Télémaque, tome 4 : L’impossible retour – Kid Toussaint & Kenny Ruiz

Titre : L’impossible retour
Saga : Télémaque, tome 4
Scénario : Kid Toussaint
Illustrations : Kenny Ruiz
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 68
Quatrième de couverture : Au sortir de la guerre de Troie, Ulysse est envoyé par les rois achéens vaincre les alliés de Troie. Il comprend alors qu’il sera toujours le jouet des caprices de ses belliqueux mais très puissants « amis ». Pour défendre son petit royaume d’Ithaque, il va devoir ruser. Lors de son long périple dans les mers obscures, il dérobe les vents divins à Éole et la magie à Circé, puis arrive en Phthie où il décuple les soldats mirmidons et usurpe le trône, devenant ainsi assez puissant pour défendre les siens.
C’est à ce moment-là que Télémaque, son fils, le retrouve. Il est accompagné de Polycaste, princesse de Pylos, de Personne, un cyclope érudit, et de Zéphyr, un jeune et intrépide vent de l’ouest. Mais il ignore que Lestrygons, cyclopes, sirènes et autres créatures impitoyables le poursuivent.
Dans sa quête, Télémaque n’est pas au bout de ses surprises… Et ce quatrième tome conclut en apothéose le cycle de la recherche d’Ulysse.

Bon ben ce n’est pas un tome final pour rien. Télémaque a retrouvé Ulysse qui lui raconte grosso modo les aventures traversées depuis son départ de Troie, surtout les parties manquantes : la colère de Néoptolème qui l’a poussé à faire des horreurs, lui a attiré les foudres de ses compagnons d’armes en les perdant en mer – je résume vraiment dans les grandes lignes, c’est un peu plus complexe que ça. Notre jeune héros est fâché et part sans avoir ramené Ulysse à la raison.
Donc la guerre éclate et ça part en latte. J’avoue que je suis bien incapable de préciser qui se bat contre qui, c’est spécifié et on n’a même une carte pour illustrer les différentes nations, mais je n’ai retenu qu’une bataille : celle des monstres contre tous les hommes ; c’est normal, les créatures mythologiques sont la meilleure des armées… et surtout celle qui m’éclate le plus.

C’est un tome qui est très chargé : de nombreuses révélations, des péripéties et dénouements surprenants, des moments amusants. On n’a pas le temps de s’ennuyer. Il y a un petit côté politique, mais tout ayant déjà été expliqué dans les précédents, on n’a plus qu’à se dépatouiller avec sa mémoire… ou tous les relire à la suite.
L’objectif initial de Télémaque était de retrouver son père et c’est chose faite, mais au fil des pages, son but change et celui de ses amis également : arrêter la guerre pour que les pères rentrent s’occuper d’eux. Or, ils n’entendent rien et préfèrent s’entretuer. C’est là qu’il y a une prise de conscience de la part de nos héros : leurs parents ont fait des erreurs, est-ce qu’ils ont vraiment envie de leur ressembler ? J’ai beaucoup aimé ce qu’il en ressort. Je pense que chaque ado devrait prendre du recul par rapport à ses ancêtres et se poser cette question… et toutes celles qui en découlent.
C’était surprenant parce que je ne m’attendais pas à une telle conclusion et maintenant je m’interroge sur Télémaque : est-ce qu’il était vraiment d’un naturel si stupide ou essayait-il simplement de se démarquer d’Ulysse l’homme aux mille ruses, et de son héritage ?

Les illustrations sont aussi chouettes que les tomes précédents, j’ai pris beaucoup de plaisir à m’y attarder. Il y a un contraste très net entre les vignettes présentant les héros de la guerre de Troie et leurs enfants : hormis le character design qui est plus mâture pour les adultes (des traits tirés, des yeux étriqués et éteints contrairement aux ados qui ont de grands yeux vifs, leur visage est davantage rond,…), il y a aussi une différence dans les couleurs (plus terne pour les vieux, plus vives pour les jeunes – c’est vrai que Zéphyr aide beaucoup à coloriser tout ça).

