Le poids des secrets, tome 1 : Tsubaki – Aki Shimazaki

Titre : Tsubaki
Saga : Le poids des secrets, tome 1
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 115
Quatrième de couverture : Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin.

J’avais décidé de ne lire aucun roman pendant quelques mois… ma résolution n’a même pas tenu deux semaines : ne lire que des mangas ne me rassasie pas, je m’étiole. J’ai donc changé mon fusil d’épaule : je lirai un roman court une fois par mois, quand l’envie me prendra.

J’ai donc entamé la dernière saga de Aki Shimazaki, comme ça, je pourrais la rendre à mon ancienne collègue.
J’ignorais complètement de quoi parlerait ce premier tome, et je ne m’attendais pas du tout à ça ! C’était passionnant, difficile d’abandonner cette lecture pour me consacrer aux tâches quotidiennes.

Yukiko, la mère de la narratrice, décède à un bel âge. Elle a vécu à Nagasaki lorsque la bombe atomique a frappé, mais elle a toujours refusé de répondre aux questions de sa fille et de son petit-fils à ce sujet. Après son décès, elle laisse une longue lettre où elle dévoile un terrible secret de famille.

Tout l’intérêt du récit ne tient pas à ce fameux secret puisqu’il nous est révélé assez rapidement, mais plutôt dans le chemin qui a mené Yukiko a une telle alternative.
J’ai aussi grandement apprécié le contexte historique : il est léger… dans le sens où son insertion est aussi subtile que naturelle. La guerre fait rage, chacun participe à l’effort de guerre : Yukiko travaille à l’usine, le père de son ami est envoyé pour travailler en Mandchourie, l’inquiétude gagne les personnages et la famine arrive. Il y a d’autres détails, mais je ne vais pas tous les énumérer pour laisser la surprise.

Il m’arrive parfois de lire des romans ou de voir des films sur la seconde guerre mondiale, mais ce sont principalement des histoires vues par les européens ; cette fois, je apprécié avoir le point de vue japonais. En effet, le petit-fils de Yukiko l’interroge sur la situation de l’époque et elle répond justement avec un constat sur la mentalité de l’époque, mais pas que : l’état d’esprit officiel qui n’était pas forcément celui de la population, l’évolution de ce chemin de pensée à travers les âges, etc.
C’était captivant, il faudra que je me procure d’autres romans sur le sujet, écrits par des auteurs japonais.

En conclusion, je dirai que c’est un coup de cœur pour cette lecture. J’ai hâte de découvrir la suite.

Au cœur du Yamato, tome 5 : Yamabuki – Aki Shimazaki

Titre : Yamabuki
Saga : Au cœur du Yamato, tome 5
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 123
Quatrième de couverture : Cela fait maintenant cinquante-six ans que Aïko Toda a connu le coup de foudre pour celui qu’elle acceptait d’épouser dès leur premier rendez-vous. Aux côtés de cet homme, un cadre dévoué de l’importante compagnie Goshima, elle a été aux premières lignes de la reconstruction économique de son pays dévasté par la guerre. Toujours aussi amoureux, tous deux profitent aujourd’hui de leur retraite. Au fil des jours de pluie et des promenades, Aïko songe à ce demi-siècle passé auprès de Tsuyoshi Toda, son samurai ; un bonheur dont elle prend la mesure alors que remontent aussi à sa mémoire les années qui ont précédé cette rencontre, celles d’un premier mariage raté.
Au plus près de l’intimité de ses personnages, Aki Shimazaki clôt avec cette histoire le cycle romanesque Au coeur du Yamato.

Ça y est, je suis enfin arrivée au dernier tome de cette saga et je ne m’attendais pas du tout à découvrir ce personnage : Aïko, la femme de monsieur Toda.

Elle nous raconte sa vie : son première mariage avec monsieur H., son divorce et les conséquences que ça a eues mais aussi celles que ça aurait pu avoir dans une société et à une époque où c’était rarement admis.
Nous avons également le récit de sa rencontre avec monsieur Toda, leur premier rendez-vous, ainsi qu’un résumé de leur vie ensemble, la manière dont leur couple a tenu plus d’un demi-siècle.

C’est ce que j’appelle une lecture tranche de vie : c’est-à-dire un roman qui m’a laissée une sensation de bien-être semblable à celle que dégage et qu’a éprouvé le personnage. Je n’ai pas eu autant cette impression dans les quatre précédents.
C’était plaisant et en même temps angoissant parce que j’ai su assez rapidement comment le récit allait se finir et plus j’avançais, moins j’avais envie d’arriver aux dernières pages.

