Je suis ton secret, tome 3 – Marc Cantin, Isabel & Clémentine Bouvier

Titre : Je suis ton secret, tome 3
Scénario : Marc Cantin & Isabel
Illustrations : Clémentine Bouvier
Éditeur : Clair de lune
Nombre de pages : 48
Quatrième de couverture : Des messages mystérieux apparaissent dans l’agenda de Manah et ses amis du lycée n’y sont pour rien. Non, ce n’est pas une plaisanterie. Ces étranges messages prédisent l’avenir, annoncent la mort de son meilleur ami, lui demandent de se rendre à des lieux précis… mais dans quel but ? Qui veut diriger ainsi la vie de Manah ? Doit-elle suivre ces instructions ? A-t-elle été choisie par hasard ?… Beaucoup de questions qui trouveront des réponses parfois tachées de sang.
Un thriller mêlé de fantastique pour une véritable décharge d’adrénaline.

C’est le troisième et dernier tome de cette saga bande-dessinée.
Lilian est à l’hôpital, entre la vie et la mort, après avoir aidé Manah contre quatre individus. La situation est loin de satisfaire le maître-chanteur qui pousse l’adolescente à échanger la vie de son ami contre celle de son père. Pour quelle raison ? Mystère… pas pour très longtemps.
Pour résoudre cette énigme, Manah est assistée par Ricardo, le journaliste qui a enfin dépêché des informations intéressantes : le type qui s’était suicidé après l’intervention de notre héroïne a renversé une jeune fille quelques jours auparavant… la mère de cette dernière, versée dans la voyance, serait-elle à l’origine de ces derniers événements ? Et que vient faire le père de Manah dans cette histoire ?

On a enfin toutes les réponses, ce que j’ai apprécié, pas de zone d’ombre ni de fin ouverte… parfait. J’avais décidé de ne pas m’interroger plus que nécessaire et de lire cette bande-dessinée sans prise de tête et c’est ce que j’ai fait.
Le récit s’articule bien, les dessins sont aussi sympathiques que les précédents et j’ai passé un aussi bon moment.

Pour moi, le seul bémol est la conclusion de cette histoire : je l’ai trouvée très forte émotionnellement parlant et également très triste… ça m’a pris aux tripes et m’a un peu émue – moins que ce que ça aurait dû parce que je n’aime pas des masses le maître-chanteur.
Pourtant, les personnages agissent comme si rien ne s’était passé… alors ok, ils sont heureux que tout finisse bien pour eux, néanmoins la happy end, ce n’est que pour eux.
Je parle à demi-mots, mais je ne peux pas en dire plus sans spoiler. En tout cas, cette réaction d’indifférence m’a attristée. Je suis peut-être trop sensible, mais quand tu connais le lien entre Manah et sa correspondante d’agenda, ce n’est pas possible de rester aussi froide. Ça a des conséquences, ça bouleverse une vie entière, sa famille, mais pas là… le plus important était de roucouler avec Lilian… bon, d’accord !

En conclusion, j’ai passé un bon moment et je suis contente d’avoir pu lire la fin de cette saga.

La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel – Adam Gidwitz

Titre : La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel
Auteur : Adam Gidwitz
Éditeur : Hachette
Nombre de pages : 248
Quatrième de couverture : La sanglante histoire et le terrifiant destin de H. et G. … … ou la vraie-fausse histoire de Hansel et Gretel (celle que vos parents ne vous raconteront jamais). Vous y trouverez :
* un roi amoureux,
* un serviteur fidèle,
* un dragon redoutable,
* une boulangère mangeuse d’enfants,
* du sang,
* des doigts coupés,
* des têtes tranchées, et vous savez quoi ? Vous allez adorer.
P.S. : Aucun personnage n’a été blessé durant l’écriture de ce roman.
P.P.S. : Enfin… Ils s’en sont bien remis.
P.P.P.S. : Ne pas laisser à la portée de vos petits frères et sœurs. On vous aura prévenus…

Ça fait longtemps que je voulais lire ce roman : je le trouve super beau.
La couverture me plaisait énormément. Elle annonce parfaitement ce qui nous attend : un conte revisité, un récit jeunesse un peu sombre accompagné de superbes illustrations façon ombre chinoise.