J’ai adoré ce quatrième tome. Et je suis un peu tristounette que cette épopée soit déjà finie.

Enola & les animaux extraordinaires, tome 5 : Le loup-garou qui faisait d’une pierre deux coups – Joris Chamblain & Lucile Thibaudier

Titre : Le loup-garou qui faisait d’une pierre deux coups
Saga : Enola & les animaux extraordinaires, tome 5
Scénario : Joris Chamblain
Illustrations : Lucile Thibaudier
Éditeur : la Gouttière
Nombre de pages : 32
Quatrième de couverture : Un beau matin, une mère se présente au Muséum afin de rencontrer Enola et de lui demander son aide pour son fils, Niels. La jeune vétérinaire se retrouve bien embêtée puisqu’elle ne possède aucune connaissance sur le cas exposé : les loups-garous. Enola accepte tout de même de rencontrer le jeune adolescent, afin de voir comment elle pourrait soulager ses transformations à chaque nouvelle pleine lune. Une nouvelle mission où Enola et Maneki se sentent démunis même à force de recherches. L’aide d’Archibald sera primordiale…

J’aime bien la saga Enola & les animaux extraordinaires, mais chaque fois que je veux écrire une chronique sur l’un des tomes, c’est la croix et la bannière. Les mots me viennent difficilement.

Cet épisode est légèrement différent des autres parce que le loup-garou dont il est question n’est pas blessé, c’est juste un adolescent qui vit très mal le fait de se transformer… alors on sait qu’à 15 ans, c’est déjà difficile de s’accepter et de se faire aux changements physiques… mais là, c’est encore pire. Donc la demande d’aide de la cliente ne correspond pas trop à ce qu’Enola fait d’habitude. Mais elle finit par accepter de rencontrer le lycanthrope, comme elle ne connaît rien de ces créatures, c’est l’occasion de les découvrir.

J’ai trouvé que le personnage d’Enola faisait plus grande, plus mâture que ce soit au niveau de son apparence physique ou de sa manière de réagir, d’appréhender les problèmes et de résoudre les problèmes. C’était intéressant de voir une telle évolution.
On en apprend davantage sur le professeur Archibald ; jusqu’à maintenant, il n’avait pas une grande importance dans l’histoire, juste un mentor occasionnellement présent au début et/ou à la fin, quand il apparaissait. Je ne peux malheureusement pas en dire plus sans spoiler. Avec mon flair, j’ai rapidement deviné son secret dès que j’ai revu sa tête, c’était bizarre comme une illumination.

Les dessins sont aussi sympas que d’habitude. J’adore le character design des créatures extraordinaires : le kappa est trop mignon. Les loup-garous ont la classe, ils sont impressionnants, un brin effrayants et beaux.
J’ai adoré cette lecture : non seulement, c’était plaisant, prenant mais c’était surtout intéressant : on s’attarde sur des détails qui rendent les personnages encore plus attachants.

Le passeur – Lois Lowry

Titre : Le passeur
Auteur : Lois Lowry
Éditeur : L’École des loisirs (Médium)
Nombre de pages : 288
Quatrième de couverture : Le monde dans lequel vit Jonas est bien éloigné du nôtre : une société où la notion d’individu n’existe pas. Plus surprenant encore : ses membres ne ressentent rien. Ni amour ni haine viennent bousculer leur quotidien. Les gens ne meurent pas non plus. Ils sont « élargis ». Tout comme le héros de cette histoire – un garçon de douze ans – le jeune lecteur brûlera de savoir ce qui se cache derrière ce terme si obscur.

Dans ma pile à lire du Cold Winter Challenge, je m’étais gardé en dernier ce roman, ne sachant pas trop s’il serait bien. Ce fut une lecture passionnante !
C’est une dystopie : le personnage principal, Jonas, est une jeune garçon de onze ans. Il vit avec son père, sa mère et sa jeune sœur Lily dans la cellule familiale. Il attend avec impatience le mois de décembre qui lui permettra d’entrer dans sa vie d’adulte et de commencer sa formation pour le travail que le conseil des sages lui a assigné.

