Les dames du Lac, intégrale – Marion Zimmer Bradley

Titre : Les dames du Lac, intégrale
Auteur : Marion Zimmer Bradley
Éditeur : France Loisirs (Fantasy)
Nombre de pages : 805
Quatrième de couverture : La légende du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde n’avait, depuis longtemps, inspiré un roman d’une telle envergure, d’un pareil souffle. Et, pour la première fois, ce draine épique nous est conté par une femme à travers le destin de ses principales héroïnes. Bien sûr, Merlin l’Enchanteur, Arthur et son invincible épée Excalibur, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes, exceptionnellement attachantes, qui tiennent les premiers rôles : Viviane, la Dame du Lac, grande prêtresse d’Avalon, Ygerne, duchesse de Cornouailles et mère d’Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la Fée, soeur et amante du grand roi… S’appuyant sur plusieurs années de recherches, cette épopée envoûtante est bien autre chose qu’un roman historique de plus. Elle relate la lutte sans merci de deux mondes inconciliables, celui des Druides et des anciennes croyances défendant désespérément un paradis perdu et celui de la nouvelle religion chrétienne supplantant peu à peu rites et mystères enracinés au coeur de la Grande Bretagne avant qu’elle ne devienne l’Angleterre. Au-delà du rêve et de la réalité, au-delà des passions tumultueuses, où l’amour charnel, loin de toute notion de péché, pouvait s’extérioriser librement, au-delà des intrigues de Cour, des larmes et du sang, voici une nouvelle et fascinante reconstitution de l’un des thèmes romanesques les plus impérissables de toute l’histoire de l’Occident. Eternelle histoire d’amour et de mort, vécue et ressentie intensément par celles sans lesquelles l’exaltante aventure des Chevaliers de la Table Ronde, opposant forces du mal et hommes de bonne volonté, n’aurait jamais existé.

J’ai lu cette saga il y a bien 20 ans. Et depuis quelques semaines, j’avais bien envie de la relire pour voir si l’histoire était aussi intéressante que dans mes souvenirs (oui !), si la légende de Morgane et du roi Arthur était semblable aux connaissances acquises sur le thème depuis des années (non, l’auteure a pris beaucoup de largesses – ce qui n’est pas pour déplaire : ainsi, Morgane n’est pas grande vilaine de ce mythe).

J’ai mis énormément de temps à lire la première partie de cette intégrale : Les dames du lac. Je pensais avoir oublié des pans entiers du récit, mais c’est loin d’être le cas. Il m’a tellement marquée que je me suis rappelée chaque détail au fil des pages et comme je savais ce qui allait se passer, j’ai traîné.
Par contre, en ce qui concerne la seconde partie : Les brumes d’Avalon, à part la scène entre Guenièvre et Méléagrant, je ne me souvenais de rien, du coup c’était comme une nouvelle lecture avec l’engouement qui va avec donc je l’ai lu assez vite.
Ce qui est paradoxal parce que j’ai nettement préféré Les dames du lac.

Je vais essayer de résumer le plus succinctement possible, mais ce n’est pas gagné parce que c’est un roman très dense.
Ygerne est fille de Merlin et la demi-sœur de Viviane. Elle est mariée avec Gorlois, duc de Cornouailles et élève leur fille, Morgane.
Ygerne et Uther Pendragon s’éprennent l’un de l’autre et on sait tous comment ça finit : en guerre entre Gorlois et lui – ai-je vraiment besoin de préciser qui l’emporte ? Le Haut Roi trompe son monde pour rejoindre la femme qu’il aime… et paf, conception du célèbre Arthur.
En coulisse, Viviane et Merlin œuvrent : Morgane part avec la dame du lac à Avalon afin de lui succéder, Arthur est élevé loin de ses parents pour le préserver des manigances mortelles de la cour.
Les années passent. Arthur et Morgane participent aux feux de Beltane (ensemble, oui, beurk !) et la prêtresse tombe enceinte de son frère, ce qu’elle vit très mal d’ailleurs.
Arthur devient Haut roi après le décès d’Uther : il prête serment de rester fidèle au culte de la déesse et reçoit Excalibur ainsi que son fourreau magique en récompense. Il s’entoure également de puissants chevaliers, notamment Gauvain et Lancelot qui sont ses cousins et il épouse Guenièvre.
Le souci est que la religion chrétienne prend de l’ampleur et elle n’est pas connue pour sa tolérance envers les autres croyances.
Je vais m’arrêter là pour le résumé, l’essentiel est dit.

L’histoire, je la connaissais déjà donc sans surprise, je savais que j’allais aimé et le gros point fort pour moi, c’est la réhabilitation de Morgane la fée. Je m’explique.
Souvent, dans les mythes arthuriens, elle a le rôle de méchante, de traîtresse, de créature impie qui a abusé de son frère et a donné naissance à un fils encore plus maléfique qu’elle, Mordred – et la faute retombe systématiquement sur Morgane ; on ne connaît pas la raison de ses actes, le pauvre Arthur est la victime de ces manigances. Bref, une vision très chrétienne du mythe.
Dans les Dames du lac, elle n’est pas monstrueuse, même si l’église la fait passer pour une sorcière, ni responsable de l’inceste : elle sert la déesse, elle ignorait que le Roi-Cerf serait son frère et d’ailleurs, elle vit très mal la situation au point d’en vouloir à Viviane et de quitter Avalon.

Morgane est indéniablement mon personnage préféré : je n’ai eu aucun mal à m’y attacher, à la comprendre et ses diatribes contre la religion et son intolérance me parlent à un point…
Par contre, j’ai bien moins aimé les autres protagonistes :
Lancelot est beau et c’est la seule chose qu’il a pour lui, j’avoue que je ne comprends pas trop l’attirance qu’on toutes les femmes pour lui
– j’exècre Guenièvre. Elle se comporte comme une gamine capricieuse et égoïste. Elle est à la limite de l’hystérie dès qu’il s’agit de foi. C’est un pantin à la solde de l’évêque Patricius.
– en ce qui concerne Arthur, je suis partagée. Je l’appréciais au début, il jonglait entre anciennes croyances et nouvelle. Son rôle de Haut Roi chargé d’unir tous les peuples de Grande-Bretagne est rude. Mais très vite, il m’a gonflée : chaque fois, il cède aux caprices de Guenièvre au point de rompre tous ses serments pour calmer ses colères de gamine. Finalement, c’est un faible qui n’a rien à faire au pouvoir ; il ne doit sa survie qu’à la magie grâce à Excalibur et surtout au fourreau brodé par Morgane qui lui permet de guérir de ses blessures.

Même si j’ai mis quasiment deux semaines pour terminer ce roman, je l’ai adoré et je suis ravie de l’avoir relu – à noter que mon impression actuelle est relativement semblable à celle d’il y a 20 ans, la seule différence est qu’à l’époque, c’était un coup de cœur, pas là : mais c’est bien normal, je vis les choses avec moins d’intensité.

 

Coupe des 4 maisons :
Bibliothèque de Poudlard (7ème année) – lire une intégrale 70 points