Feuilles d’Automne – Adeline Yen Mah

Titre : Feuilles d’Automne
Autrice : Adeline Yen Mah
Éditeur : France loisirs
Nombre de pages : 300
Quatrième de couverture : Shanghai, dans les années 30, est encore une cité coloniale, prospère et animée. C’est là que les époux Yen, fuyant l’avancée des troupes japonaises, ont choisi de s’établir avec leurs quatre enfants. Là que l’entreprise familiale prend l’essor qui fera de M. Yen l’un des industriels les plus riches de Chine. Soudain, en 1937, Mme Yen meurt, quelques jours après avoir donné naissance à une petite fille : Adeline. Le chagrin de son père est de courte durée : il se remarie à une séduisante franco-chinoise, Niang, femme futile et vaniteuse, avide de mondanités, qui ne cache pas son mépris pour les enfants nés du premier lit. Mais c’est à Adeline, considérée comme responsable de la mort de sa mère, que Niang réserve les trésors de sa cruauté. Adeline, qui devient le bouc émissaire de toute la famille. En 1947, redoutant le péril communiste, la famille Yen s’exile à Hong-Kong. Adeline ne fait pas partie du voyage. Placée dans un orphelinat, elle est privée de visites et de courrier. C’est dans cette prison, pourtant, qu’elle va découvrir la clé de son existence : les livres…

Ça doit être un des plus vieux romans que j’ai dans ma bibliothèque. Ma maman me l’avait offert parce que j’étais dans une phase « films et bouquins chinois ». Je n’avais pas pris le temps de le lire à l’époque parce que la période que cette autobiographie couvrait ne m’intéressait pas : la seconde moitié du XXième siècle avec l’invasion par les Japonais, l’avènement du communisme, la Chine de Mao et la Révolution Culturelle.
Maintenant, je suis beaucoup moins réfractaire à ces temps mouvementés.

C’est un récit qui est très dur, le début m’a beaucoup fait penser à Vipère au poing.
On découvre l’histoire de cette famille chinoise : peu après la naissance de la narratrice, sa mère meurt. Le père, aidé par ses parents et sa sœur, élève ses cinq enfants. Bientôt, il se remarie avec une belle et jeune femme. Malheureusement pour la famille, elle est horrible : méchante, jalouse, radine… à un point, c’est abusé. Le père est  tellement amoureux qu’il ne voit rien, ferme les yeux et encourage même son attitude inecte.
Ils traversent les événements historiques non sans heurts, entre ceux qui doivent fuir les Japonais et s’exiler à Hong Kong pour préserver les biens familiaux, ceux qui restent en Chine et subissent les affres d’un régime communiste de plus en plus dur, ceux qui partent à l’étranger pour des études.
Mais peu importe ce que chacun fait pour s’en sortir, tout tourne toujours autour de Niang, la belle-mère, qui régit la vie de tous : du pauvre grand-père Yeye à la gentille tante Baba jusqu’aux domestiques qu’elle tient sous sa coupe et notamment la gouvernante Mlle Qian.

J’ai eu du mal à avancer parfois, parce que c’est un roman très dense que ce soit au niveau historique (j’en ai déjà parlé plus haut, donc je n’en reviendrai plus dessus) ou des personnages. Vu le nombre qu’ils sont dans cette famille, il y a de quoi s’y perdre…
L’autrice passe d’une date à une autre, au début c’est relativement bien fait, mais au fil des ans, elle a fini par me perdre et je ne savais plus à quel moment de sa vie elle en était. C’était un peu frustrant.
Je me suis attachée à Adeline et aux proches qui l’entouraient et surtout qui l’aimaient.
J’ai adoré cette lecture qui m’a prise aux tripes.

