Le passeur – Lois Lowry

Titre : Le passeur
Auteur : Lois Lowry
Éditeur : L’École des loisirs (Médium)
Nombre de pages : 288
Quatrième de couverture : Le monde dans lequel vit Jonas est bien éloigné du nôtre : une société où la notion d’individu n’existe pas. Plus surprenant encore : ses membres ne ressentent rien. Ni amour ni haine viennent bousculer leur quotidien. Les gens ne meurent pas non plus. Ils sont « élargis ». Tout comme le héros de cette histoire – un garçon de douze ans – le jeune lecteur brûlera de savoir ce qui se cache derrière ce terme si obscur.

Dans ma pile à lire du Cold Winter Challenge, je m’étais gardé en dernier ce roman, ne sachant pas trop s’il serait bien. Ce fut une lecture passionnante !
C’est une dystopie : le personnage principal, Jonas, est une jeune garçon de onze ans. Il vit avec son père, sa mère et sa jeune sœur Lily dans la cellule familiale. Il attend avec impatience le mois de décembre qui lui permettra d’entrer dans sa vie d’adulte et de commencer sa formation pour le travail que le conseil des sages lui a assigné.

C’est un univers un peu compliqué à décrire : c’est une communauté très fermée, avec beaucoup de règles. Comme on suit Jonas, on découvre cette société du côté des onze-ans et ça paraît idyllique : chacun se montre respectueux, tout le monde a un travail en fonction de ses affinités et de l’intérêt que les jeunes ont développés pendant leur temps de bénévolats, etc.
On sent bien qu’il y a des choses qui pêchent, tout est trop contrôlé : les émotions, les pulsions, le mariage, les adoptions, l’avenir des habitants.

Étonnamment, dans ces conditions, on pourrait croire qu’il est impossible de s’attacher aux personnages, qu’ils sont trop froids et pourtant, non. Les enfants font des erreurs qui les rendent attachants. Ils ont constamment le stress de désobéir aux règles, ce qui leur donne un prétexte pour les édicter.
Les adultes sont un peu trop parfaits : gentils, compréhensifs, respectueux. Trop beau pour être vrai.

Ça s’est lu à une vitesse incroyable, en deux petits jours, c’était plié tellement j’avais envie de savoir quelle attribution Jonas recevrait et même après, comment se passerait sa formation.
Mon seul bémol, c’est la fin : ça se termine d’une manière abrupte et on ignore ce qu’il advient de Jonas et de Gaby. C’est super frustrant. Il va falloir que je lise le second tome L’élue, en espérant que ce soit une véritable suite.
J’ai adoré cette lecture.

Coupe des 4 maisons :
Mimi Geignard (2ème année) – un livre dont vous n’aimez pas la couverture 20 points

Cold Winter Challenge :
Sorcellerie hivernale – Étoile des neiges (astrologie, astronomie, science-fiction)

ABC 2022 – Lettre L

L’Ickabog – J. K. Rowling

Titre : L’Ickabog
Auteur : J. K. Rowling
Éditeur : Gallimard (Jeunesse)
Nombre de pages : 341
Quatrième de couverture : La Cornucopia est un petit pays prospère gouverné par le naïf roi Fred. Mais ce pays coloré vit sous la menace d’un monstre : l’Ickabog. Un monstre devenu légende, que personne n’a jamais vu mais que le roi va décider de poursuivre afin de satisfaire ses sujets. Arrivé dans les Marécages, rien ne se passe comme prévu et cette quête est le début de nombreux problèmes qui va résulter à la lente descente aux enfers du pays.

J’avoue que je ne sais pas trop par où commencer. Ce fut une lecture surprenante parce que le personnage principal est le méchant de l’histoire. Il y a beaucoup de personnages, mais c’est Lord Crachinay qu’on suit le plus souvent.

