaque fois ses bras et son cœur. À chaque nouvel arrivant, on se serre un peu, mais on est plus heureux…

J’ai choisi cet album dans le cadre du mois sur le thème des véhicules. Je cherchais des lectures qui sortaient de l’ordinaire, qui soit différent des traditionnelles voitures, camions et autres. La roulotte cadrait tout à fait : une maison qu’on peut utiliser comme véhicule, et c’est le cas ici.

Zoé vit avec sa chevrette et son chat dans une petite maison. Quand des industriels débarquent pour implanter des routes commerciales, elle ne voit d’autres solutions que de quitter les lieux, accompagnée de ses animaux. Mais peu lui importe « du moment qu’ils sont tous les trois » .
Après une saison d’errance dans les bois, ils trouvent une roulotte abandonné et s’y installent. Ils seront « presque bien tous les trois« .
Ils sont rejoints au fil des pages par d’autres animaux et construisent un foyer dans la roulotte car « des cœurs unis dans un cabas créent du bonheur où que ce soit…« 

J’ai beaucoup aimé les illustrations. Je ne saurais pas dire en quoi ni pourquoi elles m’ont tellement tellement plu, mais j’ai bien accroché.
Le thème est sympathique,réconfortant et tout doux, je pense qu’il plaît bien aux tout-petits que je garde parce qu’ils se sont montrés calmes et attentifs au récit, ainsi, quand la roulotte s’est mise à se déplacer, ça les a fascinés… Mais pas autant que l’otarie au nez rouge et à la culotte.

Le texte me laisse cependant perplexe… Parfois, des passages entiers riment à chaque ponctuation, ce qui est plaisant et rythme le récit, mais parfois rien sur une ou deux phrases. Ça donne une sensation bancale assez désagréable et qui casse la cadence de lecture.
J’ai bien aimé cette histoire et je prends plaisir à la relire quand je peux.

Nouvelles pour Meroa – Nelly Topscher, Christian Guillerme & Emmanuel Starck

Titre: Nouvelles pour Meroa
Auteur: Nelly Topscher, Christian Guillerme & Emmanuel Starck
Éditeur: Art en mots
Nombre de pages: 70
Quatrième de couverture: Trois auteur(e)s aimant l’étrange, le fantastique et l’écriture noire ont répondu, sans hésiter, à l’appel de texte en faveur de Meroa.
Venez à la rencontre d’un Codex étrange, d’une offre d’emploi particulière, d’un spectre sur fond d’enquête et d’autres textes originaux.
Entrez, sans crainte, dans le monde de ces 3 auteur(e)s de Art En Mots Éditions.

Avant tout, je remercie Art en mots éditions ainsi que l’auteure Nelly Topscher qui m’a proposé ce recueil en partenariat. Ce fut une découverte fort sympathique.
C’est un recueil écrit par 3 auteurs. Je m’attendais donc à y trouver 3 nouvelles. Ben non, il y a 9 histoires en tout et pour tout. Ce recueil est vendu au profit de l’association togolaise Meroa ayant différents domaines d’intervention, allant de l’organisation et la santé communautaire à la protectio de l’environnement, etc. On trouve d’ailleurs tous les détails dans la préface de ce recueil.

Le codex Mathers – Christian Guillerme
Le héros achète sur internet un vieux livre pour un prix dérisoire. Lorsqu’il le reçoit, la couverture de style grimoire est semblable à la description, mais l’intérieur contient des glyphes illisibles. En le rangeant dans sa bibliothèque, un papier en tombe, cela pourrait être la clé de décryptage du livre. Étant à la retraite, le personnage principal peut consacrer une journée entière à décoder les symboles. Il en tire des phrases sans queue ni tête et il en lit une à haute voix ! Quelle erreur !
Cette première nouvelle se lit très vite, j’ai quand même été un peu freinée par quelques maladresses dans les tournures de phrases. Malgré cela, j’ai été rapidement et avec un certain plaisir plongée dans l’ambiance, suffisamment pour que je la lise d’une traite avec une grosse envie de savoir ce que la simple phrase « Jaryakat a zem, Daryeet acza » allait provoquer comme catastrophe…