Coupe des 4 maisons :
Cho Chang (7ème année) – un livre dont le héros ou l’héroïne est asiatique 70 points

ABC 2022 – Lettre Y

Toilet-bound Hanako-kun, tome 02 – Iro Aida

Titre : Toilet-bound Hanako-kun, tome 02
Auteur : Iro Aida
Éditeur : Pika
Nombre de pages : 168
Quatrième de couverture : Pour lever la malédiction de la sirène qui la frappait, Nene s’est liée à Hanako. Désormais, elle sera son assistante ! C’est le prix à payer pour son humanité. Mais c’est là le cadet de ses soucis. Un nouveau mystère fait des siennes : le numéro deux, les escaliers Misaki, dont la 4e marche serait un passage vers l’au-delà. Quiconque la foulerait disparaîtrait… pour finir démembré ! Aux côtés de Hanako et Kô Minamoto, un apprenti exorciste ayant juré de rétablir l’ordre dans l’établissement, Nene se jette dans la gueule du loup pour secourir son amie, victime de ce nouveau mystère. Mais il ne faut jamais sous-estimer la puissance des rumeurs…

J’avais tellement hâte de lire ce second tome et de découvrir ce qui arrive à Hanako, Nene et Minamoto dans le monde du second mystère : les escaliers de Misaki.
Même si cette aventure était surprenante avec cet univers décalé et glauque empli de kokeshi effrayantes, ce n’est pas le cas de la conclusion qui est évidente : le second mystère est vaincu, mais c’était chaud !

Puis on passe à un prochain esprit, l’arbre des déclarations d’amour que les rumeurs ont forgé, par contre j’ignore si c’est un des mystères de l’école – je l’ai relu plusieurs fois, mais ce n’est pas dit. Ça donne lieu à un quiproquo assez drôle tout en étant un peu triste pour cette pauvre Nene. C’est un passage qui est hyper court, il ne couvre qu’un chapitre avant qu’on ne passe à quelque chose de bien plus intéressant : le passé de Minamoto.
On découvre qu’il a un frère et là, j’ai tilté : dans le premier elle n’était pas amoureuse du Minamoto qu’elle et Hanako fréquentent, c’est de son frère ! Je me suis trouvée un peu naze de ne pas avoir percuté, même si la réaction de notre héroïne en sa présence était bien trop normal – ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais pour ma défense, les deux frangins se ressemblent beaucoup. Par contre, sur ce coup-là, je suis moins nulle que Nene : elle n’a pas du tout fait le rapprochement entre les deux pourtant, ils ont le même nom, leur physionomie est très proche…

Donc pour revenir à Miyamoto, c’était un passage passionnant : on découvre sa relation avec son frère, la pression que les deux subissent – l’un étant très doué donc on attend beaucoup de lui, l’autre étant considéré comme faible doit constamment faire ses preuves pour égaler son aîné.
J’aimerais bien en savoir un peu plus Hanako, sur le meurtre qu’il a commis et pourquoi ? Sur la date de sa mort et comment elle est survenue ? Est-ce que les sentiments qu’il éprouve par rapport à son crime sont réellement fictifs ? Est-ce qu’il est malfaisant ? S’il commet de bonnes actions qui le rendent sympathique (rendre les affaires volés par les Mokke, faire disparaître les mystères dangereux pour les humains, libérer les étudiants pris au piège), il a quand même des moments où il pète les plombs sévères au point de faire peur.

Un nouveau personnage fait son apparition, mais pour le moment on ne sait pas grand-chose sur elle, ni sur l’esprit qui semble l’accompagner. Mais je sens bien que ça va changer dans le prochain.Je suis fan des dessins, j’adore me noyer dans les yeux des personnages, détailler les cheveux et les habits dans les mouvements.

Je prends un plaisir fou à lire ce manga. Ce second tome est un coup de cœur et j’ai hâte d’acheter le troisième pour pouvoir le lire.

