Titre : Nana
Saga : Rougon-Macquart tome 9
Auteur : Émile Zola
Éditeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 512
Quatrième de couverture : Zola brûlait d’écrire Nana. « Je crois que ce sera bien raide. Je veux tout dire, et il y a des choses bien grosses. Vous serez content de la façon paternelle et bourgeoise dont je vais peindre les bonnes « filles de joie ». En fait de joie, l’actrice, Nana, dévore les hommes, croque les héritages et plonge les familles dans le désespoir. Belle et prodigue, elle mène une danse diabolique dans le Paris du Second Empire, le Paris des lettres, de la finance et du plaisir. En se détruisant elle-même, elle donne le coup de grâce à une société condamnée, détestée par Zola. Neuvième volume de la série des Rougon-Macquart, Nana est le plus enivrant d’érotisme et de passion déchaînée.
J’avais hâte de continuer mon challenge Rougon-Macquart et ça fait des mois que j’essaie de le caser dans mon planning lecture, mais pas moyen. Et puisque j’en avais étudié des passages au lycée, l’envie de le découvrir en totalité était bien là.
Donc fin avril, j’ai tout mis de côté pour pouvoir lire Nana et… je réalise que j’ai mis plus d’un mois pour lire ce roman. Triple argh !
J’ai complètement bloqué dessus pour plusieurs raisons, certaines sont liées :
– Il y a beaucoup trop de personnages, une centaine d’après la préface. On s’y perd.
– Ils sont tellement nombreux que Zola n’a pas le temps de les développer, du coup, j’ai trouvé qu’ils étaient traités de manière superficielle. D’ailleurs leurs occupations sont futiles et tournent principalement autour de fêtes, de tromperies, de banquets.
J’ai bien apprécié les passages qui se situent au sein du théâtre, ça permet au lecteur de découvrir comment les représentations se préparaient et se déroulaient .
J’ai également été ravie de découvrir les courses hippiques à Longchamp. Ayant travaillé en tant que préposée PMU dans un troquet, ça a piqué ma curiosité et j’ai trouvé ça intéressant de pouvoir comparer.
– Nana est à peine plus présente qu’un personnage secondaire, du moins dans les soixante premiers pourcents. C’ était déconcertant et bien dommage parce que j’ai bien aimé les passages où elle était là… enfin, ceux au début. Même si, faut bien l’avouer, dès le départ c’est un personnage que je n’apprécie pas : elle est bête, à un point… Je dirais bien inimaginable, mais j’ai vu tellement de cons finis pendant le confinement (et maintenant encore) que finalement, elle est dans la norme actuelle – ou pas.
Elle parvient à sortir de la rue, d’une manière pas tip top puisqu’elle se prostitue, une cocotte comme dit Zola, bref une poule de luxe. Pour en arriver là, au début, on se dit qu’elle doit être maligne si tous les hommes qui l’entourent sont fous d’elle, une nana rusée à la façon marquise de Merteuil dans les liaisons dangereuses, mais pas du tout.
Du coup, je ne comprends pas comment elle peut attirer autant : pour certains, il est clairement avoué que c’est pour se faire une réputation, afin que le tout Paris parle d’eux, mais pour d’autres…mystère ! Un coup de sang peut-être, mais je n’y crois pas : ça dure trop longtemps ; j’ai fini par me dire que les amants qu’elle a plumés avaient juste une bite à la place du cerveau pour être ainsi mené par le bout du nez jusqu’à leur ruine (une explication peu convaincante à mon goût). J’ai d’ailleurs adoré le passage vers la fin où Zola décrit, sur plusieurs pages, son appétit pour l’argent et la façon dont elle dévore tout. J’ai trouvé ça à la fois monstrueux, rebutant et absolument fascinant.
Donc chaque fois que Nana réussit à se créer une vie cossue, elle gâche tout. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a un don pour l’auto-destruction… Comme si elle cherchait à se punir de sa condition actuelle de prostituée de luxe, à moins que ce ne soit pour expier les fautes de ses parents (Gervaise et Coupeau dans l’Assommoir). On peut aussi explorer la piste que donne Zola vers la fin : elle punit les riches pour venger la pauvreté des petites gens… Si encore elle s’en rendait compte, on pourrait la traiter de génie, mais non, elle est juste stupide et brûle la chandelle par les deux bouts, et ce, jusqu’à la fin.
Bref, ce fut une lecture laborieuse, pas autant que la faute de l’abbé Mouret, mais quand même. Je m’attendais à mieux, c’est la raison pour laquelle c’est une déception.
Challenge Rougon-Macquart : 09/20
Challenge Coupe des 4 maisons :
Bloclang (6ème année) : Un livre dont le titre est en un seul mot – 60 points