La Cornucopia est un pays riche et les habitants vivent heureux, sauf ceux pauvres et afamés des marécages, là où habite le monstrueux Ickabog. Le roi, Fred Sans Effroi, est un imbécile : il se laisse aisément manipuler par lord Crachinay et lord Flapoon, deux hommes égocentriques, cupides et mauvais.
Le roi part chasser le légendaire Ickabog, mais cela tourne mal quand Beamish, le capitaine de la garde, est tué par accident par l’un des deux « amis » de Fred. Son acolyte invente alors une histoire qui accuse l’Ickabog. Et de mensonges en mensonges, la situation s’empire ; à grand coup de menaces et de ruse, Crachinay parvient à s’élever en tant que conseiller suprême et personne ne parvient à l’arrêter.

De ce côté-là, c’est quand même très jeunesse : Crachinay fait ce qu’il veut, il manque de subtilité et rue dans les brancards. C’est trop facile. Et puis, il est assez détestable, lui et tous ceux qui l’aident à accomplir ses méfaits : Flapoon, Blatt, Cankerby. Fred n’est pas moins antipathique : il est égoïste, vaniteux, et stupide.
Heureusement, bon nombre de personnages rattrapent le coup et sont bien plus sympathiques. Je ne savais pas quoi penser de Daisy et de Bert, mais ils sont attachants. J’ai eu une affection toute particulière pour Mrs Beamish, elle morfle mais elle est forte et rusée. Celui qui m’a étonnée, c’est Roderick mais je n’en dirai pas davantage.

J’ai adoré l’univers, si on exclut le côté enfantin des spécialités culinaires de Chouxville (que des pâtisseries, beurk ça ne me donnait pas envie). Je n’ai eu aucun mal à m’imaginer la-Cité-dans-la-Cité, l’orphelinat de madame Gromell ou les Marécages. J’ai pris tellement de plaisir à cette lecture que j’étais partagée : d’une part je mourrais d’envie d’avancer pour voir ce que nous réservait la suite, de l’autre je prenais mon temps pour lire afin de prolonger le plaisir et ne pas quitter ce monde agréablement entêtant.

J’ai adoré cette lecture et je suis triste de l’avoir déjà terminée.

Coupe des 4 maisons :
Engorgio (7ème année) – un livre d’au moins 55 chapitres 70 points

Cold Winter Challenge :
Hiver sombre 
– Père Fouettard (forces obscures, enfer, démon)

ABC 2022 – Lettre R

Les carnets de Cerise, tome 5 : Des premières neiges aux perséides – Joris Chamblain & Aurélie Neyret

Titre : Des premières neiges aux perséides
Saga : Les carnets de Cerise, tome 5
Scénario : Joris Chamblain
Illustrations : Aurélie Neyret
Éditeur : Soleil (Métamorphose)
Nombre de pages : 76
Quatrième de couverture : Cerise, onze ans, vit seule avec sa mère et rêve de devenir romancière. Elle a déjà commencé à écrire ses carnets ! Son sujet favori : les gens, et surtout les adultes. Elle les observe pour tenter de deviner leurs secrets les plus enfouis Au fil de ses enquêtes, elle a compris à quel point son passé lui manquait et faisait tout pour ressurgir. À travers une correspondance avec sa mère, Cerise va replonger dans ses souvenirs, dans son enfance des premières rencontres aux premiers mensonges… Ce voyage lui dévoilera le secret de ses carnets et on comprendra enfin pourquoi elle déteste tant que les adultes dissimulent quelque chose…

Ça fait plus d’un mois qu’il est dans ma pile à lire immédiate et étant en arrêt maladie, j’ai enfin eu le temps de l’ouvrir.
C’est le cinquième et dernier tome des carnets de Cerise. Et pour cet épisode final, le personnage mystère dont elle doit découvrir le secret.

On découvre donc le passé de notre héroïne : la dernière journée passée avec son père, ce qui la hante et la fait souffrir et déprimer.
C’est l’occasion pour elle de comprendre ce qui la rend constamment si triste. Elle continue à se rapprocher de sa mère et elles discutent beaucoup… par carnet interposé. C’étaient des moments touchants.
Cerise finit par dépasser son malaise et elle semble apaisée et ça fait du bien de la voir ainsi parce qu’après cinq tomes aussi variés les uns des autres, on a fini par s’attacher à cette fillette et à son entourage. On entrevoit un espoir pour elle, un avenir plein d’aventures exceptionnelles.