J’aime beaucoup Aïko, elle est douce et posée. Sa relation avec monsieur Toda est tendre tout en étant respectueuse – c’est un contraste très bizarre et pourtant sain.
Certains des personnages qui gravitent autour d’elle sont tout aussi attachants :
– sa première belle-mère, une femme sévère mais juste ;
– madame T. sa patronne et maîtresse de la cérémonie du thé, un peu brut de décoffrage mais juste également ;
– Tsuyoshi Toda qu’on a découvert dans le deux et qui est tout aussi sympathique.

J’ai beaucoup aimé ce dernier tome. Il me reste la dernière saga de cette autrice à découvrir. Je pense la lire en septembre pour pouvoir la rendre à mon ancienne collègue.

Au cœur du Yamato, tome 4 : Tsukushi – Aki Shimazaki

Titre : Tsukushi
Saga : Au cœur du Yamato, tome 4
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 128
Quatrième de couverture : Lors de la fête qui Souligne le treizième anniversaire de sa fille Mitsuba, Yûko découvre une boîte d’allumettes décorée d’une image de tsukushi. Cette figure symbolique, qu’elle trouve « artistique et érotique », sera le déclencheur d’une série de révélations qui pourraient compromettre l’existence de Yûko et la sérénité de son sentiment familial. Est-il possible que. derrière le rideau de son mariage, « l’apparence d’être un couple importe plus que l’amour » ? Trahisons, doubles vies enfouies dans un silence impénétrable risquent bientôt de bouleverser sa vision du bonheur et le cours de sa vie.

Ce quatrième tome est la suite quasi-directe avec le premier tome : Mitsuba, puisque le personnage principal de cette histoire est Yûko, la femme dont Takashi était amoureux.
On a donc la version de Yûko sur ce qu’il s’est passé. Globalement, ça coïncidait avec ce qu’on en savait, mais on découvre le fameux rival : le fils de la famille Sumida et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est charmant, bon, compréhensif et humble.
C’est un personnage que j’aime beaucoup et j’adore la relation de parfaite entente qu’il entretient avec Yûko.

Ce couple s’est créé une vie parfaite et au fil des pages, on prend connaissance de leur existence dorée : ils sont riches, s’entendent à merveille, s’aiment et intègrent leurs amis et leur famille à leur bonheur.
Néanmoins, ça paraît trop beau pour être vrai et plus le récit avançait, plus je sentais que son mari, Takashi, lui cachait quelque chose qui les brisera à tout jamais. Aucune surprise quant à son terrible secret, mais la révélation est bien amenée, et l’angoisse monte crescendo, ça m’a rendue nerveuse.

On navigue entre deux époques au travers des  souvenirs de Yûko : lorsqu’elle travaillait à Goshima et sa vie actuelle d’épouse. C’est bien fait, c’est super agréable de retrouver certains des personnages des autres romans.
Et puis ce qui m’a plu est qu’on en apprend plus sur la femme qu’a finalement épousée Takashi Aoki : la fameuse Yuriko – dans le premier, je me demandais si c’était celle qu’il connaissait à Tokyo et là, on a la réponse… pfiou, il était temps.

C’est un coup de cœur pour ce quatrième tome. Plus qu’un et j’ai terminé cette saga – j’ai hâte de savoir qui sera le dernier personnage mis en valeur.

Au coeur du Yamato, tome 3 : Tonbo – Aki Shimazaki

Titre : Tonbo
Saga : Au coeur du Yamato, tome 3
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 115
Quatrième de couverture : Nobu a fondé en 1981 un juku, établissement de cours privés spécialisé dans la préparation des examens. Six ans plus tard, avec la visite inattendue d’un homme qui réveille le souvenir du suicide de son père, il apprend une tout autre histoire que celle qui a assombri sa jeunesse. Professeur respecté, injustement accusé d’avoir provoqué la mort d’un élève rebelle, le père de Nobu avait vu son destin littéralement pris dans les mailles inextricables d’une rivalité d’étudiants. Mais le drame d’alors prend aujourd’hui une tournure imprévue. Après le remarquable succès public de son cycle Le Poids des secrets, récompensé au Canada par plusieurs prix littéraires, Aki Shimazaki construit un nouveau projet romanesque à multiples facettes : chaque titre de la série composée pour l’instant de Mitsuba, Zakuro et Tonbo peut se lire indépendamment, mais ensemble ils éclairent dans toute leur complexité des secrets familiaux imbriqués dans la cruelle réalité du monde professionnel et de l’Histoire japonaise. Dépouillée, aussi précise qu’économe, la plume d’Aki Shimazaki n’en est pas froide pour autant : son art de la litote suscite une empathie remarquable et crée un suspense psychologique tout à fait fascinant.