L’auteur a choisi d’utiliser plusieurs contes de Grimm qui mis bout à bout, forment l’histoire d’Hansel et Gretel : le fidèle Jean, les sept corbeaux, les trois cheveux d’or du diable. Certains titres sont légèrement différents des originaux ainsi “les sept corbeaux” devient “les sept hirondelles”, et ils sont forcément adaptés pour correspondre à la trame du récit.
On commence avec les parents des héros, avant leur naissance. Puis, pour sauver leur fidèle serviteur, ils commettent un acte horrible qui pousse Hansel et Gretel à fuir. Leur fuite les mène jusqu’à une maison en sucrerie (et on sait tous comment ça tourne), à une cabane qui abrite une famille avec sept garçons, à une forêt enchantée puis une forêt maudite, etc.
J’ai trouvé que c’était vraiment bien joué : l’histoire s’articule particulièrement bien.

En ce qui me concerne, le seul bémol est, par moment, l’intervention du narrateur : on ne peut pas la louper puisqu’elle est en rouge dans le texte.
– Parfois, elle était bienvenue, d’autres pas du tout : son énième avertissement comme quoi “il ne faut pas que les jeunes lecteurs assistent à la scène qui arrive” m’a saoulée.
– Mais ce n’était pas pire que ses spoilers “mais rassurez-vous chers lecteurs, ça va s’arranger puisque…” d’accord -_- ! J’aurais préféré en avoir la surprise plutôt que de connaître l’issue du chapitre 10 pages avant…
Ce genre d’interruptions que j’ai trouvé inutile, ça me sortaient de ma lecture alors que je n’avais qu’une envie : découvrir ce qui attendait nos héros.
– D’autres fois, ses commentaires ajoutaient un plus au récit, des explications qui auraient alourdi le texte, mais qui passaient bien parce qu’elles étaient hors de la narration.
– Et puis, par moment, c’était cinglant et amusant, ça m’a beaucoup fait penser au film Princess Bride quand le narrateur/lecteur s’exprime. Ce sont des moments que j’ai appréciés et qui m’ont fait sourire.

Le gros point fort, ce sont les personnages d’Hansel et Gretel sont sympathiques et attachants. Leur réaction de fuite aurait pu m’énerver, mais c’était parfaitement justifié. Ça m’a conforté dans le fait que c’était une superbe lecture.
J’ai adoré ce récit qui m’a captivée, je l’ai terminé en moins de quarante-huit heures, c’est dire si j’ai aimé.

ABC Imaginaire 2021 – lettre G :
23/26

Automne des mystères
Les ruines de l’Atlantide (Conte moral/ Philosophie/ Récit métaphorique/ Mythes et légendes)

Coupe des 4 maisons :
Petrificus Totalus (4ème année) – un livre à la couverture rigide40 points

Monster girls collection, tome 1 – Suzu Akeko

Titre : Monster girls collection, tome 1
Auteur : Suzu Akeko
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 176
Quatrième de couverture : Tout bon monstre qui se respecte doit savoir effrayer ! Pour cela, Ichika et ses camarades doivent absolument obtenir leur diplôme de monstre ! Mais dans leur classe, la plus mauvaise de toutes, étudier n’est pas une mince affaire ! Entre tricheries et règlements de comptes sanglants, Monsieur D, leur professeur principal, va avoir bien du mal à les emmener jusqu’au diplôme…

Si j’ai acheté ce manga, c’est parce que la couverture me plaisait bien : elle allait bien avec la période d’Halloween qui approchait. Bon, finalement, j’ai eu un décalage de quinze jours dans ma prévision de lecture… zuteuh !

Ichika est une espèce de zombie couturée à la manière de la créature de Frankenstein, mais en plus mignonne et d’une stupidité à pleurer… en même temps, elle a l’excuse de perdre des morceaux de cervelle à chaque fois qu’on la tue : ceci explique cela.
Elle est élève dans une école pour fille et est tellement peu douée pour les études (sa perte de cerveau l’explique bien, mais ce n’est pas la seule raison… fainéantise quand tu nous tiens !) qu’elle se retrouve dans la classe Z, la plus nulle de l’établissement.
À chaque nouveau chapitre, on fait la connaissance de ses camarades : la démone orgueilleuse Shirayuki, la fantomatique et effrayante Kikuno qui maudit à tout va, Akagari la goule affamée, Mayoi l’automate maléfique amoureuse du professeur monsieur D.