C’est un univers un peu compliqué à décrire : c’est une communauté très fermée, avec beaucoup de règles. Comme on suit Jonas, on découvre cette société du côté des onze-ans et ça paraît idyllique : chacun se montre respectueux, tout le monde a un travail en fonction de ses affinités et de l’intérêt que les jeunes ont développés pendant leur temps de bénévolats, etc.
On sent bien qu’il y a des choses qui pêchent, tout est trop contrôlé : les émotions, les pulsions, le mariage, les adoptions, l’avenir des habitants.

Étonnamment, dans ces conditions, on pourrait croire qu’il est impossible de s’attacher aux personnages, qu’ils sont trop froids et pourtant, non. Les enfants font des erreurs qui les rendent attachants. Ils ont constamment le stress de désobéir aux règles, ce qui leur donne un prétexte pour les édicter.
Les adultes sont un peu trop parfaits : gentils, compréhensifs, respectueux. Trop beau pour être vrai.

Ça s’est lu à une vitesse incroyable, en deux petits jours, c’était plié tellement j’avais envie de savoir quelle attribution Jonas recevrait et même après, comment se passerait sa formation.
Mon seul bémol, c’est la fin : ça se termine d’une manière abrupte et on ignore ce qu’il advient de Jonas et de Gaby. C’est super frustrant. Il va falloir que je lise le second tome L’élue, en espérant que ce soit une véritable suite.
J’ai adoré cette lecture.

Coupe des 4 maisons :
Mimi Geignard (2ème année) – un livre dont vous n’aimez pas la couverture 20 points

Cold Winter Challenge :
Sorcellerie hivernale – Étoile des neiges (astrologie, astronomie, science-fiction)

ABC 2022 – Lettre L

L’Ickabog – J. K. Rowling

Titre : L’Ickabog
Auteur : J. K. Rowling
Éditeur : Gallimard (Jeunesse)
Nombre de pages : 341
Quatrième de couverture : La Cornucopia est un petit pays prospère gouverné par le naïf roi Fred. Mais ce pays coloré vit sous la menace d’un monstre : l’Ickabog. Un monstre devenu légende, que personne n’a jamais vu mais que le roi va décider de poursuivre afin de satisfaire ses sujets. Arrivé dans les Marécages, rien ne se passe comme prévu et cette quête est le début de nombreux problèmes qui va résulter à la lente descente aux enfers du pays.

J’avoue que je ne sais pas trop par où commencer. Ce fut une lecture surprenante parce que le personnage principal est le méchant de l’histoire. Il y a beaucoup de personnages, mais c’est Lord Crachinay qu’on suit le plus souvent.

La Cornucopia est un pays riche et les habitants vivent heureux, sauf ceux pauvres et afamés des marécages, là où habite le monstrueux Ickabog. Le roi, Fred Sans Effroi, est un imbécile : il se laisse aisément manipuler par lord Crachinay et lord Flapoon, deux hommes égocentriques, cupides et mauvais.
Le roi part chasser le légendaire Ickabog, mais cela tourne mal quand Beamish, le capitaine de la garde, est tué par accident par l’un des deux « amis » de Fred. Son acolyte invente alors une histoire qui accuse l’Ickabog. Et de mensonges en mensonges, la situation s’empire ; à grand coup de menaces et de ruse, Crachinay parvient à s’élever en tant que conseiller suprême et personne ne parvient à l’arrêter.

De ce côté-là, c’est quand même très jeunesse : Crachinay fait ce qu’il veut, il manque de subtilité et rue dans les brancards. C’est trop facile. Et puis, il est assez détestable, lui et tous ceux qui l’aident à accomplir ses méfaits : Flapoon, Blatt, Cankerby. Fred n’est pas moins antipathique : il est égoïste, vaniteux, et stupide.
Heureusement, bon nombre de personnages rattrapent le coup et sont bien plus sympathiques. Je ne savais pas quoi penser de Daisy et de Bert, mais ils sont attachants. J’ai eu une affection toute particulière pour Mrs Beamish, elle morfle mais elle est forte et rusée. Celui qui m’a étonnée, c’est Roderick mais je n’en dirai pas davantage.

