Gunnm, tome 2 – Yukito Kishiro

Titre : Gunnm, tome 2
Auteur : Yukito Kishiro
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 199
Quatrième de couvertureAussi hybride que les cyborgs qu’il met en scène, Gunnm mérite le titre d’œuvre somme. En neuf volumes, cette réédition (complétée d’inédits) narre les pérégrinations de Gally, mélange d’essence de femme et de technologie absolue au milieu du monde désaxé d’une décharge futuriste géante.

Ce second tome termine l’opus de Makaku… Et nous laisse entrevoir un personnage important pour l’histoire qui vient de Zalem…. Quand je disais dans ma chronique du premier qu’elle avait une place importante et pas forcément glorieuse dans cette histoire, on commence à l’entrevoir, notamment grâce à Yugo, un nouveau personnage qui rêve d’y vivre.

Ce second tome tourne autour de la relation que Gally entretient avec ce fameux Yugo. J’avoue que j’ai beaucoup de mal avec lui. Je ne l’apprécie pas davantage maintenant qu’il y a 25 ans. D’un, je le trouve aussi égoïste qu’égocentriste et de deux, il est très bête. Son seul but est de monter à Zalem, il ne voit pas plus loin que ça : il aurait la possibilité de vivre chichement dans la décharge, mais il préfère vivre dans la fange et crever de faim là-haut.
Quant à Gally, elle est amoureuse donc elle perd tout bon sens dès qu’il s’agit de lui.

J’ai serré fort les dents et avancé dans ma lecture, parce que je savais comment les choses allaient tourner. Et si vous vous dites que ça ne termine pas bien et que je m’en suis réjouis, vous avez raison. Enfin, ça ne se finit pas aussi mal que ça devrait pour ce second tome, à voir dans le troisième.

J’ai aimé ce volume, mais un peu moins que le premier et c’est principalement dû à la présence de Yugo.

Gunnm, tome 1 – Yukito Kishiro

Titre : Gunnm, tome 1
Auteur : Yukito Kishiro
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 216
Quatrième de couvertureGally est une androïde trouvée dans la Décharge, cet océan d’ordures déversé par Zalem, la ville suspendue. Ido, un bio-mécanicien de génie, lui construit un nouveau corps, mais rien ne pourra empêcher Gally de révéler sa vraie nature : une guerrière obsédée par la victoire dont le «Panzer Kust», une redoutable technique de combat, est le seul héritage d’un passé obscur…

Je relis cette saga, afin de valider l’un des items du Challenge Coupe des 4 maisons. Autrement, je ne m’y serai jamais risqué. Pourquoi ? Parce que ce fut un énorme coup de cœur pour cette série et la relire 25 ans après, c’est m’exposer à la voir différemment – entendez par là “moins bien”.
À l’époque (bordel, je me sens vieille), quand la rumeur de sa sortie en Franca a couru, ce fut un grand moment d’effervescence dans le petit monde du manga (en ce temps-là, on n’avait pas autant de choix que maintenant, parmi les grosses séries, on trouvait surtout du Dragon Ball, Sailor Moon ou Ranma 1/2 et côté un peu plus underground parce que peu diffusé, mais tout aussi bon Video Girl Ai). Donc Gunnm, plus connu sous le nom de Battle Angel Alita, c’était l’événement de l’année. Pendant des mois, une attente fébrile s’était installée – personnellement, je comptais les jours et la dernière semaine c’était les heures – et on est nombreux à ne pas avoir été déçu : c’était une saga sombre et violente.
Et l’image qui circulait et enthousiasmait les foules, c’était cette image :

Ido, savant spécialisé dans la réparation de robots plus ou moins évolués, trouve la tête parfaitement conservée d’un cyborg. Il décide de lui reconstruire un corps et lui donne le nom de Gally. On découvre alors le lieu où ils vivent : la décharge au-dessus de laquelle plane la ville de Zalem – déjà là, on sent qu‘il y a un truc pas clair entre les deux mondes. Tout au long de ce premier tome, l’auteur distille des indices qui annoncent la trame des prochains tomes : les hunters, les conduits d’évacuation de la cité volante, le motorball.

Étonnamment, j’aime toujours autant ce premier tome. Bon, les dessins ne sont plus aussi magnifiques que la première fois, les premières planches m’ont fait grincer des dents et même les dialogues entre Ido et l’héroïne ne s’articulent pas aussi bien que dans mon souvenir, et ce, jusqu’au moment où Gally obtient son nouveau corps de Berserker.
Par contre, les scènes de combat sont toujours aussi géniales. Le mangaka possède une maîtrise du dessin des corps qui est hallucinante : que ce soit dans le mouvement ou dans les détails (je pense notamment aux dessins sur les premiers bras de Gally). Et j’ai pris énormément de plaisir à m’attarder sur chaque page.