Après avoir lu les deux premiers chapitres, j’en étais venue à la conclusion qu’il n’y avait pas de scénario… tout était prétexte à ce que l’héroïne Ichika et sa copine/rivale Shirayuki se tapent dessus ! C’était lourdingue… puis on est passé à d’autres personnages. Et là, c’est devenu de plus en plus intéressant, à mesure qu’on avançait dans le manga… j’ai même trouvé certains passages originaux.
En fait, je crois que mon problème, c’est le personnage de Shirayuki qui me gonfle. Elle m’exaspère. Les autres sont sympathiques à leur manière : un peu déjantés, un peu obsédés, mais amusants. Ils m’ont fait passer un bon moment.
J’aime bien le style de dessins, ils sont chouettes, peut-être un peu trop propres et beaux pour des monstres, néanmoins plaisants.

En conclusion, un début mitigé et un mieux au fil des pages. J’ai bien aimé cette lecture. Je me demande ce que nous réservera le prochain tome suite à la prise de gueule avec la classe A.

Le chant des Aquadèmes – Jean Lavie

Titre : Le chant des Aquadèmes
Auteur : Jean Lavie
Éditeur : La compagnie littéraire
Nombre de pages : 383
Quatrième de couverture : Saint-Colomban-les-Vignes, 1278, le 3 août. Les travaux de construction du pont allaient bon train jusqu’au jour où Thomas, jeune moine pontifice, rapporte les nouvelles d’une succession de noyades inquiétantes sans que la grève ne retourne aucun cadavre. Serait-ce la malemort ? Quelques temps après le jeune homme s’éprend de Maud, une belle et jeune paysanne curieusement attirée par le pont déserté car jugé maudit par certains. L’histoire dit que lorsqu’ils sont bâtis par les hommes au-dessus des rivières, des lacs et des étangs, les ponts abritent d’étranges créatures connues sous le nom d’Aquadèmes.

Avant tout, je tiens à remercier Masse Critique Babelio ainsi que La compagnie littéraire pour l’opportunité qu’ils m’ont offert de découvrir ce passionnant roman qu’est le chant des Aquadèmes.
Le résumé m’avait bien plu, mais j’étais loin d’imaginer une telle épopée : un voyage à travers les époques et les ponts qui traversent toute les rivières du monde.

Dans ce roman, on suit plusieurs personnages :
en 1278, Maud est une Aquadème c’est-à-dire une créature pensante (boule de lumière translucide) qui vit dans les piles des ponts avec d’autres membres de son espèce – je vais éviter d’en dire trop sur ce peuple complet et complexe, afin de laisser la surprise aux lecteurs. Chacun a un rôle dévolu et celui de Maud est d’être une chasseresse : elle tue les humains afin de fournir aux siens des corps qu’ils pourront s’approprier et utiliser.
Les choses changent quand elle tombe amoureuse de Thomas, un moine de l’ordre des pontifices. Elle le rencontre, tous deux tombent amoureux et… non, je vais m’arrêter là pour ne pas spoiler.
en 1676 à Florence, c’est l’humain Fabbricio qui nous est présenté : assassiné par le frère de son amante, il tombe dans l’Arno où l’Aquadème Ludivici prend possession de son cadavre. Le souvenir de Victorina, la maîtresse de l’homme tué, hante l’être des ponts, il se met à sa recherche et fait la connaissance du brillant docteur Balthazar Bianco.
en 1944 en France, les trois frères et sœur Thibault, Manon et Vincent commettent leur premier acte de terrorisme et détruisent un pont au nom de la résistance. Ils vont rapidement rencontrer un Aquadème survivant et s’en faire un ami…

Les années énoncées couvrent les deux premières parties du roman et ce sont celles que j’ai le mieux aimées.
La plume de l’auteur, Jean Lavie, est fluide. Il est passionné d’histoire et ça se sent, il est parvenu à m’emporter au fil des pages dans un récit moyenâgeux ou s’entremêlent différentes intrigues religieuses (entre le prieuré, les templiers, les pontifices) puis lors de la Renaissance avec ses références artistiques (peinture aussi bien que musique). Je n’ai eu aucun mal à m’immerger dans l’ambiance instaurée et j’ai adoré ça.