J’ai adoré l’univers, si on exclut le côté enfantin des spécialités culinaires de Chouxville (que des pâtisseries, beurk ça ne me donnait pas envie). Je n’ai eu aucun mal à m’imaginer la-Cité-dans-la-Cité, l’orphelinat de madame Gromell ou les Marécages. J’ai pris tellement de plaisir à cette lecture que j’étais partagée : d’une part je mourrais d’envie d’avancer pour voir ce que nous réservait la suite, de l’autre je prenais mon temps pour lire afin de prolonger le plaisir et ne pas quitter ce monde agréablement entêtant.

J’ai adoré cette lecture et je suis triste de l’avoir déjà terminée.

Coupe des 4 maisons :
Engorgio (7ème année) – un livre d’au moins 55 chapitres 70 points

Cold Winter Challenge :
Hiver sombre 
– Père Fouettard (forces obscures, enfer, démon)

ABC 2022 – Lettre R

Les carnets de Cerise, tome 5 : Des premières neiges aux perséides – Joris Chamblain & Aurélie Neyret

Titre : Des premières neiges aux perséides
Saga : Les carnets de Cerise, tome 5
Scénario : Joris Chamblain
Illustrations : Aurélie Neyret
Éditeur : Soleil (Métamorphose)
Nombre de pages : 76
Quatrième de couverture : Cerise, onze ans, vit seule avec sa mère et rêve de devenir romancière. Elle a déjà commencé à écrire ses carnets ! Son sujet favori : les gens, et surtout les adultes. Elle les observe pour tenter de deviner leurs secrets les plus enfouis Au fil de ses enquêtes, elle a compris à quel point son passé lui manquait et faisait tout pour ressurgir. À travers une correspondance avec sa mère, Cerise va replonger dans ses souvenirs, dans son enfance des premières rencontres aux premiers mensonges… Ce voyage lui dévoilera le secret de ses carnets et on comprendra enfin pourquoi elle déteste tant que les adultes dissimulent quelque chose…

Ça fait plus d’un mois qu’il est dans ma pile à lire immédiate et étant en arrêt maladie, j’ai enfin eu le temps de l’ouvrir.
C’est le cinquième et dernier tome des carnets de Cerise. Et pour cet épisode final, le personnage mystère dont elle doit découvrir le secret.

On découvre donc le passé de notre héroïne : la dernière journée passée avec son père, ce qui la hante et la fait souffrir et déprimer.
C’est l’occasion pour elle de comprendre ce qui la rend constamment si triste. Elle continue à se rapprocher de sa mère et elles discutent beaucoup… par carnet interposé. C’étaient des moments touchants.
Cerise finit par dépasser son malaise et elle semble apaisée et ça fait du bien de la voir ainsi parce qu’après cinq tomes aussi variés les uns des autres, on a fini par s’attacher à cette fillette et à son entourage. On entrevoit un espoir pour elle, un avenir plein d’aventures exceptionnelles.

Il y avait plus de texte dans ce numéro que dans les précédents : les dialogues avec sa mère, les pages manuscrites de son carnet entrecoupés par quelques souvenirs aussi courts que nostalgiques.
Les dessins sont beaux, bon nombre d’expressions faciales parlent d’elles-mêmes et n’ont même pas besoin de texte pour qu’on ressente les émotions des personnages : ça a contribué à m’émouvoir, certains passages jusqu’aux larmes.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire. J’ai adoré cette lecture et je suis triste de quitter Cerise : la fin ouvre la voie à une nouvelle série, les carnets de Cerise et Valentin. A voir ce que ça donne.

 

Cold Winter Challenge :
Cocooning hivernal 
– Vitrines de Noël (roman graphique, manga, BD, livre illustré)