Le chat aux sept vies, tome 3 – Gin Shirakawa

Titre : Le chat aux sept vies, tome 3
Auteur : Gin Shirakawa
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 144
Quatrième de couverture : Vivre seul, et mourir seul. Nous les chats errants, nous devons savoir que notre vie ne tient qu’à un fil. Sans quoi nous risquons de finir écrasés sous le poids de l’incertitude. En revanche, une rencontre heureuse, une personne avec qui on a envie d’être, peuvent nous aider à donner un sens à notre naissance.

Ce fut un troisième tome tout aussi éprouvant que les deux précédents… peut-être même plus (oui, j’ai beaucoup pleuré… encore), parce qu’on arrive à l’introduction du premier tome, celle où Nanao est en train de mourir, seul, dans une ruelle.
Mais pas dès le début.

Une année est passée et le moins qu’on puisse dire, c’est que Machi et Nanao ont bien grandi… et bien grossi ! Ils ont leurs petites habitudes, mais c’est sans compter Ban et son acolyte, Bunkichi, qui dévoilent leurs plans diaboliques lorsque le vieux « Bleu » décède.
Machi prend une décision difficile qui permet de préserver la vie des autres chats et lorsque l’hiver arrive, il morfle salement.

Tout au long de cette lecture, je me suis inquiétée pour nos deux chats. Ils vivent une vraie vie de chats errants avec toutes les saloperies qui jalonnent leur quotidien et qui réduit drastiquement leur existence : la famine, le froid, les bagarres, etc.
À la fin de l’hiver de leurs deux ans, Machi et Nanao sont séparés puis on les retrouve trois ans auparavant… enfin, seulement Nanao. Yoshino et Kippei ont aussi bien changé. Tout comme le quartier où ils vivent…
Certains ont l’évolution que j’espérais, d’autres pas.

Sur ce coup-là, je ne vois pas trop ce que je pourrais dire de plus. Je crois bien que j’ai fait le tour. Ce troisième tome est un coup de cœur, au même titre que les deux autres et je suis toute tristounette que ce soit terminé.

Le chat aux sept vies, tome 2 – Gin Shirakawa

Titre : Le chat aux sept vies, tome 2
Auteur : Gin Shirakawa
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 144
Quatrième de couverture : Nanao est un chat dont le maître a disparu. Yoshino Narita est une femme dont l’époux est mort. Pour cet animal et cet humain ayant tous deux perdu un être cher, ce collier qu’“il” leur a laissé est la seule chose qui les relie. À la recherche d’un peu de chaleur pouvant apaiser leur souffrance, chacun décide de s’ouvrir peu à peu à l’autre…

J’avais super hâte de lire ce second tome, donc dès que j’ai eu quelques minutes de repos, je me suis lancée à corps perdu dans cette lecture.

J’ai trouvé ce second tome un peu moins triste… alors un peu seulement. Le premier tiers est la continuité du drame qui a frappé Yoshino et Nanao, un évènement tragique qui les lie étroitement.
Par contre la suite est pleine d’espoir. Yoshino parvient progressivement à vaincre sa crainte des chats. Machi et Nanao abandonnent leur haine des humains au contact de la jeune fille. Après tout, l’homme n’est pas que cruauté – difficile de se dire ça quand on sait comment la queue de Nanao a pris sa forme tordue.

Une relation de confiance et d’affection commence à se tisser entre Yoshino et les deux chats errants. Ça se fait en douceur et si naturellement, à part quelques petits heurts (là, je pense au moment où Machi vient rejoindre la propriétaire des bains publics sur le banc… ce premier contact physique m’a fait sourire et m’a filé des frissons).
On pourrait trouver ça un peu rapide et il est probable que ceux qui ont un chat un peu sauvage ont eu ce ressenti, mais ce n’est pas mon cas… pour moi, c’est un besoin vitale que nos trois héros assouvissent : on sent bien qu’ils ont manqué d’affection pendant trop longtemps et que maintenant qu’ils connaissent ce sentiment de plénitude, il devient nécessaire.
Ayant connu ça avec Polo, mon ch’âme sœur, c’est ainsi que je l’interprète et je ne pense pas tomber à côté. Le mangaka retranscrit parfaitement l’essence même des chats, c’est pour ça que j’aime autant ce manga… pour ça et pour ses personnages si touchants.

