Peau d’Homme – Hubert & Zanzim

Titre : Peau d’Homme
Scénariste : Hubert
Illustrateur : Zanzim
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 160
Quatrième de couverture : Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.
La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?
À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.

Ça fait quelques semaines que je vois cette bande-dessinée tourner avec de très bons retours et j’avais bien envie de m’y essayer donc quand ma Barbouille m’a proposé de me le prêter, j’ai foncé sur l’occasion et je suis ravie de l’avoir fait.

L’histoire se déroule dans l’Italie moyenâgeuse. L’héroïne, Bianca, vient d’avoir 18 ans et ses parents ont arrangé son mariage avec Giovanni, un homme qu’elle ne connaît pas, ce qui la dérange. Déjà là, on voit le décalage entre elle qui souhaiterait connaître son fiancé avant de l’épouser et ses amies qui ont été dans la même situation et l’ont accepté sans se poser de questions.
La marraine de Bianca l’invite à passer quelques jours chez elle. Là, elle lui révèle un secret de famille : elle possède une peau d’homme et si elle la revêt, elle deviendra Lorenzo, un beau jeune homme. C’est l’occasion de passer incognito et de se lier d’amitié avec Giovanni. On se doute dès leur première rencontre que cette amitié évoluera… pour le plus grand malheur de Bianca.

Autant j’adore la couverture qui est splendide, avouons-le, que ce soit en raison des entrelacs brillants qui ne rendent pas sur la photo, ou à cause du choix des couleurs, autant les dessins à l’intérieur m’ont laissée, dans un premier temps, perplexe. Au début, je n’étais pas sûre d’aimer et pourtant, je m’y suis rapidement faite, j’ai trouvé que ça se mariait parfaitement au texte et finalement, j’adore les illustrations.
Quant à l’histoire, il ne se passe rien d’extraordinaire, même si revêtir une peau d’homme qui change le corps de l’héroïne est déjà fabuleux, n’empêche que dès les premières pages, je me suis complètement immergée dans cette lecture. Il était tard et, à mon grand désarroi, j’ai dû faire une pause au beau milieu, j’ai rêvé de la suite toute la nuit.

C’est clairement une critique de la société de l’époque : la différence de traitement entre l’homme et la femme au niveau de la liberté (de mœurs notamment). L’homme étant considéré comme un dieu s’il entretient plusieurs liaisons alors que la femme n’est qu’une dépravée, et ce, même si elle est fidèle… le prêcheur le martèle tout au long du récit et enflamme les fanatiques : ce sont des filles d’Eve, des impudiques, etc. qu’il faut enfermer et brimer.
Ce qui est fabuleux… et qui fait également peur… c’est qu’on peut transposer cette critique à la société actuelle sur bien des points. Maintenant, la religion catholique essaie d’être moins stricte, de s’ouvrir et de vivre avec son temps, mais d’autres religions ont pris la relève et prêchent les mêmes paroles que Fra Angelo dans Peau d’homme.
Bianca se bat contre cet obscurantisme grandissant, sous l’apparence de Lorenzo, mais doucement au fil des pages, elle se révolte et clament certaines vérités qui foutent une sacrée claque… y en a un paquet, mais j’ai surtout en tête le moment où elle se fâche après s’être bouffée une insulte de trop et qu’elle rétorque que ce n’est pas son corps le problème mais le regard sale qu’il pose dessus. C’est très féminisme tout ça
Ce n’est pas le seul message que les auteurs font passer : c’est également un appel à la tolérance. Giovanni a beau se chercher des excuses quant à ses relations avec les hommes, il se ment à lui-même : il est clairement homosexuel et Bianca le réalise. C’était une situation douloureuse pour elle, mais j’ai aimé la relation des deux époux et sa réaction face à l’homosexualité de son mari.

C’est un coup de cœur pour cette bande-dessinée, à tel point que je me l’achèterai – je tiens absolument à l’avoir dans ma bibliothèque.

Foxcraft, tome 1 : Les possédés – Inbali Iserles

Titre : Les possédés
Saga : Foxcraft, tome 1
Auteur : Inbali Iserles
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 229
Quatrième de couverture : Isla et Pirie sont deux renardeaux qui vivent en marge de la ville avec leur famille. Dans leur tanière, ils sont à l’abri des sans-fourrures qui les considérent comme des vermines. Mais un jour, alors qu’Isla cherche à rentrer chez elle, elle découvre que son terrier a pris feu. Sa famille a disparu et des renards inconnus rôdent dans les environs, poussant la jeune femelle à fuir en direction du monde froid et hostile des sans-fourrures. Seule, affamée et inquiète, Isla cherche sa famille, en vain. Alors qu’un énorme chien s’apprête à la dévorer, un renard nommé Siffrin la sauve in-extremis. Siffrin est lui aussi à la recherche du frère d’Isla. Il aurait un rôle important à jouer dans un conflit qui menace le monde des renards…

Enfin !!! Je l’ai enfin terminé ! J’ai cru que je n’arriverais jamais à la fin.
Oui, ce n’était pas terrible comme lecture. C’est dommage parce que l’histoire aurait pu être sympa ; il y avait de bonnes choses, mais je n’ai pas aimé la façon dont elles étaient introduites.