C’est sympa ces petits coups vaches que nous offre le hasard. Je m’explique. Il y a deux semaines, j’ai commencé le drama Tomorrow sans en connaître l’histoire. J’ai failli reculer en constatant que le thème principal en était le suicide… un sujet douloureux, surtout en cette période. J’ai finalement regardé la totalité de la série qui m’a émue et m’a fait du bien. Elle est vraiment géniale.
Je pensais en avoir terminé avec ce thème et je commence sereinement la lecture de Tonbo en sachant que je retrouverai Nobu, mon personnage préféré du premier tome de cette saga… et là, je découvre qu’un des thèmes principaux est le suicide… Décidément !

Nobu a quitté la compagnie Goshima parce qu’il a refusé sa mutation à São Paulo. Il finit par ouvrir un juku, une école de cours privé, le soir pour les jeunes et en journée pour les adultes. Il a un certain succès et se partage entre son travail et sa famille.
On découvre sa nouvelle vie, et au fil des pages, des souvenirs lui reviennent : ce qu’il a vécu au sein de la société Goshima, mais également le suicide de son père. Il nous expose les causes qui ont entraîné ce drame, du moins ce qu’il en sait, et les conséquences que cela a eu sur lui et sa famille.

C’est une lecture que j’ai adorée.
J’appréciais beaucoup Nobu, c’est toujours le cas dans ce troisième tome de Au coeur du Yamato. Il aime sa famille, et finalement, ce qui m’a le plus touché, ce sont les paroles de sa femme Haruko, elles sonnent justes et j’ai eu l’impression que depuis des années, c’est elle qui le porte et lui inspire une belle façon de vivre.
Après tout, malgré l’acte désespéré de son père, il s’en est sorti beaucoup mieux que Jirō (et si vous voulez savoir qui est ce mystérieux Jirō et son lien avec Nobu, il faudra lire ce roman).

J’ai adoré cette lecture et dès que j’aurai terminé mes trois traditionnels mangas qui entrecoupent chaque roman, j’entamerai le prochain tome.

Au cœur du Yamato, tome 2 : Zakuro – Aki Shimazaki

Titre : Zakuro
Saga : Au cœur du Yamato, tome 2
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 140
Quatrième de couverture : La dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c’était en 1942, quand ce dernier partait travailler en Mandchourie, d’où il a été déporté en Sibérie après la fin de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à peu dans les errances de l’alzheimer tout en conservant l’espoir de revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu, est vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de sa disparition: ce qui s’est passé sur le bateau qui le ramenait au Japon a brisé net le cours de sa vie. D’une logique dramatique imparable, ce roman explore le destin d’êtres que l’Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux.

J’ai été ravie de retrouver la plume de cette autrice japonaise et je compte bien lire les trois prochains dans la foulée, ça me permettra de rendre la saga à mon ancienne collègue qui a eu la gentillesse de me les prêter.
C’est le second tome de la saga Au cœur du Yamato et comme souvent, je me suis demandée qui était le personnage du premier qu’on allait découvrir.

L’histoire se situe quelques années avant le tome précédent, ce qui m’a perturbée au début. Puis lorsque le contexte se dessine progressivement, j’ai rapidement fait le lien : Tsuyoshi travaille pour la compagnie (oui, la même que celle de Takashi) et il a fait pression auprès de l’entreprise pour qu’elle indemnise correctement la famille de l’un de leur shōsha décédé lors d’une mission.
Il n’en fallait pas plus : il s’agissait de monsieur Toda.
On découvre son passé et ses origines. Son père a disparu : il travaillait en Mandchourie en 1945 et a été envoyé dans les camps de travail russes. Tsuyoshi s’est occupé de sa mère et de ses frères et sœurs. Maintenant, il vit avec sa femme et prends soin de sa mère qui souffre d’Alzheimer et attend désespérément le retour de son époux.

J’ignorais tout de cette période historique : les travailleurs japonais prisonniers des russes, la barbarie qu’ont subi leur famille, l’exil vers le sud à travers la Corée, etc. C’était super intéressant, mais un brin sombre. Il faudrait que je trouve un roman plus complet sur cette époque.
J’ai adoré le personnage principal, monsieur Toda. Je l’appréciais déjà dans le précédent, mais là, je l’ai découvert sous un jour nouveau. Il est doux et prévenant que ce soit avec sa mère, son neveu Satoshi ou Eiji Satô. C’était plaisant de faire un bout de chemin avec lui.

C’est un coup de cœur pour cette lecture, et j’ai hâte de savoir de qui parlera le prochain tome.