Un autre bon point : on en sait plus sur le passé de Machi, ce qui le rend aussi attachant que Nanao.
J’ai déjà parlé des dessins dans ma chronique du tome 1. C’est toujours aussi beau, aussi réaliste. Je suis fan !
Bref, je ne vais pas m’attarder davantage parce que le troisième et dernier tome que j’ai hâte de commencer m’attend. C’est également un coup de cœur.

Le chat aux sept vies, tome 1 – Gin Shirakawa

Titre : Le chat aux sept vies, tome 1
Auteur : Gin Shirakawa
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 160
Quatrième de couverture : Nanao et Machi sont deux chats qui vivent dans la rue. Ils se remplissent le ventre grâce aux « tables » que leur servent les humains, et vivent au quotidien au contact de la mort. À leurs yeux, les humains n’existent que pour les nourrir. Sauf qu’un beau jour, ils font la rencontre de Yoshino Narita, une jeune femme membre de cette espèce qu’ils exècrent tant. Pour elle comme pour eux, la première impression est catastrophique. Mais à terme, cette rencontre changera radicalement leurs vies à tous les trois… L’indépendance vaut-elle qu’on y sacrifie la moitié de son espérance de vie ? Ce récit en trois volumes suivra avec un regard tendre mais objectif les destins croisés de chats et d’humains et la réalité qu’ils vivent au jour le jour. Loin des caricatures des mascottes félines, tous les personnages sont décrits ici avec minutie grâce aux traits sensibles de Gin Shirakawa. Un récit universel pour mieux connaitre nos compagnons.

Cette lecture m’a mise dans tous mes états. Bon, je savais que c’était l’histoire de chats errants, mais je pensais et redoutais à la fois que le mangaka soit trop loin de la réalité face à leur situation… si seulement.

Nanao et Machi sont deux chats qui vivent dans la rue. Leurs préoccupations quotidiennes : éviter les humains qu’ils détestent, trouver à manger et un abri chaud pour la nuit.
En parallèle, on suit deux humains : Yoshino qui tient des bains publics, aidée par son frère Kippei, étudiant à la fac.
Tous les quatre ont un lien et on le découvre dans la seconde moitié de ce premier tome. Une preuve de plus que le monde est tout petit.

Les illustrations sont magnifiques, surtout les chats. Leur attitude, la position de leur corps, la façon dont ils ouvrent la gueule en miaulant, la lueur dans leur regard… c’est tellement réaliste. J’ai pris beaucoup de temps à détailler chaque image, à les comparer avec les habitudes de mes chats… j’ai cru à l’existence de Nanao et de Machi ce qui a rendu le récit encore plus éprouvant au point de me faire pleurer.

J’ai adoré les personnages.
Yoshino est touchante, son histoire est tellement triste, mais elle a une force incroyable… sauf quand il s’agit de chats.
Kippei est attachant. Il s’inquiète pour sa sœur, ça lui fout une sacrée pression, mais il fait de son mieux. Son amour des félins me l’a rendu sympathique.
On ne sait pas grand chose du passé de Machi, mais j’ai apprécié son côté protecteur et son intelligence face aux situations rencontrées.
Nanao est chou. Je l’ai sincèrement aimé, j’avais tellement envie de le prendre dans mes bras et de le cajoler. Il a une clochette au cou et les autres chats se moquent de lui, mais il ne l’enlève pas parce qu’il ne peut pas, à moins qu’il y ait une autre raison – ça le rend d’autant plus attachant.

C’est un gros coup de cœur pour ce premier tome qui m’a ému aux larmes. J’ai les deux suivants et je comptais bien les lire à la suite… mais maintenant j’hésite : j’ai beaucoup pleuré, certains passages étaient très durs – j’ai envie de lire le prochain, mais s’il est aussi difficile…