Isla et Pirie sont deux renardeaux qui vivent à la lisière de la grande ville avec leurs parents et leur grand-mère. Le jour où ils décident de changer de terrier, les jeunes, habitués à n’en faire qu’à leur tête, s’éloignent et sont séparés (alors pourquoi ou comment ? Je suis incapable de m’en souvenir tellement j’ai trouvé ça inintéressant). Quand Isla retourne chez elle, une meute de renard est là : il semblerait qu’ils s’en sont pris à sa famille, ils recherchent son frère Pirie et en ont après elle. Elle réussit à s’enfuir, aidé par Siffrin, un messager envoyé par les Anciens et qui maîtrise le Foxcraft. Malheureusement, il lui cache des informations importantes et cela va rapidement poser problèmes.

Jusqu’à la page 70 environ, j’ai bloqué et impossible de lire plus d’un chapitre par jour. Pour deux raisons :
– sur bien des points, le début ressemble trop à la guerre des clans, mais version renard, que ce soit des bribes de l’histoire ou de par l’ambiance. Heureusement, par la suite, ça s’en éloigne et c’est pour ça que je n’ai pas abandonné.
– les descriptions faites par la narratrice Isla ont rendu la lecture laborieuse. L’auteur s’est mis dans la peau de la renarde et décrit les objets de la ville comme si elle n’en connaissait pas les noms, donc les voitures deviennent des broyeuses… certaines explications ou dénominations sont claires et d’autres absolument incompréhensibles… c’est ce qui fut problématique dans cette lecture.

Mais le plus ennuyeux, c’est clairement le personnage d’Isla, je ne l’aime pas. Son caractère me déplaît, je la trouve chiante, surtout avec Siffrin… à essayer de percer ses mystères à la con, alors qu’ils se connaissent à peine, c’est sûr qu’il ne va pas raconter à une parfaite inconnue ses plus sombres secrets : elle joue les bulldozers et pose des questions au lieu de la jouer finement, de le suivre tout en restant vigilante… ben non, elle est trop conne pour ça ! Sans compter qu’elle prend la mouche constamment… les relations je t’aime 5 minutes puis je te hais… ça me saoule.

C’était une lecture très moyenne et c’est dommage parce que le principe du Foxcraft était vraiment sympa (et ce, malgré un nom aussi pourri), j’ai aussi apprécié le Foxlore, ça avait un petit quelque chose du kitsune, des légendes sur les renards – d’ailleurs, ça aurait été mieux si l’auteur s’était davantage appuyé sur les mythes… je me dis que c’est peut-être le cas par la suite puisqu’Isla quitte la Grande Rumeur.
Malheureusement, je ne suis pas certaine de lire le tome 2, à moins que je ne l’achète à ma fille, en admettant qu’elle aime ce premier tome… affaire à suivre.

ABC Imaginaire 2021 – lettre I :
01/26

Bilan lecture du mois de février 2021

Bilan de lectureJ’ai énormément lu au mois de février. J’en avais vraiment besoin et ça m’a fait du bien.
J’ai lu 19 livres (2 mangas, 13 BD et donc 4 romans).
Commençons sans plus tarder:

Coup de coeur
Coup de Cœur:
 


Image du Blog good-winry-18.centerblog.net
J’ai adoré:
     


Gif heureux

J’ai aimé:
  


 

Bonne lecture sans plus
Une bonne lecture, sans plus:
    

C’est un beau score, même si le nombre de page n’est pas si énorme : 2592 pages (345 en mangas, 998 en BD et donc 1249 pages en roman).


Bilan challenge :

Challenge Rougon-Macquart : 10/20


Cold Winter Challenge : 15/15

ABC Imaginaire 2021 : 0/26

Challenge Goodreads : 034/130

Challenge Termine tes sagas en cours, bordel !!! (illimité) : 1/65 saga et 017/234


Actuellement, je lis :
Foxcraft, tome 1 : Les possédés
Inbali Iserles
(28%)


Actuellement, je joue sur PC à :

Love, tome 2 : Le Renard de Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci

Titre : Le Renard
Saga : Love, tome 2
Scénario : Frédéric Brrémaud
Dessins : Federico Bertolucci
Éditeur : Ankama
Nombre de pages : 80
Quatrième de couverture : Une île est un navire qui affronte es éléments, es assauts de l’océan, les morsures de l’hiver… mais qui peut faire naufrage à tout instant.
Que reste-t-il à ses occupants sinon une lutte pour survivre et pour protéger les siens quand le navire sombre et que le chaos s’installe…
Quand le paradis devient enfer…

Pendant les vacances de Noël, j’avais lu la saga Brindille de Frédéric Brrémaud et Frederico Bertolucci que j’avais trouvée super beau et en cherchant d’autres œuvres des auteurs, j’avais découvert la série Love et je me l’étais noté dans un recoin de mon esprit. Et devinez ce que j’ai déniché à la médiathèque ?
Il y a plusieurs volumes, mais j’ignorais dans quel ordre les emprunter… donc j’ai opté pour le renard parce que ma fille adore cet animal.
Il semblerait que c’est le second tome, ce qui ne pose aucun souci : ils peuvent être lu indépendamment les uns des autres.
Par contre, ma chronique va être particulièrement courte en raison d’un scénario rapide.