Malgré un début qui m’a laissé perplexe, une fois plongée dans l’histoire, impossible de m’arrêter. Même 25 ans après, c’est un coup de cœur pour ce premier tome.

ES : Eternal Sabbath, tome 1 – Fuyumi Soryo

Titre : ES : Eternal Sabbath, tome 1
Auteur : Fuyumi Soryo
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 231
Quatrième de couvertureES est un “hacker”, un garçon capable d’entrer dans la conscience des gens et d’y modifier ce qu’il veut. Ainsi il s’immisce dans le quotidien des gens, se faisant passé pour l’ami ou le fils… Quelles sont ses intentions ? Que cherche-t-il ? Représente-t-il un danger pour le genre humain ? D’où lui vient cet étrange pouvoir ? C’est ce que va tenter de découvrir Mine Kujo, une jeune femme membre du centre de recherche de l’université de médecine de Toho, qui semble moins réceptive à ses pouvoirs…

Ça fait très longtemps que j’ai cette saga dans ma bibliothèque, depuis sa sortie en 2002. À l’époque, j’ai lu les premiers, mais je suis bien incapable de savoir si ce fut le cas pour les huit volumes – je ne pense pas.
Je n’ai gardé que la sensation que c’était une saga géniale qui méritait d’être connue. Une impression renforcée après la lecture de ce premier tome.

C’est un manga comme je les aime : sombre et discutable niveau éthique. Akiba est un jeune homme capable de manipuler la mémoire des autres. Il ne semble avoir ni passé ni de liens avec d’autres humains. Après avoir vécu un temps – indéterminé – à l’hôtel, il intègre des familles.
Hormis le fait qu’il s’immisce dans les souvenirs des gens, ce qui peut déranger, c’est qu’il les manipule. Le premier cas qu’Akiba nous présente pour expliquer son pouvoir met en lumière tout le dilemme qu’on est en droit d’avoir vu la situation : il fait payer à un ado le crime qu’il a commis et celui qu’il s’apprête à orchestrer, alors certes il l’a amplement mérité, mais est-ce vraiment à Akiba de le punir ?
Sans compter qu’en ce qui concerne les gens qu’il fréquente, il n’hésite pas à les manipuler, à falsifier leurs souvenirs : parfois il les soulage de leurs peines, mais après… Que se passera-t-il quand il les aura quittés ? Laissera-t-il l’empreinte de sa présence ? Si c’est le cas, la peine reviendra-t-elle ? D’égale importance ou plus vive qu’avant ?

Et puis, ce qui relance également le questionnement moral, ce sont les rencontres qu’il fait avec Mine Kujô, scientifique à l’université de Tôhô : Akiba prend un malin plaisir à la torturer et ça, c’est pas cool !
Bref, une histoire où les personnages sont loin d’être tout blanc ou tout noir et j’adore ça.

Quant aux dessins, j’aime beaucoup. Je les trouve décalés : ils font très shôjo alors que l’ambiance est angoissante et le récit tire davantage vers le thriller psychologique. C’est bizarre, mais ça se marrie étonnamment bien.
Un coup de cœur pour ce premier tome.

Contes zen – Henri Brunel

Titre : Contes zen
Auteur : Henri Brunel
Éditeur : Librio
Nombre de pages : 95
Quatrième de couverture : Contes gais et colorés puisés dans la littérature zen, réécrit pour s’adapter à notre sensibilité. Humour et paradoxe, nous font goûter la saveur et la liberté du zen, nous transmettent une pensée millénaire et néanmoins incroyablement moderne.

Un petit recueil de 30 contes zen, moins de 100 pages, c’est dire s’il est court mais c’est pas plus mal. Vu le nombre, je ne vais pas écrire le résumé de chacun, surtout qu’ils ne sont pas très longs : deux pages pour une grande majorité.
Ma chronique ne va pas non plus être très longue parce que je n’ai pas grand-chose à dire de cette lecture.

Ce ne sont pas des contes comme on a l’habitude d’en lire : il y a bien une petite histoire, mais elle est racontée de manière très calme. Ça fait du bien et ça ouvre des réflexions sur notre entourage, sur nos agissements au quotidien, mais c’est également très ennuyeux toute cette platitude. Le conte n’a pas toujours de fin et pour qu’on comprenne bien en quoi il entre dans la catégorie des contes zen, un petit texte explicatif suit, en s’appuyant sur des citations d’auteurs européens qui ont bien compris cette notion de zen.
Ils sont tous originaires d’Asie, beaucoup se passent au Japon mais certains viennent de Chine ou d’Inde.

Je vais m’arrêter là parce que je ne vois pas ce que je peux rajouter d’autre. C’est un recueil qui m’a ennuyée et je suis contente de l’avoir terminé.