Il y avait plus de texte dans ce numéro que dans les précédents : les dialogues avec sa mère, les pages manuscrites de son carnet entrecoupés par quelques souvenirs aussi courts que nostalgiques.
Les dessins sont beaux, bon nombre d’expressions faciales parlent d’elles-mêmes et n’ont même pas besoin de texte pour qu’on ressente les émotions des personnages : ça a contribué à m’émouvoir, certains passages jusqu’aux larmes.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire. J’ai adoré cette lecture et je suis triste de quitter Cerise : la fin ouvre la voie à une nouvelle série, les carnets de Cerise et Valentin. A voir ce que ça donne.

 

Cold Winter Challenge :
Cocooning hivernal 
– Vitrines de Noël (roman graphique, manga, BD, livre illustré)

Pierre, le Chasseur et le Loup – Pierre Brulhet

Titre : Pierre, le Chasseur et le Loup
Auteur : Pierre Brulhet
Éditeur : Luciférines
Nombre de pages : 201
Quatrième de couverture : L’hiver arrive à Kovatchevitsa, petit village Bulgare isolé dans la montagne. Tout le monde se prépare à des temps difficiles. Boris en est certain : une meute de loups dirigée par le légendaire Grand Loup Gris rôde, prête à attaquer. Avec quelques chasseurs, le vieil homme décide de devancer la menace en affrontant les cols enneigés des Rhodopes. Son périple l’entraînera sur les traces de la voyante Baba Vanga et d’une énigmatique petite fille aux cheveux blancs.
À Kovatchevitsa, Pierre, son petit-fils, est déterminé à protéger son village. Le jeune garçon ne manque pas d’astuce pour sauver ses amis des autres dangers qui les guettent…

Ce roman m’a été livré en mai 2021 et sans l’ombre d’une hésitation, je l’ai mis dans ma Pile à Lire pour pouvoir le ressortir en hiver. Vu la couverture très hivernale, il était hors de question de l’ouvrir au printemps ou en été.
Ce roman s’inspire du conte musical Pierre et le loup de Sergueï Prokofiev. Alors de ce que je me rappelle de l’histoire, c’est quand même assez éloigné et c’est très bien comme ça.

Pierre vit avec sa mère Ivanka et son grand-père Boris dans un petit village bulgare, Kovatchevitsa. Un hiver glacial s’annonce, ce qui attire les loups et notamment le Grand Loup Gris. Après être parti à la recherche de Baba Vanga, en vain, le vieil homme regroupe quelques chasseurs et part pour défendre le village. Malheureusement, le danger n’est pas là où ils l’attendent.

Je ne m’attendais pas à ça.
Je pensais que l’histoire tournerait plus autour de Pierre. Il est présent dans l’histoire au rythme d’un chapitre sur deux environ, mais je l’ai trouvé un peu passif. La plupart du temps, on suit l’aventure de Boris et il se passe tellement d’événements de son côté qu’on en oublie presque ce qui arrive à Pierre…. du moins au début ; quand le danger frappe Kovatchevitsa, la tendance s’inverse.
C’est bien joué, ainsi le récit plaît autant à un jeune lecteur qu’à des plus âgés.

J’ai apprécié les personnages : Pierre est moins insolent et désobéissant que dans les différentes versions du conte que je connais. Il essaie bien de s’évader malgré l’interdiction de sa mère, mais elle veille au grain. Par contre, il est malin et ça lui sauve la peau.
Je me suis attachée à Ivanka même si elle est un peu bourrue par moment, mais elle n’est pas très présente.
Quant à Boris, il est sage et semble connaître son taf de chasseur.
Il y a d’autres personnages comme Tsvetan et Kaan, Krassimir ou Stanislas, j’ai apprécié leur caractère, mais je ne m’attarderai pas dessus parce que je n’ai pas grand-chose de plus à en dire.