Le renard vit et chasse sur une île. On découvre les animaux qui la peuplent.
Il se met soudain à neiger quand le volcan entre en irruption. La plupart des animaux fuient vers la plage, mais seul le renard va à contre-courant vers le centre de l’île. Qu’est-ce qui peut bien le pousser à un tel comportement ?

C’est une bande-dessinée sans dialogue, mais on n’en a nullement besoin : les planches sont suffisamment parlantes sans ça.
Les dessins sont splendides. Un tel talent, c’est impressionnant… en tout cas, ça m’a laissé sans voix. L’apparence du renard est chouette, j’ai adoré m’attarder sur chacune de ses apparitions… que ce soit sa gueule ou même les positions de son corps… d’un réalisme incroyable.
J’ai pris un plaisir fou à découvrir les illustrations, à les détailler, à savourer chaque planche.

Je suis décidément fan et je lirai volontiers le tome précédent (Le tigre) et les trois suivants (le lion, les dinosaures et le molosse).

Roi du vent : Un gascon en Patagonie – Fabien Tillon & Gaël Remise

Titre : Roi du vent : Un gascon en Patagonie
Auteurs : Fabien Tillon & Gaël Remise
Éditeur : La Boîte à Bulles
Nombre de pages : 117
Quatrième de couverture : En 1860, l’explorateur périgourdin Antoine de Tounens quitte la France pour s’établir en Araucanie et Patagonie, territoires à l’extrémité australe de l’Amérique du Sud. Son rêve est ambitieux : il souhaite régner sur ces régions et unifier le peuple Mapuche pour le libérer du joug du gouvernement chilien. Malgré un premier échec, il tentera par trois fois de soulever ce peuple face à l’oppresseur.
Chaque tentative se soldera par un échec et une amertume cuisante… Ainsi, l’explorateur livre le récit de cette épopée dans lequel la frontière entre réalité et fiction est de plus en plus floue. Et de fait, à l’instar de Don Quichotte, Tounens ne voit que l’aspect romanesque de son entreprise et non toute la folie et la démesure qui entourent son projet.
Retour sur le parcours d’un homme qui, à défaut de régner sur un territoire, ne réussit qu’à être roi du vent…

Un grand merci à Masse Critique Babelio ainsi qu’aux éditions la Boîte à Bulles pour ce partenariat, ce fut une bonne surprise.
Le résumé m’a bien plu et a éveillé ma curiosité. Qui est cet Antoine de Tounens qui essaie de devenir roi ?

C’est un Français qui vit dans le Périgueux. Il quitte son travail d’avoué, vend ses locaux et se rend sur Paris. Il tente de trouver des investisseurs pour son projet : partir en Amérique du Sud, unifier les Mapuches et autres tribus indiennes de Patagonie et d’Araucanie en devenant leur roi.
Sa recherche est vaine, cependant, il n’abandonne pas et part avec pour seul compagnon un étudiant.
Il parvient à son but sans trop de difficultés… ça se corse par la suite.

J’ai beaucoup aimé ce récit historique, je ne connaissais pas du tout le personnage ; ce fut un réel plaisir de découvrir son impressionnant cheminement. Le seul bémol en ce qui me concerne est le timing : on a l’impression que tout se passe en quelques semaines alors que son aventure en Patagonie s’étend sur des années. Heureusement qu’à la fin, on a deux pages qui non seulement replacent le contexte, mais expliquent les choix des auteurs, ce que j’ai apprécié.

J’ai adoré le texte… à tel point que je me suis prise à plusieurs reprises à lire et relire certains passages. Je me suis laissé bercée par les paroles et pensées du héros. Pour la plupart, ils étaient emplis de poésie.
Je n’ai pas trouvé Antoine de Tounens attachant ce qui aurait pu me poser problème en freinant ma lecture, mais en l’occurrence pas du tout. Il est charismatique et sa volonté force le respect… en tout cas, il a gagné le mien.

En ce qui concerne les dessins, j’ai eu du mal dans un premier temps. Je n’ai pas accroché au character design des personnages. Ils avaient un côté flou… peut-être brouillon, comme si c’était un rêve… au fil des pages, j’ai changé d’avis dessus : ça se mariait bien avec le récit et j’ai fini par trouver les illustrations plaisantes ; j’avoue que c’est surtout les couleurs et les nuances utilisées qui m’ont plu.

Je suis ravie d’avoir découvert cette bande-dessinée que j’ai adorée.