Le Bureau des chats – Kenji Miyazawa

Titre : Le Bureau des chats
Auteur : Kenji Miyazawa
Éditeur : Philippe Picquier
Nombre de pages : 101
Quatrième de couvertureUn recueil de contes inédits par l’une des grandes figures littéraires du Japon, dont l’humour et le merveilleux ont toujours, comme chez Andersen, une résonance intime et douloureuse.
Dans un univers de fantaisie et de mystère, ces histoires ont parfois la saveur des fables et ce sont souvent de vrais drames qui ont lieu, dont les protagonistes sont des enfants, des animaux, des plantes ou même des étoiles. Ce n’est pas dans l’intention de divertir les enfants qu’il les écrivit : il portait en lui la nécessité d’écrire ces contes destinés à ” un âge universel “.

Je suis faible : dès que j’ai vu ce livre, je savais que je le prendrais sans même me reporter au préalable au résumé. J’ai flashé non seulement sur la couverture, mais également sur le titre. Je les trouve classe !
J’espérais trouver dans ce livre des contes traditionnels japonais réécrits ou revisités… Ben non, ce sont des inédits, inventés par l’auteur Kenji Miyazawa… Zut !
Un recueil de 5 contes japonais.

Les jumeaux du ciel : Dans la première partie, Chun et Pô décident de se rendre à la Fontaine du Ciel. Là-bas, seules quelques constellations d’animaux peuvent s’y rendre, c’est le cas du Corbeau et du Scorpion qui, ce jour-là, se disputent et s’attaquent mutuellement. Les jumeaux sauvent le Corbeau qui a été empoisonné et quand ce dernier est parti, ils soignent la profonde blessure du Scorpion et acceptent de le porter jusqu’à chez lui, malheureusement il est lourd et ils ont bien du mal à avancer, ils ne pourront pas être présent pour la Ronde des étoiles, ce qui risque de fâcher le Roi.
Dans la seconde partie, une comète invite les deux frères à la suivre pour une journée. Ils se laissent convaincre, mais c’était un piège et la comète les précipite dans la mer.
Un texte très poétique qui m’a plu, avec une préférence pour la seconde partie même si, au final, elle est moins édifiante. L’auteur a composé une musique pour cette nouvelle qu’on trouve sur YouTube sous le nom de l’astre jumeau ; je trouvais ça très intéressant et j’ai écouté un morceau, mais c’était joué à la flûte et pour moi qui fait des migraines à répétition, c’est un instrument très agressif. Je n’ai donc pas pu aller au bout de l’écoute. Dommage !

L’araignée, la limace et le blaireau : d’après le chat sauvage, ces trois animaux étaient en concurrence et rivalisaient avec sérieux. L’auteur nous propose la biographie de chacun, l’un après l’autre.
Un peu répétitif au niveau de la narration, surtout pour la limace et le blaireau. J’ai adoré, surtout la chute de chacun. C’était étonnant et glauque à souhait.

Le bureau des chats : l’auteur nous présente le sixième Bureau des Chats, son chef, ses 4 secretaires ainsi que son rôle qui est d’effectuer des recherches sur l’histoire des félins et leur géographie. Et pour nous expliquer son utilité, un chat de luxe s’y rend et demande des informations sur la région de Behring. Le chef coordonne les réponses de ses secrétaires.
Mais un jour, le bureau est fermé et pour en découvrir la raison, il faudra lire ce conte.
C’est une nouvelle parfaitement ridicule et si je ne sortais pas d’une violente migraine (oui, encore) j’aurais beaucoup ri parce que c’était très drôle… Du moins jusqu’à la dissolution du bureau, après c’était juste triste. Quant à la fin, elle est abrupte et c’est étrange.

La vigne sauvage et l’arc-en-ciel : la vigne sauvage vient présenter ses hommages à l’arc-en-ciel qu’elle admire. Ils finissent par s’échanger des amabilités.
C’était un texte c’était un conte très court et heureusement parce que c’était chiant à mourir.

Le faucon de nuit devenu étoile : le faucon de nuit, c’est en fait l’engoulevent (je ne connaissais même pas cet oiseau avant aujourd’hui, mais internet est mon ami). Les autres volatiles le trouvent laid, mais celui qui prend surtout ombrage du nom de l’engoulevent dans cette histoire, c’est le faucon. Il le renomme alors Ichizô et l’oblige à se rendre dans tous les nids, une pancarte au cou avec son nouveau nom dessus, sinon il le menace de le tuer. Cédera-t-il au chantage ?
Une histoire très poétique dans sa narration mais qui m’a laissée indifférente.

En conclusion, je dirai que ce petit recueil était sympathique à découvrir, mais sans plus. À part l’histoire de l’araignée et ses compères ou le bureau des chats, j’oublierai rapidement les autres… D’ailleurs, je ne m’en souviens déjà quasiment plus.