J’ai moins apprécié la troisième partie parce qu’elle se déroule à une époque plus moderne : 1970, 2009 et jusqu’à 2029. C’était moins stressant et moins dépaysant, pourtant le récit nous emmène plus loin, en Asie (Thaïlande, Japon, etc.). Malheureusement, on y passe aussi moins de temps, donc c’est plus difficile de s’imprégner de l’atmosphère zen qui s’en dégage.
Ce dernier tiers est malgré tout important parce qu’il répond à bon nombre de questions que je me suis posées depuis le début, et surtout il explique le titre : le chant des Aquadèmes.

En conclusion, j’ai adoré cette lecture et je suis ravie d’avoir découvert le peuple des ponts et son univers entêtant ; c’était frustrant de devoir m’interrompre pour dormir, certains passages m’ont tellement marquée que j’en ai rêvé et parfois, je me suis réveillée au milieu de la nuit avec l’envie de découvrir ce qui allait arriver à nos héros.

 

Coupe des 4 maisons :
Croc-en-manche (4ème année) – un livre pour lequel vous auriez souhaité une fin différente40 points

Tomie, intégrale – Junji Ito

Titre : Tomie, intégrale
Auteur : Junji Ito
Éditeur : Mangetsu
Nombre de pages : 752
Quatrième de couverture : Des élèves massacrent une jeune fille sans raison, un couple de personnes agées sans histoire se comporte étrangement, un médecin est obsédé par une patiente, une jeune fille subit une greffe et devient peu à peu l’exacte réplique de la donneuse… Tous ces phénomènes étranges ont la même explication : Tomié ! Tomié, la beauté suprême incarnée dans un démon ! Aussi belle que froide. Tour à tour enjôleuse et capricieuse. Une fois pris dans ses filets, plus rien ne vous séparera… pas même sa mort !

Ça fait des années que je voulais lire Tomié. Quand il est sorti en 2004 aux éditions Tonkam, je m’étais procuré le premier, mais pas les suivants pour des raisons personnelles… du coup, je n’ai pas voulu lire le seul tome que je possédais. Ça aurait été trop frustrant.
Donc quand il est paru il y a quelques mois en intégrale, je n’ai pas hésité une seule seconde et je ne peux que m’en féliciter 😉

La question qui se pose tout le long du manga est : qui est Tomié ? Enfin plus exactement qu’est-elle ?
On ne rencontre pas la véritable Tomié : dans le premier chapitre, on assiste à sa cérémonie d’enterrement. C’était une adolescente qui a sauvagement été assassinée.
Dès le lendemain, elle réapparaît en cours. Elle est belle et exerce une fascination malsaine sur les hommes, et parfois sur les femmes aussi. L’histoire se termine toujours de la même façon pour elle et ceux qu’elle fréquente : elle rend folle ceux qu’elle captive au point qu’ils finissent par la tuer de façon violente. Elle est souvent démembrée et chaque partie de son corps se régénère, créant de nouvelles Tomié.

Au début, on suit les personnages qu’elle rencontre : le prof qui se fait passer pour son père sur plusieurs chapitres, puis des membres de la famille de ceux qui se sont épris de Tomié, des rivales qui ne tombent pas sous le charme de cette créature diabolique.
Et plus on avance dans le manga, plus les chapitres deviennent des récits indépendants. Tomié devient le seul fil rouge et se suffit à elle-même.

Bon, il faut aborder le sujet des dessins, on sent que c’est vieux. Le premier chapitre m’a fait un choc, Tomié n’est ni belle ni fascinante… elle poursuit les hommes de ses assiduités et on a plus l’impression qu’ils la butent pour se débarrasser de son harcèlement que parce qu’ils veulent la posséder. C’est assez maladroit, mais ça s’explique parfaitement : c’est le premier manga de Junji Ito, il prend ses marques et s’essaie au manga.
Rapidement ça s’améliore que ce soit en ce qui concerne les dessins ou du récit. Tomié devient fascinante au fil des pages : à la fois belle et horrifiante. Même moi, je me suis laissé prendre par son charme.

Par contre, j’ai été incapable de lire ce manga en une fois. C’est tellement sombre, glauque et parfois dégueulasse, que je me suis obligée à interrompre ma lecture : je mourrais d’envie de découvrir le prochain chapitre, mais ça instillait un malaise trop important, au bord de la nausée. C’était parfait !

Je pense avoir dit l’essentiel. C’est un coup de cœur pour cette lecture que j’ai autant aimée que Spirale.