Poste à saisir – Emmanuel Starck
Le narrateur travaille depuis douze ans dans la même boîte. Une fois par an, un poste en Australie est disponible et chaque année, le personnage principal postule, en vain. Cette année ne change pas si ce n’est qu’il va se plaindre à son supérieur. Cela lui réussit, il a le boulot de ses rêves et doit partir le jour même.
Ça ne sent pas du tout le piège à plein nez, du tout…
Contrairement à la nouvelle précédente, l’accent est beaucoup moins mis sur l’ambiance parce que le récit est à la première personne et qu’on entre assez vite dans le vif du sujet, ce qui me va bien. Par contre, c’est une histoire trop courte à mon goût : elle finit là où elle aurait dû commencer, c’est frustrant parce que j’ai bien aimé et j’aurais apprécié que cela aille plus loin : qui sont ces 13 ? Quel est leur rôle ?

Comprendre – Nelly Topscher
Depuis que Frédéric est mort dans un accident de voiture, Florent est obsédé par cet événement. Il ne comprend pas comment son ami a pu faire une sortie de route dans un simple virage alors qu’il est coureur de rallyes en amateur. Il retourne donc sur les lieux.
Je mentirai si je disais que je ne m’attendais pas à la chute de cette nouvelle. Je l’ai trouvé un peu trop courte pour réussir à m’imprégner de l’ambiance.

Une fois par an – Emmanuel Starck
Alexia retrouve l’homme de sa vie une fois dans l’année, douze ans jour pour jour après leur première rencontre, au même lieu que la première fois où ils se sont aimés.
On se doute bien que, si les amoureux n’ont rendez-vous qu’une fois par an, ce n’est pas juste pour le plaisir. Une nouvelle plaisante, dommage que quelques indications au début nous donnent des indices sur lequel des deux est… Chut, évitons les spoilers. J’aurais préféré être dans le doute tout du long.

De l’autre côté – Nelly Topscher
Émilie se réveille un matin et trouve dans sa cuisine sa colocataire morte ainsi qu’un inconnu qui lui propose autant qu’il la pousse à se débarrasser des gens qu’elle déteste.
J‘ai beaucoup aimé cette nouvelle mais c’est surtout la chute qui m’a plu. Pour une fois, je n’ai pas cherché le piège, je me suis juste laissé bercer par le récit et c’était agréable.

De cujus de Christian Guillerme :
L’histoire d’un arbre en une seule page…
Au moins, j’aurais appris un nouveau mot : la dendrochronologie. À part ça, je ne sais pas trop quoi en penser… Je l’ai relu à deux reprises, mais pas moyen de m’en faire une idée précise.

Le don de Nelly Topscher :
Paris détruite par la guerre. Le narrateur erre dans les rues, évitant d’être pris à parti par les patrouilles. Il a le don de pouvoir distinguer l’ombre de la mort au dessus des gens. Quand il rentre dans son abri, sa femme lui apprend une terrible nouvelle.
Le décor est super bien planté, j’ai adoré le début de l’histoire qui m’a captivée, mais la fin est presque décevante. C’est dommage.

Guerre froide de Christian Guillerme :
La première et dernière bataille d’un soldat.
Cette nouvelle se déroule sur une seule page, ça peut paraître court mais pas du tout, j’ai trouvé le format parfait pour ce que l’auteur avait à en dire. Un thème et des mots forts. J’ai adoré.

Coumba de Nelly Topscher :
Coumba déambule dans le jardin des Tuileries, sous la pluie. Elle se remémore sa vie au Niger et la manière dont elle est arrivée en France.
J’ai adoré cette nouvelle. Je me suis rapidement attachée à la pauvre Nigérienne au passé misérable, me demandant tout le long comment elle avait pu atterrir dans ce jardin pluvieux. Une histoire très loin d’être un conte de fée.

En conclusion, j’ai bien aimé ce recueil, les textes sont variés et entrent dans plusieurs catégories que ce soit fantastique, roman sombre, etc. De quoi y trouver son bonheur.