J’ai adoré la plume de l’auteur, elle est sympathique et fluide. C’était plaisant à lire et il ne m’a fallu que vingt-quatre heures pour terminer ce roman que j’ai adoré.
Quelques dessins parcheminent cette œuvre. J’ai pris beaucoup de plaisir à m’y attarder, à regarder les nuances de gris qui jouent sur les personnages ou les décors.

Bref, ce fut une excellente lecture et j’ai hâte de découvrir le prochain roman jeunesse des éditions Luciférines.

Coupe des 4 maisons :
Portoloin (4ème année) – un livre qui ne se passe ni en France, ni aux USA, ni en Angleterre, ni dans un monde imaginaire40 points

Cold Winter Challenge :
Hiver sombre 
– Scrooge (antihéros, conflit, mensonge)

ABC 2022 – Lettre B

Un Hiver sans fin – Kiran Millwood Hargrave

Titre : Un Hiver sans fin
Auteur : Kiran Millwood Hargrave
Éditeur : Michel Lafon
Nombre de pages : 255
Quatrième de couverture : Enfermées dans un pays au cœur d’un hiver éternel, Mila et ses sœurs se réveillent un beau matin pour découvrir que leur frère Oskar a été enlevé par de mystérieux voyageurs. Bien décidée à le retrouver, Mila va vite découvrir que tous les garçons du village ont disparu.
Tous, sauf un : Rune, le mage.
Mila et Rune partent alors pour un long voyage à la recherche des enfants perdus. Ensemble, ils traverseront les plus hautes montagnes peuplées de loups et les plus terrifiantes régions du Nord, où le froid règne en maître.
 » C’était un hiver dont on fait des légendes.
Un hiver qui était venu et qui n’était jamais reparti. « 

Ce roman m’a fait de l’œil l’an dernier : le résumé me faisait penser à un conte et la couverture me plaisait bien avec les dorures, ça semblait idéal en période de Noël. Du coup, ma maman me l’a offert l’an dernier et j’en suis ravie parce que j’ai passé un excellent moment.

Mila vit dans la forêt avec son frère Oskar et ses deux sœurs Sanna et Pìpa ; leur père est parti cinq ans auparavant. Un soir, un groupe d’homme débarque et demande l’asile. Ils mettent mal à l’aise notre héroïne qui s’en méfie. Le lendemain, le grand frère, Oskar, a disparu. Sanna est persuadée qu’il a suivi la troupe, Mila quant à elle croit qu’il a été enlevé. Elles décident de partir vers le nord afin d’en avoir le cœur net.

Ça s’est lu tout seul ! J’ai tellement aimé cette lecture que j’ai fait traîner pour le plaisir. Je n’avais pas envie de quitter ce monde d’hiver sans fin ni les personnages.
Je n’ai eu aucun mal à m’attacher aux personnages, surtout à Mila. J’ai bien aimé Pìpa, mais elle m’a un peu saoulée à faire du forcing pour accompagner Rune et Mila. Bon, assez vite, on comprend qu’elle aura une importance capitale dans la conclusion de l’histoire, donc sa présence est finalement acceptable.

La partie que je préfère est de loin la première : il ne se passe pas grand chose, mais j’ai adoré l’atmosphère qui se dégage du récit, très familiale, très cocooning – j’avais envie de me blottir sous un plaid avec un bon café chaud pour continuer ma lecture. Le passage que j’ai le moins aimé est le voyage jusqu’à Bovnik, certains passages m’ont semblé brouillon.
Mon seul regret, c’est qu’on ne connaît presque rien de Rune. Il doit avoir l’âge de Mila, pourtant, parfois il semble plus vieux. On a l’impression qu’il vit à Stavgar depuis longtemps, mais tout le monde le craint et personne ne révèle rien sur ses origines.

Sinon, à part ça, j’ai adoré cette lecture. Il faudra que j’essaie d’autre roman de cette autrice parce que sa plume est fort agréable.

Coupe des 4 maisons :
Incarcerem (6ème année) – un livre dont l’intrigue tourne autour d’un kidnapping ou d’une prise d’otages60 points

Cold Winter Challenge :
Hiver sombre 
– Un chalet sous la neige (huis-clos, enfermement, solitude)

ABC 2022 – Lettre M